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Train de vie de l’état : Quand le premier ministre passe à côté
Publié le jeudi 20 avril 2017  |  L’aube
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© aBamako.com par A S
Passation de pouvoirs entre le PM sortant Modibo Keita et le PM entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga
Bamako, le 10 Avril 2017. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Modibo Keitaet le Premier ministre entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga a eu lieu ce lundi à la Primature
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Budget de présidence en constante augmentation, pléthore de ministres et de responsables (ayant rang de ministre) avec leur coût exorbitant pour l’Etat, frais divers de l’Assemblée nationale, incessants voyages présidentiels à l’étranger, frais de bouche à Koulouba… Le trésor public malien ploie sous le coût des dépenses liées à l’entretien des princes du jour. Le nouveau Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, donne l’impression d’avoir pris la mesure du gâchis financier orchestré au sommet de l’Etat, en instruisant à son équipe la réduction du train de vie de l’Etat. Une annonce salutaire.

Sauf qu’elle sent fortement de la propagande, les racines du mal étant ailleurs et bien entretenues par le président de la République et le Premier ministre lui-même qui viennent de commettre à la tâche 35 ministres dans un pays qui peine à sortir de la crise. Autant de ministres « occultes » sont nichés à Koulouba et à la Primature ou dans des structures relevant de ces deux institutions. En révisant déjà ces effectifs pléthoriques, le PM aura certainement rendu un énorme service au Mali. Telle est conviction du Malien lambda qui ne croit plus aux discours.

Au moment où l’on refuse des miettes aux travailleurs sous prétexte que le pays est en crise, le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta mène un train de vie monarchique. Si on ajoute l’opulence du chef de l’Etat, les attitudes de mégalomanie des membres du gouvernement, on peut bien comprendre pourquoi le tiers voire la moitié du budget du Mali peut être dilapidé dans la prise en charge de la classe dirigeante. La réduction du train de vie de l’Etat, chanté depuis l’accession d’IBK au pouvoir, n’est en réalité que vain mot. En témoigne l’avènement de ce 7è gouvernement composé de 35 ministres que le trésor public devra supporter, en plus des dépenses de prestige du commandant en chef, durant le reste du mandat en cours.

Combien coûte un ministre Malien ? Nul ne sait. Il est cependant connu que la caisse de chaque département est assimilée à la poche de son ministre qui y puise à volonté. Aussi, les conseillers techniques, chargés de mission et autres membres de cabinet sont servis dans les caisses du département, parfois sans motifs valable. Dieu seul sait combien d’affidés sont casés dans ces cabinets. Alors qu’on demande aux Maliens de se serrer la ceinture, les cabinets ministériels s’offrent des augmentations faramineuses. Le gouvernement ne connaît pas la crise, dit-on. Des missions sont parfois organisées pour permettre juste au ministre et sa suite pléthorique d’empocher des perdiems… Alors que ces missions pour la plupart sont d’ordre politique et même privé au lieu de servir l’intérêt général.

IBK : un train de vie princier

Il faut ajouter à ce beau monde les personnalités qui ont rang de ministre et qui bénéficient, à cet effet, des privilèges. Sous IBK, ils sont 7 : le Commissaire à la sécurité alimentaire, le secrétaire général du gouvernement, le secrétaire général de la présidence et son adjoint, le directeur de cabinet du président de la République, le directeur de cabinet du Premier ministre et le Grand chancelier de l’ordre national.

Cependant, ces dernières années, le premier poste de dépenses pointé du doigt est la présidence de la République. Aujourd’hui tous les indicateurs prouvent que le Président s’est hissé au pouvoir pour son « bonheur », son bien être personnel « d’abord », celui de sa famille et du clan. En effet, le train de vie hors norme du président reste inquiétant et incomparable dans la sous-région, voire même en Afrique.

Parfois, on a tendance à croire qu’il dispose de deux palais présidentiels aux coûts de travaux exorbitants aux frais des contribuables maliens. D’abord son palais résidence (privé) de Sébénicoro carrément rénové. Ensuite le palais de Koulouba qui a été également réhabilité pour une valeur de 10 milliards de francs CFA. C’est l’argent du contribuable qui est gaspillé pour entretenir le Chef de l’Etat, dans sa maison de fonction comme dans sa résidence privée. Sans oublier les dépenses de prestige liées à ses déplacements à l’étranger et à l’entretien d’un avion qui aurait coûté entre 17 et 20 milliards de nos francs.

Comme président de la République, il gère un budget estimé, en 2015, à 14,6 milliards de FCFA, soit l’équivalent du budget cumulé des dix principaux hôpitaux du Mali. Mieux, l’alimentation de Koulouba est de 300 millions de FCFA, non loin du budget de la sécurité alimentaire de tout le pays en 2015 qui est de 500 millions.

Rappelons que le 1er budget préparé par l’administration IBK a affecté à la présidence de la République la somme de 9 milliards 300 millions de francs CFA pour 2014. En 2015, ce budget a été porté à 14 milliards 600 millions, soit une augmentation de 57%. Pourquoi dans le contexte actuel de grave crise où le budget de la présidence devrait être normalement revu à la baisse, il est, au contraire, augmenté de 57% passant de 9 à 14 milliards entre 2014 et 2015? Pourquoi les agents de Koulouba bouffent presque l’équivalent de la ration prévue pour la sécurité alimentaire de tous les Maliens ? S’interrogent encore les Maliens.

Un bel exemple venu du Burkina Faso

Cette augmentation constate met en évidence la croissance des dépenses à Koulouba, conséquence des déplacements incessants du président IBK mais aussi des comportements dispendieux dans et hors du palais.

Et les institutions budgétivores ? L’une des sources de mobilisation des ressources restent incontestablement non seulement la réduction du train de vie de l’Etat, mais surtout la suppression de certaines institutions inutiles et budgétivores créés de toute pièce par le régime. L’un des symboles de gaspillage sous IBK reste la création de certaines institutions qui n’ont d’utilité que celle qu’elles procurent à ceux qui sont chargés de les diriger. Au nombre de ces institutions budgétivores, il y a sans doute la haute cour de justice où sont casés certains députés de la majorité présidentielle.

Au nom de cette institution, ces membres empochent, en plus de leur salaire de député, des montants faramineux. La honte ! Quand on sait qu’au même moment, les élus sous d’autres cieux, notamment au Burkina Faso ont réduit leur salaire pour alléger les charges de l’Etat. Et partant, générer les fonds nécessaires à la reconstruction des infrastructures détruites lors du soulèvement contre le régime de Blaise Compaoré. Cette initiative des députés du Faso, loin d’être un simple acte patriotique, devrait aussi inspiré au Mali.

Bengaly F.
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