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Journalisme d’investigation : La CENOZO outille ses membres
Publié le mardi 25 avril 2017  |  L’Essor
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Une soixantaine de journalistes de quatorze pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Mauritanie ont participé à un atelier sur le journalisme d’investigation international dans la région du Sahel, organisé du 18 au 20 avril 2017 à Ouagadougou, par la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO). C’était avec l’appui de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et Organized crime and corruption reporting project (OCCRP).
La CENOZO a initié cette formation pour renforcer les capacités des journalistes d’investigation dans la région en vue de lutter efficacement contre la corruption. La rencontre a permis aux participants de se familiariser avec le Plan stratégique 2017-2019 de la CENOZO ; de leur fournir des outils pratiques pour collaborer entre eux sur des enquêtes relatives à la corruption, au crime organisé et à l’extrémisme violent. Selon le directeur de l’ONUDC, le journaliste d’investigation est celui qui alerte l’opinion publique, secoue la conscience et jette la lumière sur les obstacles qui entravent le développement durable dans un pays. « Les journalistes d’investigation jouent un rôle fondamental dans le renforcement de l’Etat de droit », a ajouté Samuel De Jaegere.
Pour l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina-Faso, Andrew Young, les journalistes doivent jouer un rôle de contre-pouvoir pour éveiller les consciences et renforcer l’Etat de droit. Il a révélé que selon les données de la Banque mondiale, 20 à 40 % de l’aide publique au développement en Afrique de l’Ouest sont détournés à cause de la corruption et de la mauvaise gouvernance.
Au cours des trois jours de formation, Mme Khadija Sharif du bureau OCCRP Afrique du Sud a échangé avec les participants sur les manières d’entreprendre des enquêtes financières ; comment élaborer le tableau de bord pour l’investigation ; comment l’utiliser et comment le rendre utile. Les participants se sont également familiarisés avec le concept « Sécurité digitale pour les enquêtes». il s’agissait de connaître les mesures de sécurité de base lors des enquêtes, notamment la sécurité des communications et des données numériques. Un logiciel a été configuré pour sécuriser les ordinateurs portables et les téléphones des participants.
Le thème « corruption et extrémisme violent dans la région du Sahel » a été développé par Samuel De Jaegere, conseiller anti-corruption du Bureau régional de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Avec le président de la CENOZO, Allen Yero Embalo, il y a eu un brainstorming sur les liens entre la corruption et l’extrémisme violent et les pistes d’enquêtes possibles pour la CENOZO. Il y a eu un autre brainstorming sur les liens entre la corruption et le trafic de drogue et les pistes d’enquêtes possibles pour la CENOZO.
Mise en place par une vingtaine de journalistes de la région, lors d’une réunion à Ouagadougou (Burkina Faso), le 9 juillet 2015, la CENOZO a été officiellement reconnue par le gouvernement burkinabé le 23 juin 2016 avant d’être logée au Centre national de presse Norbert Zongo. Son conseil d’administration est constitué de 7 journalistes d’investigation de renommée venant du Burkina Faso, du Cap Vert, de la Gambie, de la Guinée-Bissau, du Niger et du Nigeria. Ce conseil est présidé par Allen Yero Embalo de la Guinée-Bissau.
La CENOZO vise à renforcer les capacités des journalistes d’investigation en Afrique de l’Ouest à travers des formations, des tutorats, des bourses, du réseautage, du conseil juridique, de l’appui technique aux investigations et de la provision d’un espace de publication. Elle est ouverte à tout journaliste de l’Afrique de l’Ouest ayant démontré son engagement dans le journalisme d’investigation.
Adama DIARRA
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