Depuis le début de l’année 2017, une épidémie de grève a gagné certains secteurs sociaux au Mali après quatre ans de gouvernance du Président IBK. Le ton a été donné par les deux syndicats de la magistrature qui ont lancé ensemble une grève illimitée qui a duré de janvier à février dans le but d’améliorer leur condition de travail. Après les vagues tergiversations du Gouvernement de l’ex premier Modibo KEITA, ils ont fini par avoir gain de cause sur la majorité des points revendications. Certains responsables syndicaux y ont laissé leur peau à la suite de cette grève, du fait qu’ils ont été soupçonnés d’avoir trahit le mouvement syndical pour avoir une promotion dans le corps de la magistrature.
Ensuite le corps enseignant des différents ordres d’enseignement et les agents de la santé et de la promotion sociale ont pris le relai.
Les autorités ont voulu user du dialogue de sourd face à des syndicalistes déterminés à aller jusqu’au bout.
La conséquence immédiate de cette rupture des milliers de scolaires sont restés à la maison à cause de la grève de 9 jours décrétée par les enseignants (du 13 au 23 mars 2017), puis de la grève illimitée décrétée par six syndicats de l’enseignement fondamental et du secondaire. L’enseignement supérieur n’est pas épargné. Le CENSNESUP comme pour enfoncer le clou a déclenché le mardi 14 mars dernier, une grève de 72 heures. Cette grève dite d’avertissement intervient après une précédente de 48 heures observée la semaine dernière.
Ces grèves sporadiques sont une manière pour le comité syndical de l’enseignement supérieur, le SNESUP d’interpeller encore une fois le gouvernement sur le non-respect de ses engagements. Et pire, le CENS-SNESUP, a décidé au cours de son assemblée Générale tenue le Samedi 18 mars à l’ex-ENA de mettre la clé sous le paillasson jusqu’à la satisfaction de leur doléance. Attention, les faux engagements et les fausses promesses sont devenus le sport favori d’un régime qui doit changer de stratégie s’il veut renouveler le bail de Koulouba. Car quand il s’agit d’appliquer les points d’accord le pouvoir rechigne.
En réalité, les travailleurs et les syndicats maliens ne sont plus dupes, transparence oblige, ils sont au courant de toutes les dépenses des institutions de la République. A ce niveau, il y a beaucoup à dire et à redire, depuis les nombreux scandales financiers qui ont émaillé l’Achat de l’Avion présidentiel dont le montant réel n’est toujours pas connu. Selon l’ancien Premier Ministre Moussa Mara, cet avion a coûté 18 milliards, selon IBK lui-même, il a coûté 17 milliards, selon l’ancien Ministre de la défense, le coût d’achat est d’environ 7 milliards, tandis que l’ancienne Ministre des finances parle de 21 milliards. Dans cette opération tronquée, certaines presses accusent des anciens ministres d’avoir amassé plus de 5 milliards de F CFA de pot-de-vin, tandis que les intermédiaires ce qu’on appelle couramment « cocseur » ont eu 2 milliards de commission.
D’autres se sont payé des appartements privés au Canada à 750 millions F CFA. Au scandale de l’Achat d’Avion est venu s’ajouter celui de l’équipement des FAMAS, où on parle d’une surfacturation de plus de 56 milliards F CFA. Selon l’ancien Ministre de la défense Soumeylou Boubeye Maiga, IBK était au parfum de tout le processus de l’élaboration du marché y compris la surfacturation. Qui a gagné quoi dans cette sulfureuse opération, du côté des acteurs c’est toujours l’OMERTA.
L’affaire des engrais frelatés a aussi défrayé la chronique car sur 4 milliards de ristourne de l’opération d’achat de cet engrais, il semblerait que 500 millions ont pris la destination de Koulouba sans qu’on sache trop pourquoi. Notons que dans la résolution de la crise du nord, les travailleurs et les syndicats n’apprécient pas que les rebelles de la CMA et de la Plateforme soient entretenus sur le dos du contribuable malien. Plusieurs milliards de F CFA ont été offerts gratuitement aux rebelles du nord contre une paix incertaine et lointaine, pendant que chaque jour qui passe la nation malienne compte ses morts au nom d’un accord inapplicable.
Certains journaux de la place cite le nom du fiston national par rapport à des achats d’Immeubles au Mali et à Dubaï pour un montant total de 10 milliards d’investissement, sans qu’il ne soit ni industriel, ni opérateur économique de grandes classes à l’image de Amadou DJIGUE, la famille YARA ou Feu Madoudagolo. D’où vient donc ces fonds d’investissement importants sans que le peuple n’arrive à retracer la source ?
La question reste pendante. Avec le remaniement de la semaine dernière, on est en droit de savoir si toutefois le pouvoir se soucie du sort du citoyen lambda. L’entretien de 35 Ministres pour un pays dont le budget ne dépasse pas le real de Madrid un club espagnol peut donner lieu à toute sorte de supputation. Dans les coulisses on parle déjà d’équipe de campagne. Voila des raisons qui vont pousser les syndicalistes à réclamer davantage pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie ?Cela rentre dans le cadre normal des choses. Le Président doit s’attendre donc à des grèves à répétition alors que les blouses blanches viennent à peine de reprendre le travail.
Même si au sein de la grande muette beaucoup a été fait en matière de majoration de soldes et autre primes le pouvoir doit faire attention pour éviter le syndrome ivoirien.