L’armée malienne a accompli l’une de ses missions les plus prometteuses et salvatrices depuis le déclenchement de la guerre qu’elle mène contre les groupes terroristes. En effet, dans la bataille de Rharous, la semaine dernière, nos troupes n’avaient qu’un seul mot d’ordre : « tout sauf le repli ». Elles ont engagé un combat honorable et mémorable en infligeant de lourdes pertes à l’ennemi après avoir bénéficié du renfort des éléments venus de Gossi qui ont engagé la guerre comme à la guerre contre l‘envahisseur djihadiste. Le bilan est très lourd : plus de 200 assaillants tués, selon le chiffre qui est connu…
Les Maliens sont aujourd’hui fiers de leur armée surtout la nouvelle vague qui vient d’être formée. On est loin des soi-disant militaires devenus officiers qui ont bénéficié des gratifications de la hiérarchie et qui s’arrêtaient toujours à mi-chemin refusant le combat et se plaisant à dire que « l’ennemi est plus armé et plus nombreux ». Mieux, ces officiers de circonstance, bedonnant, qui ont pris gout pour les bureaux luxurieux et climatisés, refusaient le combat à vue de l’adversaire sur les théâtres d’opérations militaires ou prenaient simplement la poudre d’escampette. Drôle de militaires. Sans citer de noms, ils ont déçu le peuple malien dans son entièreté et son président IBK qui n’a pas caché sa volonté de combattre sans relâche le terrorisme sous toutes ses formes. Face à cette situation rédhibitoire et rébarbative, nous sommes reconnaissons les efforts surhumains déployés par l’excellent Moussa Diawara de la Sécurité d’Etat très adroit dans l’information et qui épaule toujours nos combattants.
Revenons à Rharous où l’armée a fait œuvre utile en se défendant, bec et ongle, avec honneur et acharnement. Selon nos sources, ce fut l’un des combats les plus âpres, acharnés et violents que les terroristes avaient engagés contre nos militaires. Dans un baroud d’honneur, nos combattants ont inversé la tendance en prenant et maintenant le dessus sur l’adversaire. Ce fut la douche écossaise pour l’ennemi, l’effroi, l’humiliation. « C’est dans la débandade que l’ennemi a pris la clé des champs » indiquait avec conviction hier un agent de la sécurité qui disait aussi en substance que « nos braves soldats ont lavé l’affront et qu’il n’a jamais vu nos militaires avec une telle détermination ». Et à ce commandant, très satisfait de la prestation des nôtres de conclure : « Ce sont les renforts venus de Gossi qui ont porté l’estocade dans des combats décisifs ».
Justement, dans les combats menés habituellement par l’armée, les renforts arrivent généralement en retard, faute d’ambition et de volonté de combattre. Mais pour la bataille de Rharous, le mot d’ordre était partout le même sur le front : « Tout sauf le repli ».
Le peuple malien a trouvé le sourire à travers l’envie de se battre de son armée. On est très loin de l’époque où les éléments du corps militaire prenaient la tangente dès que retentissaient des coups de feu de l’adversaire. L’autre bonne nouvelle, c’est que l’armée malienne avait déjà fini le travail quand son homologue française arrivait sur les lieux en appoint.
Pour ce militaire, le chiffre de 200 morts fut dépassé, mais il a rappelé que les djihadistes prennent soin d’amener avec eux les corps sans vie.
Adama Traoré « Bogolan » toujours vivant
Des infos de dernière minute relayée par certains annonçaient la mort d’Adama Traoré alias « Bogolan ». Non, le célèbre boxeur pourtant aussi bon militaire est en vie. Certes, il était dans le coma, mais sa vie n’est plus en danger. « Bogolan » n’a jamais boudé son plaisir de combattre dans l’armée. Il est brave et était dans le feu de l’action.
A Rharous, c’est le patriotisme qui a prévalu. Et tout le monde est unanime que le renfort des gardes venus de Gossi a été le déclic et le catalyseur pour l’aboutissement de la victoire finale. Vive l’armée.
Issiaka Sidibé