GENEVE - Les pays africains entendent obtenir la
nomination d'un expert indépendant "en vue d'aider le gouvernement malien"
dans la promotion et la protection des droits de l'Homme, d'ici à la fin de
l'actuelle session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.
Le Gabon a déposé jeudi, au nom du groupe africain, une résolution en ce
sens que les pays africains espèrent faire adopter d'ici à la fin de la
session le 22 mars, et qui a été postée sur le site internet du Conseil.
La résolution demande à l'ONU d'établir ce mandat d'expert pour une période
d'un an.
Elle appelle par ailleurs le gouvernement malien "à garantir la liberté
d'expression et l'invite à organiser au plus tôt des élections libres et
transparentes".
Le pouvoir de transition en place depuis près d'un an au Mali a promis des
élections en juillet.
Dans la résolution, les pays africains lancent un "appel à un arrêt
immédiat de toutes les violations des droits de l'homme et des actes de
violence". Ils demandent à toutes les forces et tous les groupes armés
présents sur le terrain de veiller au respect du droit international.
Le texte condamne "les exactions et les abus commis" dans le pays, "en
particulier dans sa partie nord, par, notamment, les rebelles, les groupes
terroristes et les autres réseaux de criminalité transnationale organisés".
La résolution ne fait aucune référence aux propos tenus mardi par la numéro
deux du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Kyung-wha Kang.
Elle avait accusé des soldats maliens de mener des représailles notamment
contre des communautés touareg et arabes, souvent assimilées aux jihadistes
qui contrôlaient le nord du Mali avant l'intervention des troupes françaises
le 11 janvier.
La résolution demande en revanche à la Haut-Commissaire aux droits de
l'Homme des Nations unies de présenter un rapport sur le Mali lors de la 23e
session du Conseil qui doit se tenir du 27 mai au 14 juin.
Le régime à Bamako, dirigé par un président intérimaire, Dioncounda Traoré,
a été mis en place en avril 2012 après le retrait du pouvoir de militaires
putschistes qui avaient renversé le 22 mars le chef de l'Etat Amadou Toumani
Touré.