L’hôtel Radisson Blu a abrité, hier, la 15è Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail couplée à la 21è Journée africaine de la prévention des risques professionnels. Les deux « Journées » avaient comme thèmes respectifs : « Optimiser la collecte et l’utilisation des données sur la sécurité et la santé au travail » et « Evaluation des risques professionnels, gage d’une modernisation des outils de gestion de la santé et de sécurité au travail ».
La cérémonie de célébration était présidée par un représentant du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Amadou Diallo.
Les deux journées célébrées le 28 avril de chaque année par les défenseurs de la santé et de la sécurité au travail, offrent l’opportunité d’aborder des préoccupations essentielles liées à la protection du travail. Elles permettent également de sensibiliser les pouvoirs publics et l’opinion sur la nécessité de renforcer les politiques de prévention des risques professionnelles et d’encourager les initiatives de promotion du travail décent.
Pour le représentant du ministre en charge de la Solidarité, les différents thèmes abordés, traduisent l’expression de la détermination des institutions nationales et internationales, chargées de la promotion d’un travail décent, de contribuer inlassablement à la recherche de solutions globales et efficientes aux problèmes de protection des travailleurs surtout ceux liés aux risques professionnels.
Il a précisé que c’est dans ce cadre que la communauté nationale et celle internationale s’activent, depuis des années, pour l’identification et la mise en œuvre des mécanismes susceptibles de favoriser une meilleure maîtrise des accidents et maladies liés au travail et corrélativement des coûts induits par ceux–ci.
Par ailleurs, Amadou Diallo a souligné que les accidents du travail et les maladies professionnelles affectent gravement la population active et impactent négativement sur nos économies. Il a aussi relevé que la mondialisation de l’économie et les nouvelles technologies ont créé de nouveaux types de risque, liés aux nouvelles formes d’organisation du travail.
Selon les statistiques de l’Organisation internationale du travail (OIT), plus de 5 000 personnes meurent, au quotidien, du fait d’accidents du travail ou de maladie professionnelle. Sur la question, le représentant du ministre trouve que le coût économique, financier et humain de ces accidents du travail et autres maladies professionnelles, est excessif.
Il ressort de constats de spécialistes que la situation est plus alarmante dans les pays en développement, notamment ceux du continent africain où la probabilité d’être victime d’un risque professionnel serait 5 fois plus élevée qu’en Europe.
Dans notre pays, le secteur privé a enregistré en 2016, plus de 500 lésions professionnelles. Ces atteintes ont été réparées à des coûts très élevés.
Pour le responsable du ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire, il est certain que la même tendance est observée au niveau du secteur public et plus accentué dans le secteur de l’économie informelle. Par conséquent, ces statistiques sur l’état des risques nous invitent à la réflexion mais surtout à l’action.
Le parrain des deux manifestations, l’opérateur économique, Mamadou Sinsin Coulibaly, a estimé que les conséquences dramatiques des accidents de travail et des maladies interpellent tout le monde pour inverser la spirale négative.
Il a invité l’Institut nationale de prévoyance sociale (INPS) à la réalisation de guides pour aider dans la démarche d’évaluation des risques et dans la réalisation d’un plan d’action nationale pour assurer la santé et la sécurité de la population.
Pour lui, le chef d’entreprise doit avoir l’obligation de mesurer ou d’évaluer les risques conformément au Code du travail. L’évaluation doit être suivie d’un guide du plan d’action, définissant les améliorations et les solutions de préventions a-t-il précisé avant d’indiquer que le guide doit également contenir les valeurs essentielles de prévention ( personne physique, dialogue sociale et transparence).
Enfin, il a souligné la nécessité de s’inscrire dans une dynamique de prévention des risques. « Nous devons individuellement et collectivement nous impliquer dans la mise place des moyens humains afin d’assurer une vraie organisation, une définition des unités de travail pour une meilleure détection et évaluation des risques ». Selon le parrain, pour être plus efficace, « il faut uniquement retenir les éléments vérifiables, objectifs, quantifiables et exclure tout jugement ou interprétation ».