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Kidal : Le gouverneur et les cadres de la région à Bamako se concertent pour une sortie de la crise
Publié le jeudi 20 avril 2017  |  Le 22 Septembre
Ouverture
© aBamako.com par Momo
Ouverture de la Conférence d’entente nationale
Bamako, le 27 mars 2017 le président IBK préside la Conférence d’entente nationale au palais de la culture. Photo: Gouverneur de Kidal, Sidi Mohamed Ag ICHRACH
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L’exercice doit permettre de dégager des voies et moyens susceptibles pour favoriser le retour de la paix et de la cohésion entre les communautés dans l’Adrar des Ifoghas.
Prise de conscience générale chez les ressortissants de la région de Kidal à Bamako pour le retour à la normale dans la région après plusieurs années d’absence des services sociaux de base et son « exclusion » de tout programme de développement. Le Collectif des ressortissants de la Région de Kidal à Bamako a organisé une journée d’échanges le samedi dernier au palais de la culture, Amadou Hampâté Bâ.
C’était avec le nouveau gouverneur de la région M. Sidi Mohamed Ichrach. La rencontre a regroupé les différentes personnalités de la Région, dont le président du Collectif de la coordination des ressortissants de Kidal, Akory Ag Iknane, la députée élue à Tessalit, Mme Aïcha Belco Maïga avec une présence massive des ressortissants de la Région.
L’objectif recherché est de dégager des voies et moyens susceptibles pour favoriser le retour de la paix et de la cohésion entre les communautés dans l’Adrar des Ifoghas. L’initiative a été saluée par l’ensemble des ressortissants qui ont pu parler de la situation de leur région totalement « délabrée » selon les termes même du gouverneur.
Après une journée riche dont les travaux étaient dirigés par le président du CRRK, Dr Akory Ag Iknane, une feuille de route a été élaborée par les participants, afin de remettre Kidal dans le concert des régions. Les échanges ont permis aux ressortissants de faire de pertinentes recommandations. Il s’agit, entre autres, de mettre en place une commission régionale de réconciliation ; d’intensifier les rencontres entre les cadres de Bamako pour servir de modèle pour asseoir la paix et la cohésion dans la région ; multiplier les rencontres intercommunautaires à Kidal.
Aussi, les cadres de la région ont préconisé d’organiser des rencontres entre les groupes armés, d’investir les réseaux sociaux pour prêcher les paix et la cohésion sociale, de rendre fonctionnel le MOC, afin d’organiser le désarmement et la lutte contre la drogue. L’accent a été mis aussi sur le renforcement de la collaboration entre les autorités intérimaires et administratives de la région pour ramener la paix, l’organisation d’une rencontre entre tous les parties prenantes, notamment, les groupes armés, les leaders communautaires, les leaders de jeunes, de femmes, de la région autour de la paix.
Pour gagner le pari, le Collectif a invité l’Etat et ses partenaires à initier des actions concrètes de développement comme soubassement pour asseoir la paix. Enfin, il a été convenu de la création d’une commission technique, multi-acteurs auprès du gouverneur pour assurer la mise en œuvre et le suivi des recommandations formulées lors de cette rencontre.
Daniel KOURIBA
Le président du CVJR au forum de la presse : « Notre mandat concerne toutes les graves violations des droits de l’homme sur le territoire malien pas seulement celles relatives aux rébellions»
Le président de la Commission vérité justice et réconciliation, M. Ousmane Oumarou Sidibé était l’invité de l’émission Forum de la presse, le jeudi 13 avril à la Maison de la presse. Devant les directeurs de publication Alexis Kalambry des Echos, Chahana Takiou du 22 Septembre et Abdramane Keita du journal le Témoin, le président la CVJR a expliqué les missions de la structure qu’il dirige, l’étendue de son mandant, les actions menées jusque-là dans le cadre de ses missions, ses conditions de travail face à l’Etat, les mouvements signataires de l’accord ainsi que les perspectives.
Le président de la commission Vérité, Justice et Réconciliation a tout d’abord fait une présentation de la commission en situant le contexte tout en soulignant la différence qu’il y a avec d’autres expériences dans le monde. Il dira que la CVJR a été créée pour contribuer à l’instauration d’une paix durable au Mali à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques. La CVJR, selon M. Ousmane Oumarou Sidibé, est chargée d’enquêter sur les cas de violations graves des droits de l’homme, individuelles et ou collectives, commises dans le pays et spécifiquement celles commises à l’égard des femmes et des enfants ; de mener des enquêtes sur les cas d’atteinte à la mémoire individuelle et ou collective et au patrimoine culturel ; établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme ; créer les conditions de retour et de réinsertion sociale des personnes réfugiées et déplacées ; favoriser le dialogue intra et inter communautaire, la coexistence pacifique entre les populations etc.
Le président de la CVJR est revenu sur les différentes crises que notre pays a connues depuis son indépendance. Le Mali a connu quatre rébellions (1963, 1990, 2006, 2012 et trois coups d’Etats (1968, 1991 et 2012), qui ont entrainé des violations des droits de l’homme et occasionné des souffrances énormes pour l’ensemble de la population a rappelé M. Ousmane Oumourou Sidibé.
Sur l’étendue du mandat de la CVJR, l’ancien ministre Ousmane Oumarou Sidibé a été on ne peut plus clair : « Notre mandat concerne toutes les graves violations des droits de l’homme sur le territoire malien, pas seulement celles relatives aux rébellions» affirme-t-il. Pour lui ce mandat constitue le traitement du passé douloureux de 1960 à nos jours tout en précisant que la CVJR ne juge ni ne condamne les auteurs, ce rôle, conclut-il, est réservé aux cours et tribunaux du Mali. La Commission recense les victimes et mènera des enquêtes pour établir la vérité sur le conflit, mais le dernier mot revient à la justice.
S’agissant des activités déjà menées par la CVJR, son président se félicite des avancées. Au jour d’aujourd’hui, les antennes régionales de la commission ont reçu plus de 300 dépositions sur des graves cas de violations des droits de l’homme a t-il indiqué. Une centaine de victimes ont été identifiées et ont besoin de prise en charge immédiate. « On est en train de mener des enquêtes pour savoir les besoins des victimes, afin de développer une politique de réparation. On se penchera sur les causes profondes des conflits et crises cycliques, afin de trouver une solution idoine pour le bonheur de tous les maliens », a-t-il ajouté. Concernant l’indépendance de la CVJR, le président à été clair.
Sur les questions relatives à ses conditions de travail et d’indépendance, le président de la CVJR se veut rassurant : « Notre commission est indépendante et nous n’avons reçu aucune pression de l’Etat ou de qui que ce soit » dit-il. Le président de la CVJR ne doute pas de la volonté et de l’accompagnement des plus hautes autorités du pays dans l’accomplissement de ses missions. Pour terminer il a dit qu’après les enquêtes, sa structure va présenter un rapport avec une proposition de réparation avec une liste de toutes les victimes qui sera soumis aux autorités.
Daniel KOURIBA
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