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Pour sécuriser Ménaka : Gamou érige des check-point sur toutes les voies d’accès de la ville
Publié le mercredi 19 avril 2017  |  L'Officiel
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© Autre presse par DR
El Hadj Ag Gamou, général touareg
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Après l’assassinat d’un Chef militaire du Gatia, à Ménaka, il y a de cela quelques semaines, les choses sont en train de changer dans la Région de Ménaka. Le Général El Hadji Gamou, qui séjourne actuellement dans la Région, a entrepris un certain nombre de démarches pour la sécurisation des personnes et des biens dans la zone.
Accompagné par Moussa Ag Achagatmane et le Colonel Assalat, le Général El Hadji Gamou a rencontré, le week-end dernier, les différentes communautés pour des échanges. Objectif ? Conjuguer les efforts afin de mettre fin à la situation d’insécurité qui prévaut dans la zone et qui est caractérisée par des vols à mains armées, des actes de braquages, meurtres, et assassinats.
Après leurs discussions, une Commission dénommée «Commission d’Entente» au sein de laquelle chaque communauté est représentée par trois personnes, a été mise en place et dirigée par le Chef de la fraction Idoguiritane, Signifié Ag Madit. Pour mieux partager les informations et solliciter le soutien de toutes les couches sociales de la Région, le Général Gamou et ses compagnons ont également eu une séance de travail avec les femmes.
La rencontre visait à faire aux femmes le compte rendu des réunions tenues par la commission, et leur informer des décisions qui viennent d’être adoptées pour la sécurisation des personnes et des biens sur toute l’étendue de leur Région. Au cours de cette cérémonie, le principal orateur, le Général Gamou n’est pas allé avec le dos de la cuillère. «Nous ne sommes pas en rébellion ; nous sommes les enfants de cette Région et nous sommes prêts à mourir pour la défendre contre tout ennemi», a-t-il déclaré.
Au cours d’une bonne vingtaine de minutes pendant lesquelles il a été écouté religieusement par une assistance qui n’a cessé de l’applaudir, le Général Gamou s’est exprimé sur tous les défis majeurs à relever pour pouvoir sécuriser la Région de Ménaka. L’officier touareg de la tribu Imgad a su mettre l’occasion à profit pour attirer l’attention des femmes sur le rôle très important qu’elles doivent jouer dans cette œuvre. «Sans vous, les femmes, il ne peut y avoir de paix», a-t-il indiqué.
Appel au sens élevé du patriotisme et à la lutte contre l’autodestruction
Auparavant, son compagnon, Moussa Ag Achagatmane, avait lancé un appel pressant à toutes les populations de Ménaka pour qu’elles fassent de l’envoi des enfants à l’école leur priorité.
Pour le jeune leader du MSA, le sous-développement des Régions du Nord, en général, et de celle de Ménaka, en particulier, n’est le fait ni de l’Etat, ni d’une ethnie en particulier. La cause du retard de Ménaka est à rechercher, selon lui, du côté de l’analphabétisme des enfants de la localité et qui n’ont d’autre choix que de prendre les armes et détruire ce qui leur appartient.
Au niveau de cette commission, les choses semblent aller vite.
En effet, aussitôt après son installation, elle (la Commission) a tenu une première rencontre. Une séance de travail à l’issue de laquelle un certain nombre de décisions (restrictives, certes ; mais, d’ordre sécuritaire) a été pris. Au nombre de ces mesures proposées et acceptées par les populations locales, il y a l’interdiction faite aux véhicules et aux engins à deux roues de circuler à partir de 18h 30 jusqu’à l’aube. Une mesure similaire concerne les piétons interdits dans la circulation à partir de 22 h. Cela, sous peine d’une amende de 10.000 francs pour les conducteurs de véhicules qui violeraient cette interdiction et de 5000 francs CFA pour les engins à deux roues.
En outre, la même commission a décidé le recensement et l’immatriculation temporaire de tous les engins à deux roues ; l’obligation pour tout transporteur de dresser la liste de ses passagers et la destination de chacun d’eux ; le transporteur est considéré comme responsable de tout engin de guerre qui sera retrouvé à bord de son véhicule, moto ou de tout autre moyen de transport ,…
Déjà, pour protéger Ménaka contre les mouvements des groupes criminels, des check-points ont été installés de part et d’autres de la ville. Ces différents postes de contrôle restrictif, certes ; mais, indispensable, sont répartis entre deux mouvements : la Plateforme et le MSA. Au niveau de tous ces postes, les bagages des voyageurs sont soumis à une fouille minutieuse à la recherche d’explosifs, d’armes pour éviter le passage de toute arme non autorisée.
L’adhésion des populations aux dispositifs sécuritaires
A travers la ville de Ménaka, un constat se dégage: nombreux sont ceux qui adhèrent à cette nouvelle initiative prise par le trio «Gamou, Moussa et Assalat». Les rares personnes qui se plaignent des restrictions reconnaissent également que les décisions prises constituent un «mal nécessaire». Pour preuve, force est de reconnaitre que depuis l’entrée en vigueur de ces mesures, les vols de motos et d’actes d’agressions criminelles commencent à diminuer sensiblement à travers leur ville et ses environs. Pourtant, ces nouvelles mesures sont considérées comme transitoires ; c’est-à-dire, le temps que l’Etat malien puisse être dans les dispositions de prendre en charge la sécurité entière de la Région. C’est ce qui ressort, du moins, d’un récent communiqué passé sur les antennes des radios locales et signé de Siguidi. Dans ledit communiqué, il est indiqué qu’il s’agit là des dispositions qui prendront fin dès que l’Etat malien prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire régional.
Donc, à quand l’Etat pourra-t-il le faire ? C’est là toute la question qui taraude les esprits dans toute la Région de Ménaka.
Aguissa Yattara, Correspondant Régional
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