Les députés ont adopté à l’unanimité, vendredi dernier, par 99 voix, le projet de loi prévoyant d’étendre l’état d’urgence jusqu’au 31 octobre 2017. Cette prorogation intervient dix jours après sa déclaration par le deuxième conseil des ministres du nouveau gouvernement. Elle se justifie, selon le texte présenté aux députés, par la persistance de la menace terroriste au Mali et dans la sous-région ainsi que des risques d’atteinte à la sécurité des personnes et de leurs biens.
Tout le monde reconnaît et répète comme une sorte de mantra, que la situation sécuritaire reste toujours préoccupante, et cela, malgré l’état d’urgence.
Selon les personnes écoutées la prorogation permettra non seulement de consolider la mise en place des autorités intérimaires au Nord, mais aussi de réaliser la mise en place du plan de sécurisation intégrée dans le Centre du pays. Selon le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, il s’agit surtout de poursuivre les actions engagées pour faire face à cette menace. S’exprimant sur les résultats obtenus lors de la période écoulée sous état d’urgence, le ministre Coulibaly a soutenu que la mesure qui a rendu possible la mise en place de l’opération Dambé, a permis à l’état-major général des armées de faire respecter des décisions restrictives de circulation notamment en ce qui concerne les engins à deux roues entre certains villages.
Avant de le voter, les députés ont amendé le texte gouvernemental en ramenant à 6 mois au lieu de 8 demandés. Il ont également recommandé que les forces de sécurité soient bien équipées, de mener une intense campagne de d’information et de sensibilisation auprès des populations et l’opérationnalisation de la commission consultative de contrôle de l’état d’urgence pour encadrer les éventuels abus cherchant à prolonger la durée maximale des assignations à résidence.