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Mali : pourquoi les négociations sont bloquées entre enseignants et gouvernement
Publié le mardi 18 avril 2017  |  sahelien.com
Cérémonie
© aBamako.com par Momo
Cérémonie de lancement des travaux du projet PADUB
Bamako, le 15 décembre 2015 la L’AFP en partenariat avec la mairie de la commune V a lancé les travaux du projet PADUB a la mairie de Badalabougou.
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Les négociations entre les syndicats et les enseignants sont toujours au point mort. Une trêve d’une semaine dans la grève est prévue la semaine prochaine. A ceux et celles qui crient au loup quant à la menace qui pèse sur les examens de fin d’année, le ministère de l’Education nationale rassure.

A partir du lundi, les Syndicats de l’éducation nationale signataire du 15 octobre 2016 (SYNESEC, SYNEB, SYLDEF, SYNEFCT, SYPESCO, FENAREC), prévoient d’observer une trêve dans leur mouvement de grève. Trêve durant laquelle, selon une source au sein des syndicats, une autre marche pacifique devrait se tenir le 27 avril prochain, sur toute l’étendue du territoire.

Le mercredi 5 avril, les enseignants avaient marché pour protester contre le désistement du gouvernement quant à l’application du « procès-verbal d’accord de conciliation du 8 janvier 2017 » dans lequel il est précisé que «le Gouvernement s’engage à donner un statut aux enseignants. Aucun aspect, dont la grille, ne sera occulté lors des travaux de la commission qui sera mise en place à cet effet au plus tard le 31 janvier 2017 ».

Après la semaine de trêve, la grève devrait reprendre. « On a compris le jeu du gouvernement, parce qu’il s’agit d’un jeu. Le pouvoir veut maintenant séduire les gens, sinon comment comprendre que quelques jours seulement après l’arrivée du Premier ministre ils aient trouvé une solution à la grève des médecins », estime cet enseignant qui parie sur la fin de la grève des syndicats des enseignants avant la fin de ce mois.

Cette situation de grève fait planer des menaces certaines sur les examens de fin d’année. Mais au ministère de l’Education nationale, il n’est pas question de s’alarmer : « S’agissant des examens, le travail de terrain est en cours avec la formation des responsables à tous les niveaux d’éducation et dans tout le pays à la gestion et à la supervision des centres et des secrétariats des examens. L’organisation des examens a débuté sur le terrain avec des missions de supervision pour expliquer les rôles de tous les acteurs concernés, maires, préfets sous-préfets, responsables de l’administration scolaire, gouverneurs… », explique Sekouba Samaké, chargé de communication au ministère de l’Education nationale.

Dans le préavis, les enseignants du fondamental et du secondaire réclament, entre autres, l’adoption d’un statut autonome de l’enseignant ; l’harmonisation des salaires des enseignants maliens sur ceux de la sous-région ; l’augmentation de l’indemnité spéciale de responsabilité pour les enseignants des catégories A, B et C ; la régularisation de la situation administrative et financière des camarades sortants de l’ENSup (nouvelle formule) au même titre que ceux de l’ENI et de l’IPR-IFRA ; la conformité de la relecture de l’Arrêté 3282 du 11 août 2016 avec les recommandations de la lettre de protestation des différents syndicats.

Selon le cabinet du ministère de l’Education nationale, les deux parties ont convenu de la mise en place d’un cadre de concertation (Gouvernement, syndicats, société civile et conciliateurs) chargé d’examiner la question du statut des enseignants ainsi que les primes et indemnités allouées aux personnels enseignants en vue de soumettre au Gouvernement des propositions permettant de prendre une bonne décision.

Le « statut », cause de l’échec des négociations

Début février, au cours des deux premières réunions, des divergences sont apparues entre les deux parties « au sujet de la nature du statut ». Selon le secrétaire général du Syndicat national de l’éducation de base (SYNEB), Soumana Issiaka Maïga, le gouvernement s’était engagé à accorder un statut autonome aux enseignants.

« Faux », répond-on du côté du gouvernement où on brandit la Constitution du 25 février 1992 qui ne prévoit pas de statut autonome pour les enseignants, à la différence des officiers ministériels (Notaires, Huissiers), des professions juridiques et judiciaires, du personnel des forces armées et de sécurité.

Selon le gouvernement, l’adoption d’un statut autonome pour les enseignants constituerait aussi un recul de la politique de décentralisation, qui « prévoit que la gestion des enseignants fonctionnaires des Collectivités Territoriales relève de la compétence des présidents des organes exécutifs desdites collectivités ».

En 1998, rappellent les enseignants, le gouvernement leur avait accordé un statut autonome, qui a été abrogé en 2002. Le statut autonome est, précise-t-on du côté du gouvernement, accordé par contre « aux professeurs de l’enseignement supérieur, aux chercheurs, aux agents de la protection civile, aux agents de la police nationale et aux agents des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée ».

« L’enseignement supérieur est un corps hiérarchisé et autonome dans tous les pays de la sous-région. Le Mali étant membre du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) ne peut être en marge des dispositions prévues par cette organisation scientifique », ajoute la partie gouvernementale.
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