Paris apporte une assistance financière au PAM et à deux ONG qui interviennent dans les zones très affectées par les difficultés alimentaires et nutritionnelles
L’ambassade de France au Mali a abrité vendredi dernier, une cérémonie de signature de convention de financement dans le cadre de l’aide alimentaire allouée par Paris au bénéfice des populations maliennes, notamment celles résidant dans les régions nord du pays. Ce financement porte sur un montant d’un million d’euros, soit 653 millions Fcfa.
L’ambassadeur de France au Mali, Mme Evelyne Decorps, a apposé sa signature sur le document de financement, en présence notamment de la représentante résidente du Programme alimentaire mondial (PAM), Silvia Caruso, de Brian Malapel, représentant pays de l’ONG Acted Mali et de Issa Malan Kanta, coordinateur général de l’Alliance internationale pour l’action médicale (ALIMA). Le PAM et les deux ONG sont les principaux bénéficiaires de cette aide financière à raison, respectivement, de 500.000 euros et de 250.000 euros pour chacune.
Avec cette aide financière, le PAM entend traiter la malnutrition des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes malnutries et soutenir également un programme de repas scolaires sous forme d’un filet de sécurité aux enfants des écoles primaires dans les Régions de Kidal, Gao et Ménaka. Quant à l’ONG Acted Mali, elle contribuera à améliorer de manière durable la sécurité alimentaire et les capacités de résilience des populations vulnérables dans le Cercle de Tidermène, dans la Région de Ménaka.
Enfin, l’ONG ALIMA ciblera la réduction de la mortalité maternelle et infantile à travers une assistance alimentaire venant en complément des soins médico-nutritionnels déjà mis en place dans les centres de santé de référence de Diré et de Goudam, dans la Région de Tombouctou. Ces appuis permettront de couvrir trois des cinq Régions du nord du Mali où la dégradation des conditions de sécurité a conduit à une aggravation de l’insécurité alimentaire.
Ainsi, les activités proposées à savoir la nutrition, les cantines scolaires et le soutien alimentaire à destination des malades et de leurs familles, contribueront, en complément des efforts du gouvernement et d’autres partenaires techniques et financiers, à donner une réponse globale et cohérente en faveur des populations les plus vulnérables, a fait remarquer l’ambassadeur de France au Mali, Mme Evelyne Decorps.
La représentante résidente du PAM au Mali, Silvia Caruso a remercié le donateur pour l’appui à la nutrition dans les zones les plus vulnérables du nord du pays. Elle a indiqué que malheureusement les besoins en aide alimentaire augmentent alors que, dans le même temps, les subventions financières ne suivent pas le rythme d’aggravation de la malnutrition.
Elle s’est félicitée du fait que la France ait perçu la nécessité d’apporter un appui financier conséquent pour consolider les interventions du PAM sur le terrain. Surtout dans le contexte où les indicateurs de malnutrition s’aggravent malheureusement avec le retour massif des déplacés et réfugiés qui regagnent le bercail. Ce retour accroît nécessairement la pression sur les disponibilités alimentaires qui sont malheureusement assez fragiles, a constaté la représentante résidente du PAM au Mali.
Environ 3000 femmes enceintes dans le Cercle de Goudam ont besoin d’un complément alimentaire indispensable au maintien de la santé de la mère et au bon déroulement de la grossesse qu’elle porte, a soutenu Silvia Caruso. Brian Malapel a, de son côté, révélé que la Région de Ménaka connaît les indicateurs les plus alarmants de l’insécurité alimentaire aggravée par les conflits et les effets néfastes des changements climatiques.
Selon lui, cette nouvelle Région connaît un processus de stabilisation qu’il faut consolider et ce soubassement passe par le renforcement de la sécurité alimentaire. Il a prévenu que la période de soudure qui s’annonce pourrait être particulièrement pénible pour les populations déjà affectées par l’insécurité résiduelle. Il salue en conséquence l’appui financier apporté par la France pour fournir l’aide alimentaire afin d’alléger les souffrances des personnes éprouvées par les crises sécuritaires et alimentaires.
Moriba COULIBALY