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Chair de poulet à Bamako : Le prix du Kilogramme prend l’ascenseur
Publié le mardi 2 mai 2017  |  Le Débat
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La chair de poulet se fait rare sur les marchés, boutiques, hôtels, restaurants et sites de vente. Du coup, le prix de kilogramme a flambé. En un mois, le kilogramme de la chair de poulet est passé de 1500 à 2500 F CFA. Au-delà de cette ascension du prix, des milliers de jeunes travaillant dans le circuit de vente, d’abattage des poulets sont mis au chômage. Cette pénurie dont la population est victime aujourd’hui est la conséquence directe de l’interdiction d’importation dans notre pays des chairs de poulets venant de certains pays européens par les arrêtés interministériels n° 0596 du 18 mars 2004 et n°091551 du 8 juillet 2009. Malgré la fin de la grippe aviaire dans ces pays concernés, cette décision demeure toujours injuste. Si la situation reste comme ça, le kilogramme risque de dépasser la barre de 3000 FCFA au mois de carême.
Au cours de notre enquête, nous avons sondés certains clients et visité certains marchés, supermarchés, restaurants et hôtels. Nous sommes rendus compte que depuis un mois les chairs de poulets se font rares dans la ville de Bamako. Selon nos interlocuteurs, les raisons de cette pénurie sont nombreuses. Il s’agit de la conséquence directe de l’interdiction d’importation dans notre pays des chairs de poulets venant de certains pays européens par les arrêtés interministériels n° 0596 du 18 mars 2004 et n°091551 du 8 juillet 2009 et l’incapacité des aviculteurs locaux de satisfaire la demande de la population en chairs de poulets.
Selon un restaurateur, si tu demandes aujourd’hui 100 kg de chair de poulet, tu as difficilement 10 kg. En plus le prix flambe du jour au lendemain. Pour un vendeur de poulet que nous avons rencontré au grand marché de Bamako, il nous a confié qu’il pouvait vendre 7 tonnes de chair de poulet par semaine, mais avec l’interdiction d’importation, ses ventes ne dépassent plus 100 kg. Selon lui, les aviculteurs locaux et l’ambition de certains cadres de l’administration œuvrant dans le secteur d’aviculture sont les principaux responsables de cette pénurie. A en croire notre interlocuteur, ces acteurs ont fait croire qu’ils ont la capacité de satisfaire la demande de la population. Malheureusement, la réalité est tout autre aujourd’hui dans nos marchés. Des milliers de jeunes travaillant dans le processus de vente de chair de poulet se trouvent actuellement sans emploi. Du marché Halle de Bamako à l’Hippodrome en passant à côté du cimetière d’Hamdallaye, c’est le même son de cloche, pas de poulet et donc pas de travail.
Les autorités politiques sont donc averties. Si des dispositions nécessaires ne sont pas prises avant le mois de carême pour arrêter cette hémorragie, le prix de kilogramme de chair de poulet risque de dépasser les 3000 FCFA. Avec ce prix, la majorité des Maliens sera donc privée de manger de poulet dans leur famille. Seuls les plus aisés auront droit à la chair de poulet dans leur salon.
Il est temps que les autorités privilégient la majorité de la population, car certains aviculteurs se tapent la poitrine déjà que l’heure de se faire la fortune est arrivée avec cette pénurie. Un adage dit : « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». Mais, une seule chose est sûre, la population comme à s’impatienter face à cette situation qui n’arrange qu’une minorité de propriétaire de fermes et de volailles dans notre pays. Les associations de défense des aviculteurs maliens qui crient sur tous les toits annonçant que les producteurs locaux sont capables de satisfaire la demande, ont compris aujourd’hui que cette version ne passe plus. La réalité sur le terrain a montré l’incapacité des aviculteurs locaux à couvrir correctement les besoins.
Wassolo
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