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Mort par balle d’un jeune manifestant devant la prison centrale de Kangaba : Les populations de Tègué accusent le juge Sékou Traoré
Publié le samedi 29 avril 2017  |  Aujourd`hui
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Suite au décès par balle d’un des leurs devant la prison centrale de Kangaba, les populations du village de Tèguè (cercle de Kangaba) ont organisé le dimanche dernier une grande rencontre à Kangaba pour réclamer justice et demandé la traduction devant les juridictions compétentes du juge de Kangaba, Sékou Traoré, qu’ils tiennent pour responsable du meurtre du jeune Seydou Traoré.

C’est au sortir de la ville de Kangaba située à 80 km de Bamako que cette rencontre s’est tenue en présence du frère cadet du chef de village de Tèguè, des groupements de femmes et de jeunes qui ont massivement fait le déplacement pour la circonstance.

Faisant la genèse de la crise, le fils du chef de village de Tèguè, Seydou Traoré, a rappelé que le différend avec le village voisin, Sombo, serait né d’un malentendu relatif à un site d’orpaillage. “Comme Sombo est un village voisin, nous avons tout fait pour régler ce problème à l’amiable et le maire de la commune de Kamogo, à l’époque, a pu trouver un terrain d’entente en divisant la zone litigeuse entre les deux villages. Malgré tout, les habitants de Sombo ont fait fi de cette délimitation et vont jusqu’à procéder à l’orpaillage sur nos sites. Et lorsque le problème a été transporté au niveau de la justice à Kangaba, le juge, le maire et le préfet ont instruit à notre village d’arrêter l’orpaillage sur le site litigieux, tout en laissant l’autre partie exploiter à sa guise” a expliqué le fils du chef de village. Avant de poursuivre qu’à leur grande surprise, quatre ressortissants de leur village, dont lui-même, ont été convoqués chez le juge par les populations de Sombo.

“Sur place, on nous dit que les habitants de notre village ont tué 30 ressortissants de Sombo et en ont blessé autant, suite à une dispute autour de la zone d’orpaillage litigeuse. Ce sont des mensonges grotesques car nous n’avons ôté la vie à qui que ce soit. Par contre, sur place, nous avons demandé au juge comment peut-il croire à des accusations pareilles sans envoyer une équipe sur le site pour attester la véracité de ces propos fallacieux. Mais il ne nous a pas crus et nous a mis sous mandat de dépôt, malgré nos mises en garde” a soutenu. M Traoré.

Une dame de Kangaba blessée par une balle perdue

“C’est suite à cette arrestation survenue le vendredi 24 mars, a-t-il poursuivi, que les femmes avec des balais et des jeunes, sont venus le lendemain de Tèguè, à 25 km de Kangaba, pour réclamer leur libération.Ils étaient plusieurs centaines à faire le déplacement car ils savent tous que personne n’a été tué par notre village. Une fois à Kangaba, un groupe est parti à la gendarmerie et là-bas on nous a bien accueillis. Certains sont partis vers la prison. Et lorsque les éléments de la Garde ont vu nos gens venir, ils ont ouvert le feu sur les femmes et les jeunes. Un jeune de 22 ans, du nom de Seydou Traoré, a été tué sur le coup et une dame de Kangaba qui se rendait au marché a reçu une balle perdue” a déploré Seydou Traoré, qui dit avoir compté 5 blessés par balles parmi les ressortissants de son village.

Et pour le responsable des orpailleurs de Tèguè, Broulaye Traoré, c’est le juge et le préfet qui sont responsables de ce drame.

“Le préfet a refusé de s’assumer. Quant au juge, il a fait preuve de parti pris et en plus on l’avait mis en garde des conséquences de son acte. Car je lui ai dit que si jamais il mettait sous mandat de dépôt les quatre ressortissants de notre village sur du faut, qu’il allait se créer des problèmes. Comme réponse, il nous répondu que la Garde nationale est là. Comme il l’a si bien dit, c’est cette Garde nationale qui a tiré sur les jeunes et les femmes qui sont partis manifester pacifiquement vers la prison”, a précisé le responsable des orpailleurs. Il a saisi cette occasion pour exprimer son indignation par le fait que le juge de Kangaba, dans une sortie médiatique, s’est défendu en déclarant qu’il y avait des djihadistes dans leurs rangs. “Tout ce que nous voulons aujourd’hui, c’est demander aux plus hautes autorités de faire la lumière sur ce drame et nous réclamons que le juge soit traduit devant les juridictions compétentes pour qu’il réponde de ce crime” a conclu Broulaye Traoré.

Quant au porte-parole des femmes du village de Téguè, Saran Traoré, elle a aussi déploré la réaction disproportionnée des gardes face à des manifestantes désarmées. Elle a aussi demandé de restituer dans un bref délai toutes les motos, environ une dizaine saisie suite à ce drame. Il nous revient que c’est suite à ce tragique incident que les quatre ressortissants du village de Tègué ont été libérés. Ce qui veut dire qu’ils n’ont pas fait plus de 24 heures à la prison centrale de Kangaba. Fallait-il en arriver à ce pourrissement de la situation pour enfin entendre raison !

En tout cas, pour les forces vives de Téguè, il est plus jamais nécessaire pour les plus hautes autorités de trouver un terrain d’entente entre les deux villages autour de ce site d’orpaillage litigieux pour éviter un affrontement fratricide.

Kassoum THERA
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