YAOUNDE - Le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius, en visite au Cameroun, a répété vendredi à Yaoundé la volonté française de passer le relais aux Nations Unies en avril, soulignant que la France n'avait "pas vocation à rester éternellement au Mali".
"La France ne va pas se retirer du jour au lendemain, non, mais la France n'a pas vocation à rester éternellement au Mali. Nous allons à partir du mois d'avril porter la question aux Nations unies", a-t-il déclaré aux journalistes après un entretien avec le président camerounais Paul Biya.
"Il y aura une décision qu'on appelle +opération de maintien de la paix", c'est à dire que ce seront les Nations unies qui vont chapeauter l'ensemble du dispositif et évidemment la France accompagnera tout cela", a-t-il poursuivi, répétant ce qu'il avait déjà annoncé mardi en France.
"Parfois cela a été présenté (...) d'une manière qui était inexacte, en disant +Mais alors la France va partir aujourd'hui+. Pas du tout. Simplement, il est tout à fait normal que la France, s'étant engagée, puisse réduire son effectif. Mais l'ensemble de la Communauté africaine, sous la direction des Nations unies avec le concours de la France vont rester très vigilants", a-t-il précisé.
"L'intervention de la France au Mali avait un but très précis: empêcher que
les groupes terroristes se saisissent de l'Etat malien et après puissent se
saisir des Etats voisins", a-t-i ajouté.
Devant la communauté française venue l'entendre à Yaoundé, M. Fabius a comparé l'enlèvement le 19 février de la famille de 7 Français dont quatre enfants par des individus se réclamant du groupe islamiste Boko Haram: "Des groupes terroristes ne sont pas les mêmes, mais leur démarche est la même. Si la France n'intervenait pas (au Mali), les groupes terroristes prenaient le contrôle (du pays) avec des conséquences redoutables sur l'ensemble de la région de l'ouest de l'Afrique".
"Les groupes terroristes doivent être combattus comme tels, faute de quoi ils risquent de miner toute possibilité de développement", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, il a rappelé que la France bénéficiait du soutien des pays africains: "Le président Biya comme d'ailleurs l'ensemble des responsables africains ont salué l'intervention de la France".
Le chef de la diplomatie française a souligné qu'il y avait un travail politique à faire "puisque bien évidemment le Mali doit procéder à des élections", engager un dialogue entre le Nord et le Sud et qu'il y a "bien sûr du développement économique à mener".