Cousin d’amour, je ne saurais dire plus que ce qui a été déjà dit par quantité de tes compatriotes. Mais je revendique le droit d’avoir mon mot sur ton récent remaniement ministériel. Je crois savoir que tu en es fier, quand tu devrais l’être pour le moins. Beuh, je te sais déjà «fier comme un coq, comme un pou, comme un paon, comme un bar-tabac». Je le sais, c’est une tautologie.
En fait, tout ça ne devrait guère m’émouvoir, d’autant que je t’avais annoncé incapable à ceux de mes interlocuteurs qui me louaient tes pouvoirs extraordinaires, sinon surnaturels. Nombre d’entre eux sont depuis revenus me présenter des excuses. Oui, puisqu’ils en étaient arrivés à copieusement m’insulter.
Je n’en étais pas, pour le moins, décontenancé, puisque convaincu que je l’étais, qu’ils s’étaient «mis un arbuste dans les yeux». Leur naïveté n’a de commune mesure que ton incapacité à tenir la barre du navire Mali. Cousin adoré, c’est quand même ahurissant que tu puisses avoir raison sur tout et sur tous. Un signe distinctif de la démence, crois-je savoir.
Quatre personnes au même poste, pour servir la même personne, et toujours zéro satisfaction, pour ceux qu’ils sont censés servir. Tu devrais t’avouer que tes choix sont pour le moins farfelus. Même sans canne blanche, un non-voyant ne tituberait pas autant. Un Premier ministre presque tous les ans, voilà une performance remarquable ! Alors, «chapeau bas !»