C’est au moment où la grande muraille de la Convention de la Majorité Présidentielle se fissure avec une crise au sein des deux grands partis que sont le RPM et l’ADEMA, que l’Opposition affiche une certaine cohésion. Pour combien de temps ? Nul ne saurait répondre à cette question. Divisés à la veille de la Conférence d’Entente Nationale, à propos de la participation ou non à cet événement important, ils étaient 17 partis politiques de l’Opposition à prendre part à une rencontre pour débattre des questions concernant la vie de la Nation. C’était le mardi 18 avril 2017, au Cabinet de son chef de file. Cette rencontre était-elle de circonstance ou marquait-elle le début d’une alliance « Tout Sauf IBK » ? La crise au sein de la CMP a-t-elle fini par convaincre les hésitants à rallier le groupe de l’Opposition ?
Bon nombre d’observateurs avertis s’accordent à dire aujourd’hui que le Mali pourrait connaitre une recomposition, voire un chamboulement, de sa classe politique. Ce qui participera de l’ancrage de la démocratie. Avant la composition du Gouvernement Abdoulaye Idrissa Maiga, la CMP affichait une cohésion telle que le Président du RPM n’a pas hésité d’affirmer, lors d’une rencontre, que le Président de la République sera candidat en 2018 pour un second mandat qu’il remportera dès le premier tour.
Par ces propos, Bocari Tréta, allié à plus d’une soixantaine de partis politiques, avait semé de l’émoi dans le camp de l’Opposition. Mais, après la composition du Gouvernement, la donne semble avoir changé. Une partie du RPM a été frustrée. L’ADEMA chercherait une porte de sortie, tandis que Yéléma est aux aguets et la CODEM s’interroge. Autant dire que la CMP baigne en ce moment dans une atmosphère électrique. A l’opposé, 17 partis politiques de l’Opposition républicaine avaient pris part à une rencontre. Il s’agit de l’UPS, l’APF, EP Faso, FCD, PRVM-Fasoko, le PARENA, l’AFP, l’ADEPM, l’ADP, ADP-Maliba, le Parti lumière, les Fare An ka Wuli, la SADI, l’URD, le PSP, le PIDS, le PDES.
Ces partis chercheraient à se mettre en ordre de bataille pour les échéances électorales à venir. La réunion du 18 avril avait l’allure d’un conclave pour non seulement aplanir les divergences, mais aussi et surtout élaborer les stratégies de conquête du pouvoir. Les points à examiner portaient sur la Conférence d’Entente Nationale, la Gouvernance au Mali et la position de l’Opposition sur le projet de révision constitutionnelle. A en juger par cet ordre du jour, on conclurait qu’il y avait un climat d’entente, après les désaccords autour de la participation l’’Opposition à la Conférence d’Entente Nationale.
Finalement, en politique, le malheur des uns faisant le bonheur des autres, la fissure de la CMP va-t-elle profiter à l’Opposition ? La craquelure de la Majorité permettra-t-elle à l’Opposition, embourbée dans une guerre d’égos, de prospérer ? Surtout que la cohésion affichée par elle est plus que fragile.
Youssouf Sissoko
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