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Mohamed Bazoum, le ministre nigérien de l’intérieur à propos des menaces terroristes qui pèsent sur son pays ; « Les risques sont plus grands car la situation ne s’améliore pas au Mali, au contraire… »
Publié le mardi 25 avril 2017  |  Le Républicain
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Les pays du G5 Sahel sont frappés, de plein fouet, par le terrorisme. Pour sécuriser leurs frontières, une force conjointe d’entente, décidée lors du Sommet des chefs d’Etat en février dernier, est en gestation.

Le Niger est l’un des pays du Sahel les plus touchés par le fléau. Dans une interview accordée à VOA Afrique à Niamey, Mohamed Bazoum, le ministre de l’intérieur du Niger fait le point sur la lutte que son pays mène contre le terrorisme. Selon Bazoum, la frontière entre le Niger et le Nigeria où sévit Boko Haram, est « assez bien gardée même s’il reste quelques interstices ». Est-ce que la frontière avec le Mali ne constitue pas un danger plus sérieux ? « Tout à fait », selon le ministre nigérien qui ajoute : « Malheureusement les risques sont plus grands car la situation ne s’améliore pas au Mali, au contraire. Nous avons de sérieux indices qui montrent que la menace à venir est encore plus forte que celle éprouvée jusqu'à présent. »

Aujourd’hui, les pays du Sahel sont soumis à rude épreuve par le terrorisme. Le Niger, pays du Sahel, combat le terrorisme sur deux fronts : sa frontière avec le Nigéria et celle avec le Mali. Dans un entretien qu’il a accordé à notre confrère VOA Afrique à Niamey, Mohamed Bazoum, le ministre de l’intérieur du Niger explique que le combat contre Boko Haram, qui attaquait le Niger à partir de sa frontière avec le Nigeria, est « pratiquement gagné ».

« Nous avons eu beaucoup de succès. L'ennemi a été affaibli au Nigeria, au Cameroun, au Niger et au Tchad depuis longtemps. Il reste quelques capacités résiduelles de nuisance mais rien de comparable à ce qu'on voyait il y a quelques années. Rien de nature à remettre en cause la stabilité des pays voisins du Nigeria. Dans l'Etat de Borno, Boko Haram a encore quelques capacités mais elles ne sont pas importantes… Nous sommes présents dans la mesure des moyens que nous avons et dans la mesure du nombre de militaires que nous pouvons projeter. Au total, la frontière est assez bien gardée même s’il reste quelques interstices », a indiqué le ministre nigérien à Voa Afrique.

Quid de la menace terroriste venant du Mali, un pays considéré, par beaucoup d’observateurs, comme un maillon faible dans la lutte contre le terrorisme ? Selon Mohamed Bazoum, «malheureusement, les risques sont plus grands car la situation ne s’améliore pas au Mali, au contraire. Nous avons de sérieux indices qui montrent que la menace à venir est encore plus forte que celle éprouvée jusqu'à présent ».

Le ministre nigérien de l’intérieur explique que « le problème c’est qu’il n’y a pas qu’a la frontière malienne qu’il y a des défis. » « La situation dans le centre du Mali, jusqu’à Mopti, s’est fortement dégradée. C’est une zone où il n’y a pas la Minusma. Cette dernière n’a pas été un modèle d’efficacité car c’est une opération de maintien de la paix or nous ne sommes plus au Mali en situation de paix, malgré l’accord d’Alger. Il y a eu beaucoup d’espace pour les organisations terroristes », a indiqué le ministre à VOA Afrique.

Selon lui, Kidal a toujours un statut ambigu malgré le MOC (Mécanisme opérationnel de coordination) et les autorités de transition installées. « Le nord de Kidal échappe à tout contrôle de forces qui ne soient pas hostiles à l’Etat du Mali et à la communauté internationale. A Tombouctou, cela va beaucoup mieux mais il y a toujours des difficultés. La zone entre Menaka et notre frontière est truffée de terroristes qui ont quelques sanctuaires et qui agissent contre nous. Plus au sud, à la frontière du Burkina aussi, il y a des terroristes. C’est cette dynamique négative qui est la réalité aujourd’hui. »

En octobre 2016, Mohamed Bazoum déclarait, après l’attaque de la prison de Koutoukalé à 50 km au nord-ouest de la capitale, où était détenus de nombreux chefs islamistes à la presse, que « tant qu’il n’y aura pas de paix au Mali il n’y aura pas la paix au Niger. ». Bazoum avait indiqué que les assaillants venaient de « la région de Gao, très certainement, ici à notre frontière du côté d’Ansongo et d'Amboukar ». Et s’agissant de leur groupe d’appartenance, « ils appartiennent à l’ex-Mujao ou le Mujao. Il s’agit certainement de jeunes Peuls qu’instrumentalise cette organisation, dont certains des chefs ont des bases dans une forêt pas très loin de la frontière du Niger et dans des montagnes qui sont aussi dans cette zone-là ».

M.K. Diakité
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