Au-delà des nombreuses réserves formulées dans l’opinion contre lui, le Gouvernement Abdoulaye Idrissa Maïga est loin de faire l’unanimité dans les états-majors politiques. Le choix des hommes est critiqué par ceux qui sont censés être les principaux soutiens. Il s’agit des partis membres de la majorité présidentielle.
En effet, depuis la formation du nouveau Gouvernement, les critiquent fusent de toute part, en secret au sein des formations politiques de la majorité présidentielle, avec en toile de fond la présidentielle de 2018. Plusieurs partis politiques fustigent le choix de certains membres du Gouvernement et certains départs. Si le RPM est officiellement satisfait du choix du Premier ministre, issu de ses rangs, au contraire de ses barrons n’apprécie pas du tout la sortie du ministre de l’urbanisme et de l’habitat, Ousmane Koné, le président de la coordination régionale de Sikasso. Ce n’est un secret pour personne, la région de Sikasso est le plus grand bastion électoral de notre pays, une région stratégique donc pour la conquête de Koulouba. Ces cadres du parti présidentiel auraient préférer voir sortir N’Diaye Ramatoulaye Diallo, accusée de ne pas servir le parti dans la région.
Malgré ses 4 ministres dans le Gouvernement Abdoulaye Idrissa, l’ADEMA n’a pas renoncé à sa volonté de présenter un candidat contre IBK en 2018. Des cadres du parti de l’abeille contestent les deux nouveaux ministres choisis pour les représenter dans le Gouvernement. Il s’agit de Adama tiémoko Diarra et Me Kassoum Tapo. Le premier est contesté pour être un proche du ministre Tiémoko Sangaré, donc un ancien du MIRIA. Il ne reflète pas l’aile dur du parti qui demande que l’ADEMA présente un candidat à la présidentielle. Concernant Me Tapo, ils considèrent que ce dernier est un ami personnel du Président de la République dont on conteste le militantisme dans la Ruche. On lui reproche d’être « un traite » qui avait abandonné le parti lors des législatives de 2013 pour se présenter contre son candidat à Mopti. En clair, ces deux entrants ne font pas l’unanimité au sein des Rouge et Blanc. Ce qui fait que les tenants d’une candidature ADEMA à la présidentielle de 2018 n’ont pas encore renoncé à cette ambition. Autre parti mécontent de la majorité présidentielle, c’est bien la CODEM de Houseini Amion Guindo qui estime à raison qu’elle n’est pas traitée à la hauteur de son rang. En effet, depuis bien avant le remaniement ministériel le parti de la Quenouille avait fait savoir qu’il méritait bien plus qu’un portefeuille ministériel. 4e force politique du pays derrière le RPM, l’ADEMA, l’URD, les amis Poulo voulaient être traités en fonction de leur rang comme l’a été l’ADEMA, avec désormais 4 ministres. C’est pourquoi, dans un communiqué, la CODEM a fait des menaces à peine voilées qu’elle évaluera sa participation à la majorité présidentielle, notamment concernant la présidentielle de 2018. Dans le lot des contestations, on retrouve le parti du parti, qui ne clame pas pour le moment sa tigritude et qui compte bondir sa proie en 2018. En effet, au MPR, on ne comprend pas la mise à l’écart de leur parti du Gouvernement. D’autant plus que les militants et les cadres du MPR ne savant pas pourquoi leur président a été éjecté du Gouvernement en septembre 2016. Leur colère est grand surtout que le président de l’UDD, Tièman Hubert Coulibaly, qui avait été limogé pour mensonge d’Etat a signé son retour dans le Gouvernement. Des militants du MPR se disent étonner par ce deux poids deux mesures. Encore que politiquement, l’UDD n’est pas plus fort que le MPR, à en juger par les deux partis lors des dernières élections communales.
C’est dire que majorité présidentielle est désormais. Il suffit qu’un petit problème surgisse pour que ça s’explose.
Youssouf Bamey
La Lettre du Peuple