Ouagadougou, 27 avr 2017 (AFP) - Deux fonctionnaires burkinabè ont été
enlevés jeudi par des hommes armés dans le nord du Burkina Faso, près de
Tin-Akoff, à la frontière avec le Mali, a rapporté le ministère de la Sécurité
Des "assaillants ont pris en otage deux personnes" dans la localité
d'Ina-Bao, un agent de la direction de l'eau et de l'assainissement et le
représentant de cette direction auprès de la mairie de Tin-Akoff, selon un
communiqué signé du ministre Simon Compaoré.
L'attaque, survenue le "27 avril aux environs de 10h" (locale et GMT), est
l'oeuvre de "deux individus armés sur une moto (qui) ont attaqué une équipe"
composée de quatre personnes de la direction régionale du ministère de l'eau
et de l'assainissement, selon le texte.
Les deux autres membres de l'équipe ont été laissés libres, a-t-on précisé
au ministère de la Sécurité.
"Des instructions ont été données aux forces de défense et de sécurité et
des contacts pris avec les pays voisins pour retrouver les deux compatriotes
enlevés", a-t-il souligné.
Cible d'attaques jihadistes depuis avril 2015, c'est la première fois que
le Burkina enregistre un enlèvement de ses propres ressortissants.
En janvier 2015, un couple australien, le Dr Keneth Elliot et son épouse
Jocelyn, avaient été enlevés à Djibo, localité située à la frontière avec le
Mali et le Niger lors d'une action apparemment coordonnée avec l'attentat de
Ouagadougou (30 morts).
Mme Elliot avait ensuite été libérée après un an de captivité, son époux
demeurant toujours entre les mains du groupe jihadiste Ansar Dine de l'ex-chef
rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, qui a revendiqué l'enlèvement.
En avril 2015, un Roumain, Iulian Ghergut, avait également été enlevé par
des jihadistes du groupe Al-Mourabitoune, lié à Al-Qaida. Là aussi, l'otage
est toujours en captivité.
Le Nord du Burkina, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre
d'attaques jihadistes régulières depuis le premier trimestre 2015.
Les habitants de la zone vivent dans la psychose des attaques qui ont déjà
causé la mort de plusieurs civils.
Les forces de sécurité semblent pour le moment incapables d'enrayer ces
attaques, note une source militaire sous couvert d'anonymat.
ab/jlb