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Fermeture des radios et télés privées : la HAC résistera-t-elle à Haîdara ?
Publié le lundi 24 avril 2017  |  Le Procès Verbal
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© aBamako.com par FS
Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe
Le CICB a abrité le Jeudi 27 Août 2015, l`Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe. Photo: Ousmane Chérif Madane Haidara
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Le président de la HAC (Haute autorité de la communication), Fodié TOURE, était, jeudi, l’invité de l’émission « Forum de la presse » à la Maison de la presse du Mali. L’occasion de revenir sur décision de l’institution de fermer bientôt 47 radios privées et de la plupart des chaînes de télévision privées, lesquelles, semble-t-il, émettent sans autorisation et en dehors de toute légalité.

Le président de la HAC ne mâche pas ses mots: il qualifie ses cibles de « radios pirates ». A ses dires, il est inconcevable que dans un pays de droit, où l’espace médiatique est réglementé par des textes connus de tous, on puisse accepter l’existence de radios qui émettent sans aucune autorisation. La HAC est bien résolue à mettre fin à cette situation dont la problématique est posée depuis un an. « Ces 47 radios ont été avisées depuis novembre 2016. Elles ont continué d’émettre sans autorisation », a-t-il expliqué M. Touré.Il indique que son institution a les moyens techniques, humains et juridiques pour procéder à la fermeture envisagée.

Parlant des chaînes de télévision privées, Touré les accuse d’émettre sans autorisation, à l’instar des radios. Elles seront, annonce-t-il, évaluées: « Celles qui respecteront les conditions légales seront maintenues et celles qui ne répondront pas aux critères seront fermées ».

Une mesure controversée

La HAC est une Autorité indépendante créée en janvier 2014 pour réguler l’espace médiatique au Mali. Elle délivre des autorisations aux organes de presse et sanctionne les fautifs. Elle est donc, à priori, dans son bon droit lorsqu’elle décide de faire respecter la réglementation en la matière. D’autant que selon elle, certaines radios sont créées sur la base d’un arrêté interministériel alors que d’autres le sont sur le fondement d’une « autorisation provisoire » du ministère de la Communication et quelques-unes sans aucun acte administratif. Il y a même des radios privées qui émettent sur des fréquences affectées à l’aviation civile, ce qui entraîne des dangers évidents pour la sécurité des vols.

Toutefois, les mesures annoncées par la HAC appellent de sérieuses critiques. En effet, le Mali n’est pas l’Amérique: pour y faire respecter la loi, il faut d’abord s’assurer qu’elle est connue des usagers et, ensuite, faire en sorte que les fautifs régularisent leur cas. La méthode du bâton (fermer immédiatement) bouscule les pratiques et le sens communs. Du coup, on se demande si la HAC ne confond pas vitesse et précipitation.

De plus, le moment choisi (avant-veille des élections de 2018) fait jaser: la HAC ne serait-elle pas en train de réduire l’espace d’expression dans la perspective des élections de l’an prochain ? En fermant 47 radios privées et les chaînes de télévision privées, cette Autorité ne veut-elle pas favoriser le seul discours des gouvernants véhiculé par l’ORTM, la station publique ?

Bras de fer en vue

Enfin, il y a lieu de se demander si la HAC parviendra réellement à fermer, comme annoncéj, les chaînes de télévision. Promoteur de la chaîne « Cherifla TV », le célèbre prêcheur Cherif Ousmane Madani Haidara n’est pas du genre à laisser facilement fermer une boîte qu’il dédie à l’islam. Cet homme qui mobilise plus de foules que quiconque au Mali est, par ailleurs, président d’honneur de l’Association des promoteurs de télévisions privées du Mali. Une autre raison pour lui de faire barrage à la HAC qui, à notre sens, n’est nullement de taille à lui faire la guerre. Il faut donc craindre un bras de fer entre le Guide spirituel d’Ançar Dine, qui revendique un million d’adhérents munis de carte de vote NINA, et une institution qui vient à peine de naître et qui n’a pour toute arme que la loi…

Tiékorobani

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