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L’Essor N° 17388 du 8/3/2013

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Enseignement secondaire général : La réforme telle qu’elle va
Publié le jeudi 14 mars 2013  |  L’Essor


© Autre presse par DR
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Il s’agit d’aller dans le sens de l’amélioration de la qualité de l’enseignement, de l’adaptation aux réalités socio-économiques du moment et de mettre l’école en conformité avec les réalités de son environnement immédiat et lointain.
La réforme du curriculum de l’enseignement secondaire général ou réforme du lycée est entrée en vigueur à la rentrée scolaire 2011-2012. Cette réforme intervient 30 ans après la précédente et va dans le sens de l’amélioration de la qualité de l’enseignement et d’une adaptation aux réalités socio-économiques du moment.

Le directeur national de l’enseignement général, Bakary Casimir Coulibaly, explique la nécessité de mettre l’école en conformité avec son environnement et d’intégrer dans l’enseignement toutes les recettes des trente dernières années. Les grands axes de cette reforme se situent à plusieurs niveaux. Au plan pédagogique, le directeur national cite l’introduction de l’approche par compétence comme nouvelle méthode d’apprentissage. Ainsi l’élève est mis au centre des apprentissages. Cette méthode rompt avec les méthodes frontales d’enseignement pratiquées jusque-là. De nombreux pédagogues reconnaissent des avantages à cette méthode, assure Bakary Casimir Coulibaly. Ils rappellent que dans ce cas, le maître aide l’élève à construire son savoir. Ce qui est préférable à un savoir qu’on s’efforce de lui inculquer.

Une autre innovation concerne les orientations. Dans l’ancien système, les élèves, à leur arrivée au lycée, étaient orientés en deux séries (sciences ou lettres). Avec la reforme, une 10ème commune est prévue. On estime que les élèves qui arrivent au lycée sont de plus en plus jeunes et ont besoin d’accompagnement. Cette 10ème commune va déboucher sur trois 11è et six terminales.

La reforme prévoit en outre l’introduction de nouvelles disciplines que sont les sciences économiques, l’informatique et les langues nationales. Sans oublier que désormais la philosophie qui était uniquement du ressort de la terminale est désormais enseignée en 11ème.

Dans la mise en œuvre, confirme Bakary Casimir Coulibaly, des réticences se sont fait sentir, comme cela était prévisible. Le département a réagi par la persuasion et la dissuasion. Les bienfaits de la reforme ont été mis en avant pour convaincre les sceptiques. Pour les plus critiques, il a fallu procéder à des rappels à l’ordre à se conformer aux mesures voulues par la mise en œuvre.

Les principales difficultés, souligne le directeur national, sont relatives à l’insuffisance du personnel, au manque de matériel ou à un déficit de communication dans certains établissements. « On est en train de diagnostiquer et de corriger progressivement les ratés que l’on constate dans la mise en œuvre ».

Dans l’ensemble, constate Bakary Casimir Coulibaly, il y a eu plus de peur que de mal. Ainsi pour ce qui est des langues nationales, il existe une longue tradition d’enseignement des langues nationales dans l’enseignement fondamental. Plusieurs enseignants ont été formés dans le cadre de la pédagogie convergente et du curriculum et il a suffi aux lycées de faire appel à eux. Sans oublier que plusieurs professeurs d’enseignement secondaire, notamment en lettres et en sciences humaines, ont été initiés à l’enseignement des langues nationales. Enfin la formation continue existe à travers l’inspection de l’enseignement secondaire général et la direction nationale de l’éducation non formelle.

Pour les professeurs d’économie, il n’y avait pas de vivier, mais le département a pu procéder à un recrutement massif notamment dans le cadre de la fonction publique des collectivités. Le département assure être en mesure de fournir à chaque lycée public les professeurs d’économie dont il a besoin. C’est aussi la fonction publique des collectivités qui a permis de recruter des professeurs d’informatique pour les lycées.

Enfin pour les professeurs de philosophie, il a juste fallu augmenter leur nombre dans certains lycées. Le problème du matériel informatique indispensable pour l’enseignement de cette nouvelle discipline n’est, par contre, pas totalement réglé, reconnaît Bakary Casimir Coulibaly en ce sens qu’on n’a pas réuni le nombre de postes dont on a besoin pour l’ensemble des élèves concernés. Toutefois, précise-t-il, un programme de fourniture en ordinateurs est en cours dans les lycées avec la direction des finances et du matériel (DFM). Parfois, la situation se complique avec l’absence de source d’énergie dans certains lycées.

Le directeur national a tenu à saluer la collaboration des promoteurs de lycées privés qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, n’ont pas manifesté de grande réticence face à la reforme. Certains d’entre eux ont même pris sur eux de former les professeurs dont ils avaient besoin.

La situation exceptionnelle que vit le pays a notablement pesé sur la mise en œuvre de la reforme. Le département n’a ainsi pu obtenir tous les crédits qu’il était en droit d’attendre pour la mener à bien. Les restrictions budgétaires ont ainsi freiné l’achat du matériel informatique nécessaire. La suspension de l’aide extérieure a stoppé les programmes initiés avec des partenaires comme la coopération française.

Les lycées privés s’adaptent à leur manière à la réforme. Au lycée Ba Nassou en Commune IV, le proviseur Modibo Kane Doumbia salue une reforme qui va dans le sens de l’adaptation de notre école. L’enseignement de la philosophie depuis la 11ème va, de son point de vue, aider les élèves à avoir un esprit d’analyse. L’introduction de l’informatique est également une bonne chose. « Avec la globalisation, on a besoin de maîtriser l’outil informatique ». C’est bien parce que la place de l’informatique a été vite perçue, qu’au lycée Ba Nassou qui dispose d’une salle informatique, cette discipline était enseignée bien avant la reforme. Le lycée n’a pas non plus eu de difficulté pour les professeurs d’économie car il est lié à un établissement d’enseignement technique où l’économie est enseignée.

Modibo Kane Doumbia reconnaît par contre quelques difficultés avec les langues nationales. « Nous n’avons pas eu tout de suite des professeurs adéquats », déplore-t-il. Au pied levé, il a fallu former des professeurs de lettres pour commencer. Il espère que le département va s’attaquer à la question en pensant à une formation initiale des professeurs de langues nationales. Il souhaite aussi une hausse du coefficient affecté aux langues nationales pour amener les élèves à s’intéresser plus encore à ces matières.

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