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"L’Etat malien doit reprendre en main le processus de paix "
Publié le jeudi 27 avril 2017  |  parismatch.com
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© aBamako.com par mouhamar
Cour Suprême: Moussa MARA a rendu visite à Nouhoum TAPILY
Bamako, le 10 juin 2014. Cour Suprême. Le premier ministre malien Moussa MARA, Chef du gouvernement a rendu une visite de courtoisie et de fraternité à Nouhoum Tapily, président de la Cour Suprême.
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De passage à Paris, Moussa Mara, ancien Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta, dresse un tableau sans concessions de la situation au Mali.

Comment analysez-vous la situation sécuritaire au Mali?
La situation sécuritaire dans notre pays est volatile et se situe à un niveau alarmant. Partout sur le territoire, notamment au nord et au centre, les citoyens vivent dans une relative psychose, ce qui fait de l’insécurité, aujourd’hui, la première préoccupation des Maliens, y compris de la diaspora qui nous interpelle à chaque fois qu’elle a l’occasion de s’adresser à un responsable public. Cela vient de m’arriver ici-même à Paris.

Certains analystes parlent d'une guerre interethnique, est-ce votre avis ?
Les conflits communautaires et socioprofessionnels sont quelques fois décrits à tort comme des guerres interethniques. On a tort d’assimiler leurs activités à leurs origines ethniques. Les peuhls sont souvent éleveurs et les bambaras des travailleurs de la terre. La plupart des tensions entre ces groupes s’expliquent par les problèmes d’accès aux terres entre éleveurs et agriculteurs. On a tort de les réduire à des conflits entre bambaras et peuhls. Cela étant dit, le risque de dérapages voire de débordements vers des conflits intercommunautaires existe. Il est stimulé par l’accroissement des affrontements, des revanches liées à des différends de plusieurs décennies, des représailles consécutives à des attaques terroristes imputées à un groupe donné… Prenons-en garde.

L’Etat doit faire de la réouverture des écoles une priorité.
Il ne se passe pas un jour sans que l’on parle de violences dans le centre du pays, comment cette insécurité venue du Nord a-t-elle réussi à se déplacer ?
Il y a d’abord le facteur du recul de l’Etat qui a déserté de pans entiers du territoire dans ces zones où l’accès est difficile avec une grande présence d’eau. Il y a ensuite la circulation des armes, une escalade qui se traduit par la course aux armements afin de se protéger. Il y a également la persistance du banditisme et du terrorisme islamiste, du fait de l’existence dans la zone de leaders radicaux. La stigmatisation liée aux attaques terroristes, les problèmes relatifs à la coexistence difficile et belligène entre les pasteurs et les sédentaires, les éleveurs et les agriculteurs dans un cadre où il n’y a pas de régulateur officiel, ni d’intercesseurs traditionnels, tout cela crée les conditions de confrontations. Il y a enfin une grande paupérisation des populations, comme ailleurs au Mali, qui les fragilise et facilite la criminalisation de la zone mais aussi le développement d’idéologies extrémistes.

Les groupes armés et les autorités intérimaires se partagent le pouvoir.
D’après un rapport de l’agence des Nations Unies au Mali (Ocha-Mali) plus de 700 écoles ont fermé entre Kidal et Ségou, quelle a été votre réaction ?
C’est l’une des illustrations les plus dommageables de ce recul de l’Etat. Lorsque nos forces de sécurité quittent des positions, elles laissent derrière elles des territoires désertés entrainant dans leur sillage le départ de l’administration, des collectivités territoriales, de la justice, des écoles et des centres de santé. Cela n’est pas acceptable. L’Etat doit accroitre ses efforts pour assurer sa présence sur le territoire. Il doit faire de la réouverture des écoles une priorité. La souveraineté, c’est d’abord le contrôle étatique à l’intérieur des frontières et ensuite la fourniture de services aux populations partout où ils se trouvent sur le territoire.

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