Après plusieurs d’attentives d’acheter l’espace vert sans succès, Mme Amina Soumaré, assigne en justice une vingtaine de chefs de famille de la cité Luxembourg qui opposent à son projet d’usurpation dudit site. La situation altère les rapports de cohabitation dans la cité.
Située entre le Centre professionnel d’apprentissage de Missabougou et l’Hôpital du Mali, la Cité Luxembourg de Missabougou ou encore cité Sifma est en proie à un climat social tendu. Pour cause la «tentative d’accaparement d’un espace public » par une résidente du nom de Amina Soumaré.
En effet, les habitants de la Cité Luxembourg ont acquis leurs parcelles avec la Société immobilière et foncière du Mali (Sifma). Dès la parcellisation, la société a prévu quatre parcelles qui devraient abriter l’espace vert au profit de tous les acquéreurs. Cela est matérialisé sur tous les titres fonciers de la cité, selon un résident de la cité.
Malgré toutes ces mesures de protection, l’espace se trouve aujourd’hui convoité par des prédateurs fonciers. Amina Soumaré, résidente de la même cité, ne cache même plus son acharnement à faire de cet espace public une propriété privée.
L’espace en question est contigu à la parcelle acquise par elle, côté opposé. Une position qui n’a pas empêché la bonne dame d’amouracher de l’espace public.
«Après la construction de sa maison, Mme Soumaré s’est engagée à annexer l’espace vert en y transférant sa porte d’entrée, plantant des arbres et en érigeant un mur de clôture en vue d’en faire son jardin à l’insu de tous les résidents. Ses tentatives par force sont consécutives aux démarches infructueuses qu’elle avait menées auprès de la Sifma pour se faire acquéreuse de l’espace convoité. En dépit du refus poli de la société de lui vendre la parcelle, elle s’entête à l’occuper illicitement», a affirmé Babara Bagayogo, résident de la cité.
Regroupés en collectif, les chefs de famille de la Cité Luxembourg s’insurgent contre l’usurpation d’un bien public, qu’ils espèrent préserver comme un cadre pour l’organisation des événements sociaux et culturels.
«C’est dans ce souci que nous avons entrepris, le 25 mars, de nous approprier notre espace. Au cours de nos travaux consistant à assainir la cité tout en élaguant les arbres dans l’espace vert que Mme Soumaré a foncé sur nous proférant des injures grossières auxquelles personne n’a répliqué. Dans sa furie, elle nous disait avoir de bras longs. Dans cet élan, elle a saisi par les collets Kassoum Coulibaly et l’a projeté violemment contre un mur de clôture tout en l’aspergeant d’invectives devant sa femme et ses enfants. Mais sur notre conseil, M. Coulibaly n’a pas réagi», note le collectif des chefs de famille dans leur déposition au commissariat du 13 arrondissement, le 12 avril.
La scène a été filmée et les images ont été mises à la disposition de la police qui est venue, à l’appel de la dame pour agression à domicile, constater les faits.
«A son arrivée, la police a pu constater qu’il n’en était rien du tout. Au contraire, c’est elle qui agressait un responsable de famille devant sa femme et ses enfants. Malgré tout, la police nous a recommandé de sursoir en attendant que les choses soient tirées au clair », a affirmé, Badara Bagayogo, membre du collectif.
Quelques jours après la scène, la dame semblerait regretter. Elle a invité certains chefs de famille parmi lesquels sa victime Kassoum Coulibaly et des médiateurs à savoir ; le substitut du procureur de la Commune VI et un ancien diplomate, pour présenter ses excuses aux voisins en leur avouant sa renonciation à son projet d’occupation du domaine public. Mais il en était point.
«Les échanges ont été disciplinés et courtois. Personne n’a haussé le ton. Nous pensions qu’elle s’était assagie et souhaitait se réconcilier avec toute la cité. C’est à la grande surprise de tous, qu’elle a porté une plainte contre nous à la police », a regretté Kassoum Coulibaly, résident de la cité et affirmé qu’ils seront bientôt à la barre au tribunal de Commune VI.
Joint par téléphone, le directeur général adjoint de la Sifma, Elhadji Abdrahamane Kouyaté, a confirmé qu’Amina Soumaré, a demandé à plusieurs reprises à sa société de lui vendre l’espace. « Nous l’avons informée que l’espace ne peut être vendu », dit-il.
En tout cas, la dame n’est pas sur son premier front à Missabougou. Elle s’oppose actuellement à l’ouverture d’une mosquée dans la rue qu’elle habite. Le chantier de ladite mosquée est interrompu par une procédure judicaire qu’elle a enclenchée.
Toutes nos tentatives d’entrer en contact avec elles sont restées sans suite.