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Abdoulaye Idrissa Maïga face à une montagne de problèmes : La déclaration de politique générale très attendue
Publié le lundi 1 mai 2017  |  Aujourd`hui
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© aBamako.com par Momo
Passation de pouvoirs entre le PM sortant Modibo Keita et le PM entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga
Bamako, le 10 Avril 2017. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Modibo Keitaet le Premier ministre entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga a eu lieu ce lundi à la Primature
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Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a démarré très fort en parvenant dès sa nomination à mettre fin à la bravade des syndicats de la santé. Avant de s’attaquer aux autres crises qui secouent le front social. En plus, le président IBK le charge lourdement, en attendant de l’équipe gouvernementale des réponses adéquates aux multiples facettes de la demande sociale persistante, notamment par la mise en œuvre du programme d’urgence sociale. D’ores et déjà l’on se demande comment le Premier ministre procédera-t-il pour dégager cette montagne de problèmes qui se dresse devant lui. La déclaration de politique générale en donne des indications.

Selon les dispositions légales, notamment celles prévues à l’article 54 de la Constitution: “Le Gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles 78 et 79 “. C’est donc plus qu’une tradition, mais un devoir constitutionnel que le Premier ministre doit accomplir en soumettant à la sanction des députés de l’Assemblée nationale sa déclaration de politique générale.

En effet, l’article 78 de la Constitution est sans équivoque: “Le Premier Ministre, après délibération du Conseil des Ministres engage devant l’Assemblée la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale. L’Assemblée Nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l’Assemblée Nationale.

Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adaptée qu’à la majorité des deux tiers des membres composant l’Assemblée. Si la motion de censure est rejetée, les signataires ne peuvent en proposer une nouvelle au cours de la même session. Le Premier Ministre peut, après délibération du Conseil des Ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée Nationale sur le vote d’un texte. Dans ce cas, ce texte est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent est votée “.

Et l’article 79 de préciser : “Lorsque l’Assemblée Nationale adopte une motion de censure ou lorsqu’elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement, le Premier Ministre doit remettre au Président de la République la démission du Gouvernement”.

Ce rappel vaut son peson d’or car même si tous les premiers qui sont passés ont sacrifié à la tradition, le cas de l’actuel locataire de la Primature, Abdoulaye Idrissa Maïga, suscite à la fois beaucoup de curiosité, d’intérêt et d’attention. En effet, nommé dans un contexte particulièrement difficile au plan socioéconomique avec de multiples attentes des populations qui commencent à s’impatienter de voir les retombées du choix de leur champion, IBK, élu par un score de quasi plébiscite, Abdoulaye Idrissa Maïga a, dès les premières heures de son installation à la Primature, donné un signal fort en posant des actes qui interpellent tout le monde sur son ambition de réussir la mission à lui confiée par le chef de l’Etat.

S’y ajoute que l’actuel Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, est arrivé au poste de chef du gouvernement à un moment où la majorité des Maliens était pressé de voir son prédécesseur partir car symbolisant finalement la léthargie de l’action gouvernementale dans un pays où tout semblait bloqué. Mais était-ce réellement de sa faute ? L’histoire jugera bien avec les actes que posera son successeur qui jouit pour le moment de préjugés favorables parce qu’étant parvenu dès sa nomination à s’attaquer à des problèmes cruciaux dont des grèves intempestives, la crise du football, la rationalisation des dépenses publiques pour plus d’efficacité de l’action gouvernementale, entre autres, sans compter le programme d’urgence sociale du président de la République qu’il doit mener à bien pour juguler les difficultés quotidiennes des populations.

C’est donc un programme comparable à des travaux de titan qu’il doit réaliser. Raison pour laquelle les gens sont à la fois curieux et pressés de connaître le contenu de sa déclaration de politique générale pour juger de la pertinence des solutions d’ensemble qu’il aura à proposer au nom de son gouvernement.

On imagine déjà que ce ne sera pas facile à l’Assemblée nationale qui risque d’être envahie, ce jour-là, par une atmosphère de campagne électorale en vue des toutes prochaines élections régionales et du district de Bamako, sans compter la présidentielle de 2018, échéance que tous les états-majors politiques ont déjà bien consignée dans leur agenda comme étant très proche.

De toute façon, Abdoulaye Idrissa Maïga, en bon stratège, a pu réussir une entrée fracassante dans sa fonction de Premier ministre. Cela donne bien l’image du champion qui entre dans l’arène sous les ovations du public. Mais attention, mieux vaut sortir de l’arène, victorieux, que de l’être seulement à l’entrée.

Amadou Bamba NIANG
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