La police colombienne estime que le groupe djihadiste Front de libération Macina (FLM) est responsable de l’enlèvement d’une religieuse franciscaine, en février au Mali.
« La sœur Gloria Cecilia (Narvaez) a été apparemment enlevée par un groupe qui s’intitule Front de libération Macina. C’est un groupe rebelle qui existe au Mali et est répertorié comme terroriste », a déclaré jeudi 20 avril le général Fernando Murillo, directeur de la Direction anti-enlèvement et anti-extorsion de la police nationale colombienne.
La religieuse colombienne franciscaine a été enlevée dans la soirée du mardi 7 février vers 21 heures à la paroisse de Karangasso, dans le sud-est du Mali. Les ravisseurs, armés, sont partis avec elle dans un véhicule de la congrégation religieuse pour laquelle elle travaillait.
Aucun groupe n’a revendiqué le rapt
Selon la police colombienne, que le Front de libération Macina « est lié à des cellules djihadistes et c’est un groupe qui est à l’origine d’enlèvements d’étrangers, dont (des) Européens » pour la libération desquels il a exigé des sommes d’argent « assez importantes ».
Le problème est que, depuis l’enlèvement de la religieuse colombienne, le 7 février, « aucun groupe n’a revendiqué » le rapt, ni demandé de rançon, a poursuivi le général Murillo, précisant qu’il n’est pas clair « s’il s’agit d’un enlèvement pour l’argent (…) ou politique, ou d’un autre type ».
Le FLM, créé au début de 2015 et dirigé par le prédicateur radical Amadou Koufa, est allié au groupe djihadiste Ansar Dine.
Début avril, quatre hommes ont été inculpés dans cette affaire et placés sous surveillance par un juge anti-terroriste. Les forces de l’ordre pensent qu’après son enlèvement, elle a été emmenée au Burkina Faso.
Après l’enlèvement, « la Conférence épiscopale du Mali a mis sur pied un plan d’urgence sur l’ensemble du territoire national consistant à diffuser sur tous les médias un message plaidant en faveur de la libération de la sœur Gloria Cecilia Narváez Argoti », a expliqué le 22 mars à Urbi & Orbi Africa le Père Alexis Dembele, responsable de la commission de formation de la Conférence épiscopale du Mali et doyen du département de communication à l’université catholique de l’Afrique de l’Ouest.
Le général Murillo a ajouté qu’un groupe de la Direction anti-enlèvement est chargé de l’affaire, avec un émissaire sur place, mais que les autorités craignent qu'« il soit attenté à la vie de la sœur ».
La supérieure de la congrégation, Noemi Quesada, partage cette crainte : « On ne nous a rien dit, nous ne savons même pas ce qu’ils veulent ».
« Nous n’avons absolument pas de quoi payer »
« En tant que congrégation, nous rendons un service humanitaire, social, dans les missions d’Afrique et, dans le cas d’un enlèvement contre rançon, nous n’avons absolument pas de quoi payer », a-t-elle déclaré à l’AFP.
Le ministère des affaires étrangères colombien a précisé cette semaine que les trois autres religieuses présentes au moment du rapt « sont en sécurité et ont été transférées de Karangasso à une autre région, sur ordre de l’évêque ».