Dans le classement mondial 2017 de la liberté de la presse par Reporters sans frontières, le Mali occupe la 116ème place et gagne six points par rapport à l’année dernière. Ce classement reste cependant muet sur bien des entraves à la liberté de la presse dans notre pays.
Outre l’insécurité générale, les menaces et la psychose, des pressions économiques sont utilisées comme arme de dissuasion contre les journalistes pour les empêcher d’exercer normalement leur profession. La disparition d’un journaliste malien est passé comme un fait divers, le Directeur de publication du même journal, le Sphinx a reçu des menaces de mort, et cela est également passé comme fait divers, la coupure des réseaux sociaux dans l’affaire Ras bath et la condamnation à six mois de prison du journaliste Ammy Baba Cissé sont autant d’éléments d’intimidation du pouvoir, qui dissuadent les journalistes et pervertissent la profession. Toutes choses que le rapport du classement mondial sous la bannière de Reporter sans Frontière n’a pas pris en compte. Il appartiendra aux journalistes maliens de s’organiser pour que leurs voix soient entendues par RSF, afin que des abus du pouvoir soient indexés comme ça se doit.
B. Daou
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Classement mondial de la liberté de la presse 2017
Mali : Assassinats de journalistes, le règne de l’impunité
Le Mali 116ème au Classement mondial de la liberté de la presse 2017.
Près de quatre ans après l’assassinat des deux journalistes de RFI à Kidal, l’enquête demeure au point mort, en raison notamment des conditions sécuritaires empêchant les enquêteurs de se déplacer sur les lieux du crime. Depuis la crise de 2013, les médias maliens sont soumis à des pressions officielles, notamment lorsqu’ils souhaitent aborder les questions traitant de la sécurité. Lors de la prise d’otages au Radisson Blu de Bamako en 2015, la chaîne nationale avait choisi de diffuser des séries télévisées. Depuis 2015, les atteintes à la liberté de la presse sont moins sévères, mais le nord du pays reste un endroit dangereux donc peu accessible pour les médias, comme en atteste la prise d’otages de journalistes de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) par un groupe touareg en 2014 et le meurtre non élucidé d’un journaliste à Tombouctou en 2015.