SociétéNouhoum Diarra, maire de la commune urbaine de Ségou à cœur ouvert : « Gagner mon combat pour le développement de Ségou et garder ma dignité et mon honneur. »
Le maire de la Commune urbaine de Ségou, Nouhoum Diarra, qui rentre d’une tournée en France dans le cadre du jumelage entre l’intercommunalité d’Angoulême et l’intercommunalité Balanzan qui regroupe quatre communes du cercle de Ségou, nous entretient ici de sa grande ambition pour la ville de Ségou à la tête de laquelle il trône depuis quatre mois. Pour l’édile de la Cité des Balanzan, le développement de sa commune est un défi qu’il est prêt à relever.
Présentez-nous brièvement votre commune ?
Parler brièvement d’une Commune comme Ségou n’est pas une chose aisée tant elle est grande par son histoire, sa culture et le dynamisme de ses habitants. En effet Ségou, capitale de la 4è région du Mali, est une des plus vieilles Communes de notre pays. Elle l’est depuis 1953. Aujourd’hui, elle figure parmi les 703 Communes que compte notre pays, engagé, résolument dans le processus de décentralisation accrue. Elle couvre une superficie de 23 km2 avec 16 quartiers, une population estimée à 164 000 habitants ; toutes ethnies confondues et pratiquant diverses activités de subsistance. Elle est limitée à l’est, à l’ouest et au sud respectivement par les Communes de Pélengana, Sébougou et Sakoïba ; au nord par le fleuve Niger. Elle est administrée par un conseil communal de 41 élus dont 11 femmes ; un bureau communal constitué d’1 Maire et de 5 Adjoints dont 2 femmes. Elle dispose d’outils de planification pour son développement (plan stratégique d’assainissement 2004-2020 ; schéma directeur d’urbanisme 2006-2025 ; 05 plans d’urbanisme sectoriels et son plan de développement économique, social et culturel 2016-2020). Le festival sur le Niger est la plus grande activité artistique et culturelle de dimension internationale qui se tient à Ségou qui est une ville symbole d’harmonie sociale, religieuse et de paix.
Vous êtes maire de Ségou depuis quatre mois. Pourriez-vous nous faire le bilan de ces quatre mois passés à la tête de cette ville qui vous tient tant à cœur ?
Sur l’état de la commune après 4 mois de gestion, je dirais que tout va de mieux en mieux. Le conseil communal a tenu deux sessions extraordinaires pour faire adopter son règlement intérieur, mettre en place les commissions de travail, adopter le financement de la place Tondjon, l’espace vert et sa session ordinaire statutaire pour adopter le compte administratif, faire le bilan de la gestion de 2016. Les services fonctionnent normalement, le personnel est traité correctement, les véhicules en panne sont rendus opérationnels, les chantiers en souffrance ont redémarré et sont presque tous terminés. Le bureau communal tient ses réunions et est en harmonie. Nous avons lancé une opération de bus écologiques, nous avons tenu la 13è édition du Festival sur le Niger avec succès, contribué au financement de l’école Aya Bolly de Darsalam. Nous avons débloqué un container en provenance de Richmond et procédé à la donation de matériels médicaux qu’il contenait à l’hôpital Nianankoro Fomba (d’une valeur de 130 000 000 F CFA) et le CSCOM de Médine (de 110 000 000 F CFA ) . Nous assurons la permanence de l’eau potable et de l’électricité dans les écoles, nous avons inauguré le monument Ngoni dédié à feu Bazoumana Sissoko à place “Piéni Ba” ancienne limite historique de la ville de Ségou au quartier Bougoufiê (Don de la fondation Festival sur le Niger). Nous avons plus généralement soutenu, du mieux que nous pouvons, toutes les actions et initiatives qui ont sollicité notre modeste concours pour leur réussite, sans démagogie. Entre autres…
Après votre investiture comme maire principale, avez-vous rencontré la population de Ségou pour faire le point de vos réalisations et aussi la situation à laquelle vous avez trouvé l’hôtel de ville….
Après mon investiture, j’ai rencontré, tour à tour, les différents acteurs et services pour m’entretenir avec eux sur les missions qui me sont confiées, solliciter leur appui et leur accompagnement pour relever les défis qui se posent à nous. Sur l’état de la commune à ma prise de fonction, je n’ai pas fait de commentaires pour le moment. Cela pourrait s’inscrire dans les actions à mener car les informations sont disponibles à ce sujet et les populations qui ont opéré ce changement ne sont pas dupes et sont fondées dans ce choix dont je mesure la lourdeur.
Vous venez de boucler deux semaines de visite de travail et d’échange d’expérience à Angoulême en France, une ville jumelle de Ségou. Que peut-on retenir de cette visite ?
Deux semaines de visite à Angoulême en France, c’était pour échanger sur la coopération décentralisée, l’intercommunalité surtout. La formation sur l’intercommunalité, les visites de terrains, les échanges et discussions, les rencontres avec le Président Jean François Dauré et tout le conseil communautaire de la Communauté d’agglomération de Grand Angoulême, avec le Maire d’Angoulême, Xavier Bonnefont, avec le Comité des Jumelages d’Angoulême-Villes Etrangères, la rencontre avec la diaspora ségovienne à Paris, ont constitué le plat de résistance des activités menées.
Au cours de cette visite vous étiez accompagné de vos homologues maires de Pélengana, Sébougou, Sagoiba. Peut-on savoir la raison de leur présence dans votre délégation ?
Je viens effectivement de boucler une visite à Angoulême du 25 mars 2017 au 02 avril 2017 dans le cadre des échanges d’expérience dans le domaine de l’intercommunalité entre la communauté du Grand Angoulême et l’intercollectivité Balanzan qui regroupe les communes de Ségou, Pélengana, Sébougoou et Sakoïba. Des échanges, nous avons convenu de poursuivre et de renforcer les liens de collaboration entre nos collectivités respectives. Le Président de la communauté d’agglomération de Grand Angoulême et le Maire d’Angoulême sollicités par mes soins ont manifesté leur disponibilité totale à soutenir les projets que nous leur soumettrons très prochainement notamment dans le domaine de l’assainissement, de la santé, de l’éducation, de la maîtrise des matières fiscales et de la mobilisation sociale et de la participation citoyenne au développement local. Je reviens très comblé et promets de m’atteler à la tâche avec mes collègues maires des autres communes de l’intercollectivité Balanzan pour faire élaborer de bons projets par les services techniques et les soumettre au financement de nos partenaires d’Angoulême et de Grand Angoulême dont je salue l’hospitalité et la disponibilité constante aux côtés de Ségou.
Qu’est-ce que l’intercommunalité et comment fonctionne l’intercommunalité de Grand Angoulême ? Et comment comptez-vous développer l’intercommunalité Balanzan, une première expérience dans notre pays ?
L’intercommunalité est la forme d’union et de coopération entre plusieurs communes construites sur la base de services et projets à réaliser ensemble pour l’intérêt des communautés. L’Intercollectivité de Grand Angoulême est érigée sur la forme fédérative qui réunit 38 communes et 4 anciennes agglomérations qui ont été regroupées par arrêté préfectoral conformément aux lois françaises qui sont engagées, plus précises et confèrent plus de responsabilités, d’autonomie administratives et financières aux Collectivités Locales. Par exemple nous avons assisté à la Session Budgétaire du Conseil Communautaire de Grand Angoulême qui a adopté son budget 2017 arrêté à 300 millions d’euros, basé sur des impôts et taxes que l’Etat français recouvrira et mettra à leur disposition au rythme d’1/12 par mois.
Peut-on savoir ce que ce jumelage (Ségou Angoulême) apporte à votre ville ?
Le jumelage avec Angoulême a apporté et continuera d’apporter beaucoup de choses à Ségou dans le domaine de l’éducation, la santé, l’hydraulique, l’art et la culture, l’assainissement, j’en passe. Un quartier de Ségou porte même le nom d’Angoulême, qui a fortement contribué à sa viabilisation.
Quels sont vos rapports avec les partenaires et les acteurs sociaux ?
J’ai de très bons rapports avec les partenaires sociaux que je consulte, soutiens et qui m’assistent de leur mieux possible.
Et les perspectives pour votre commune ?
J’ai bénéficié du large soutien de la population ségovienne dans un objectif d’amener le changement en vue de promouvoir le développement de notre cité. Je me bats comme je peux. Comme perspectives, d’ici 2018 certaines rues du quartier de Missira auront le goudron et des caniveaux. Pour gagner ce combat, je compte déployer tous les moyens et stratégies en mon pouvoir afin de garder ma dignité et mon honneur. Je crois en mes capacités.
Un message à l’endroit des populations.
A l’endroit des populations, je demande beaucoup d’engagement à payer les impôts et taxes sans lesquels il ne saurait y avoir de développement, beaucoup de soutien et d’initiatives envers notre commune que personne ne viendra construire à notre place. Que la paix et l’harmonie sociale et religieuse soient développées et pérennisées dans un Mali stable et prospère. Amen
Entretien réalisé par Aliou Badara Diarra