Le poste militaire de Gourma Rarhouss, dans la région de Tombouctou, a été la cible ce matin d'une attaque d'hommes armés non identifiés. Selon plusieurs témoins sur place, le bilan fait état de 4 militaires Maliens tués et des véhicules emportés. Dans leur fuite, plusieurs assaillants auraient été tués au cours des bombardements par les forces étrangères. La DIRPA confirme l'attaque, mais ne donne aucun bilan.
L'attaque est intervenue tôt ce matin. Plusieurs hommes armés, dont le nombre n'est pas déterminé par les sources locales, sont arrivés à bord de véhicules. Des échanges de tirs les ont opposés aux militaires Maliens déployés au poste de Gourma Rahrouss. Lors des combats, 4 soldats Maliens auraient trouvé la mort, selon des sources locales et trois véhicules emportés. Deux civils ont aussi été blessés lors des échanges de tirs. Dans leur fuite, plusieurs assaillants ont trouvé la mort, expliquent les mêmes sources, sans préciser leur nombre.
Si l'attaque n'a pas encore été revendiquée, elle porterait la signature des groupes terroristes, selon plusieurs sources.
Joint par notre rédaction, le Directeur de l'information et des relations publiques des armées a confirmé l'attaque. Selon l'officier de communication de l'armée malienne, l'attaque a provoqué des pertes en vies humaines et en matériels militaires, sans plus de précisions.
Située dans la région de Tombouctou, la localité de Gourma Rahraouss est le théâtre de plusieurs attaques terroristes ces dernières années. En août 2015, une attaque contre le camp militaire avait fait 11 morts. En novembre 2016, une autre attaque a fait trois blessés dans l'armée malienne, des véhicules emportés et d'autres calcinés. L'attaque avait été revendiquée par le groupe Almourabitoune, allié à Al-Qaïda au Maghreb Islamique.
Un climat de peur et de psychose s’est installé à Gourma Rarhouss après l’attaque de ce matin. Les habitants saluent, l’engagement des militaires face aux attaques, mais regrettent leur « nombre insuffisant » dans la localité. Ils appellent le gouvernement à prendre ses responsabilités.
Écoutons le témoignage de cet habitant de Rahrouss qui a souhaité garder l'anonymat :
« Il y a un militaire qui nous a confirmé que depuis quatre heures, il avait alerté la région, et les jeunes aussi ont dit aussi que depuis hier, ils ont informé les militaires que dans le Gourma ça ne va pas. Qu'ils aperçoivent des motos et des voitures qu'ils ne comprenaient pas et de prendre des dispositions. Le contingent qui est là est en nombre inférieur. Donc vraiment, nous, on ne peut pas dire que les militaires n’ont pas résisté, mais seulement les assaillants étaient plus nombreux qu'eux. Rarhouss a toujours été victime de ces choses là. On n'envoie que des éléments qui ne peuvent pas sécuriser tout Rarhouss. Donc nous, ce qu'on veut, c'est qu'il ait une sécurité totale comme à Bamako, comme par tout. Il n'y a pas de base militaire ici à Rarhouss. Il n'y a que des petits camps qui ne peuvent rien, Rarhouss est très vaste. Vraiment, on se sent terroriser, on se sent délaisser par le gouvernement. Puisque les militaires qui sont là, ils sont dans les mauvaises conditions. Ceux qui sont là, c'est tout récemment un contingent de bérets rouges mélangés avec des autres militaires. Même si on a eu un nombre de militaire, on n'en dépasse pas les cent. Donc jusqu'à présent ça ne va pas. Il faut que le gouvernement voit vraiment le problème de Rarhouss en long et en large.»