Dans la foulée de la mise en place du nouveau gouvernement, les réactions et les critiques ne se sont pas fait attendre. Beaucoup de critiques formulées contre la configuration et la qualité des hommes et des femmes qui composent le nouvel exécutif national, par contre d’autre venant de certains hommes politiques ne sont pas moins ridicules suscitant de vives interrogations.
Parmi ces voix, celles du chef de file de l’opposition dite démocratique et républicaine, Soumaila CISSE, dans une de ses réactions : « Le président a dit que tout le monde était dans le train, mais ce qu’on constate, est que la CMA et la Plateforme sont descendues à la plus prochaine gare qu’elles ont trouvée. Le fait qu’elles ne soient pas dans le gouvernement est manifestement un échec… Le gouvernement apparaît comme un gouvernement qui se prépare aux élections générales de 2018. Tous les chefs des partis politiques alliés au RPM sont membres du gouvernement et à des postes importants pour que les élections soient préparées. Ce n’est pas un gouvernement qui fait face vraiment aux difficultés que nous connaissons aujourd’hui dans le pays… » Cette déclaration venant d’un responsable politique qui est censé connaitre certaines réalités est qualifiable de déni de réalité et de fuite en avant.
Quand Soumaila CISSE se réfère à la non-présence des groupes armés dans le gouvernement pour parler d’échec, cette attitude est de déplacer un problème. Car l’homme politique qu’il est connait le mode de fonctionnement de ces ex-rebelles. Il sait égalent qu’ils ont bel et bien été démarchés pour entrer dans le gouvernement.
Si à la CEN, les groupes armés ont bien voulu prendre train de la paix, il n’en demeure pas moins qu’ils ont leurs exigences. Ils les ont posées lorsqu’ils ont été consultés. La principale, apprend-on, est qu’ils entrent dans le Gouvernement à condition que le ratio suivant soit respecté : 10 % pour le président de la République ; 30 % pour le ‘’Mali’’ (comme disent les groupes armés) ; 30 % pour la CMA ; 30 % pour la Plateforme des mouvements du 14 juin. Principe de la représentation équitable des Parties découlant de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger oblige, soutiennent-ils. Contrairement au cas de la CEN où ils sont revenus à de meilleurs sentiments, en prenant le train de la paix, suite aux diverses médiations (Haut Représentant du chef de l’État pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation ; chef de file de la Médiation internationale, à savoir l’Algérie ; Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali), cette fois-ci, les mouvements armés ont fait preuve de radicalisme : soit les quotas sont respectés et nous rentrons, soit ce n’est pas le cas, alors il faudra faire sans nous.
Face à cette nouvelle intransigeance des mouvements armés, nous précise-t-on, le Président IBK aurait choisi de composer le Gouvernement sans eux. Dans ces conditions quel pouvoir ou quel droit dispose le président de la République pour les faire embarquer d’office dans le gouvernement ?
Aussi, pour ce qui est du reproche de gouvernement de campagne, cela est une évidence. Sauf que c’est agenda connu de tous que des élections aillent être organisées à tel ou tel moment. Le président doit-il changer ces échéances parce qu’il a mis un nouveau gouvernement ou retarder le gouvernement parce des échéances électorales s’approchent ? Là, le niveau du débat est trop bas pour être porté par le chef de fil de l’opposition. Dans l’un ou l’autre cas, il s’agit d’une évidence qui ne saurait être éclipsée.