NOUAKCHOTT - Des dizaines d'Arabes et de Touareg du Mali ont manifesté lundi à Nouakchott à l'occasion de la visite du président malien pour exiger l'arrêt des exactions menées, selon eux, par l'armée contre les leurs dans le nord du Mali, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les manifestants se sont rassemblés devant le palais présidentiel peu avant le départ du président malien par intérim Dioncounda Traoré de Nouakchott au terme d'une visite de 24 heures, et 18 jours après une première manifestation dans la capitale mauritanienne.
"Arrêtez la campagne d'épuration ethnique contre Arabes et Touareg", "nous ne saurons taire nos droits", "où sont nos disparus?", "libérez les prisonniers", ont notamment scandé les protestataires.
Des porte-parole des manifestants ont dénoncé "l'action impunie et continue des milices sans foi ni loi qui sont lancées contre les populations de l'Azawad", nom que donnent certaines communautés à la moitié nord du Mali.
"Dioncounda (Traoré) doit savoir que nous sommes des humains qui souffrent et qui refusent d'être froidement exterminés", a dit l'un des manifestants, Ahmed Ould Sidi, hurlant, larmes aux yeux.
Lors d'un point de presse avant son départ, le président Traoré a assuré que les autorités étaient déterminées à réduire les exactions marquant, selon plusieurs témoignages, les opérations militaires pour recouvrer le nord du Mali, qui fut occupé plusieurs mois jusqu'à janvier 2013, par des groupes armés liés à Al-Qaïda.
"Dans une situation de guerre comme celle du Mali, il peut y avoir des exactions ici et là, mais ce qui est sûr, c'est que le gouvernement du Mali et moi-même sommes déterminés à faire en sorte, d'abord, de réduire au minimum ces exactions et ensuite, que toute personne - civile ou militaire - qui se rendrait coupable de ces exactions puisse en répondre devant les justice", a déclaré M. Traoré.
Selon lui, le Mali travaille à "créer les conditions indispensables" à un dialogue "inclusif entre tous les Maliens pour aboutir aux objectifs recherchés que sont l'unité et la réconciliation nationale" à travers la Commission dialogue et réconciliation dont la création a été annoncée le 6 mars par Bamako.