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Primature : Le PM qui crache sur 17 millions
Publié le mardi 25 avril 2017  |  Le Témoin
Passation
© aBamako.com par A S
Passation de pouvoirs entre le PM sortant Modibo Keita et le PM entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga
Bamako, le 10 Avril 2017. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Modibo Keitaet le Premier ministre entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga a eu lieu ce lundi à la Primature
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Réputé grand commis de l’Etat doublé d’une intégrité à toutes épreuves, Abdoulaye Idrissa Maiga affiche pour ses débuts une grande fidélité aux vertus qu’on lui prête. On peut même parier qu’il sera difficilement pris en défaut sur ses principes tant il a choisi de faire parler de lui dans ce sens. Il en a, en tout cas, donné le ton aussitôt installé dans son nouveau fauteuil de chef du gouvernement, en renonçant à jouir d’un avantage qu’il considère probablement comme un trop-plein de confort pour les Premiers ministres maliens.

À en croire nos confidences, l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants a craché sur la rondelette de 17 millions que ses prédécesseurs, y compris IBK peut-être, ont tous perçu lors de leur installation. De même source, cette somme représente une prime d’installation et sert à regarnir les garde-robes des Premiers ministres, à refaire leurs salons, etc., bref, tout ce qui contribue aux prestiges et souverainetés liés à la fonction.



Il nous revient par ailleurs qu’aux financiers qui ont voulu l’en faire bénéficier le Pm Abdoulaye Idrissa Maïga a conditionné l’acceptation des 17 millions Fcfa à la présentation de supports juridiques y afférents. Autrement dit, il a exigé, avant tout émargement, de prendre connaissance d’un quelconque acte règlementaire sur la base duquel les chefs de gouvernement sont gratifiés d’un tel traitement. Chose à quoi les financiers ont répondu en admettant qu’aucune disposition légale ou règlementaire n’encadre ledit avantage, mais en lui signifiant qu’il s’agit d’une tradition bien ancrée dans les us et coutumes pour accueillir chaque nouveau Premier ministre. Comme qui dirait : les illustres prédécesseurs d’Abdoulaye Idrissa Maïga, y compris son actuel employeur, le chef de l’Etat en personne, sont tous passés par là sans broncher ou se singulariser par un renoncement aussi sublime.

Mais, en refusant d’encaisser la somme -au grand dam des financiers de la Primature- le nouveau chef d’équipe pourrait avoir agi en même temps contre les intérêts et attentes des autres membres du gouvernement.

En tout cas, son attitude a produit un effet désastreux. Car, il a suffi que le Premier ministre évoque un support juridique pour que tout le système administratif et financier de l’Etat commence à cultiver la prudence. Au grand dam des nouveaux ministres surtout, l’allocation des primes d’installation a été systématiquement suspendue en attendant d’y voir clair. C’est dire qu’aucun membre du nouveau gouvernement n’a encore bénéficié d’un avantage de cette catégorie. Quoique certaines sources évoquent l’existence de la prime d’installation pour les membres du gouvernement autres que Pm mais sans pouvoir exhiber un quelconque texte s’y rapportant.

Le hic est qu’en dehors des tout-nouveaux entrants au gouvernement, tous en ont par le passé allègrement bénéficié dans certaines proportions y compris Abdoulaye Idrissa lui-même qui a détenu trois portefeuilles ministériels sous l’ère IBK avant d’accéder à la Primature. Et, nul ne l’a entendu cracher sur les primes d’installation, réclamer leur support juridique ou se retenir d‘émarger pendant ces trois nominations aux gouvernements successifs.

Qu’à cela ne tienne, Abdoulaye Idrissa Maïga crée un précédent susceptible de remettre en cause une panoplie d’autres avantages accordés aux agents de l’administration malienne sans base légale mais sans lesquels il parait difficile de faire fonctionner un système qui en est déjà si dépendant.

En attendant, les financiers s’arrachent les cheveux devant l’équation suivante : éviter de déroger à la tradition sans transgresser la légalité. Et au risque de devoir adresser des ordres de recettes à tous ceux qui en avaient indûment perçu par le passé, les regards semblent tournés vers une régularisation de la pratique par un cadre juridique approprié.

C’est apparemment l’unique alternative face au malaise instauré par le Premier ministre à peine installé.

A. K.

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