«La notion de Gouvernement perd de sa superbe et cela constitue un phénomène mondial. Les transformations souvent radicales, souvent en sourdine, travaillent le champ décisionnel et la pluralité des acteurs, surtout des enjeux, fracassent les schèmes du vertical classique. Le pouvoir se partage de plus en plus, son monopole relève de l'illusion et de l'utopie, le réel parle plus. Encadré, sérieusement disputé et surtout "discuté", le pouvoir n'est pas réduit à subir mais à consentir l'intrusion de maints acteurs sur le champ de la fabrique des décisions. Cela s'appelle les ajustements mutuels.
Quand j'ai voulu faire ma thèse sur la gouvernance de l'Etat-nation et sa crise, mon directeur de thèse, politologue, juriste, avocat, maire et sénateur, m'a avisé. «Sais-tu bien que la science politique se méfie de la notion de gouvernance?» "Oui, répondis-je, c'est aussi le destin de la science politique que de s'arrimer aux mutations sociétales pour renouveler ses objets." et des années à œuvrer sur l'Etat, la nation, l'Etat-nation, la crise à l'aune de la gouvernance.» C'est du moins ce que pense Yaya Traoré.