Opposé à d’autres groupes armés, le Gatia ne parle pas non plus le même langage avec les populations sédentaires du Nord. Et sa dernière intervention dans le village d’Arbichi cercle de Gourma Rharous en dit long sur ses réelles intentions.
Le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) fait parler de lui et provoque une crise sociale dans le cercle de Gourma Rharous, précisément dans la localité d’Arbichi. De sources concordantes, les éléments du Gatia sèment la terreur et veulent empêcher les villageois de cultiver leurs champs.
Le prétexte tout trouvé pour le Gatia : la terre n’appartient pas aux populations dites autochtones, ce qui a créé une vive tension d’où l’intervention des éléments du groupe d’autodéfense sédentaire Ganda Koy, membre de la CMFPR2 que dirige Younoussa Touré.
Sur la page Facebook, M. Touré revient sur la situation : “Depuis lundi soir, des éléments lourdement armés du Gatia ont investi le village d’Arbichi cercle de Rharous et terrorisent les populations sans défense. Ce n’est pas la première fois que de tels actes se produisent sans que l’on ne sache les causes de la part d’un groupe signataire de l’accord pour la paix”.
A en croire M. Touré, son mouvement, la CMFPR2 dont une base est installée dans ce village considère cette action du Gatia comme une agression et une violation de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Dans la foulée, la CMFPR2 met en garde les auteurs contre les conséquences de leur acte et se réserve le droit de porter plainte contre les responsables qui attisent la haine entre les populations. Par ailleurs, la CMFPR2 invite la Minusma à prendre ses responsabilités.
Les propos de ce responsable de Ganda Koy sont en partie corroborés par une source proche du Gatia basée à Bamako qui évoque la manœuvre d’expropriation que tentent de faire dans la locale des éléments du Gatia contre les populations les sédentaires cultivateurs des terres de culture et des bourgoutières.
De cet incident, une chose revient à l’esprit, le Gatia, considéré comme un mouvement loyaliste, est de plus en plus opposé à des communautés locales. Le Gatia qui a déjà des problèmes avec les autres groupes de la CMA se base sur quoi pour défier toutes les communautés du Nord ?
Dans ce conflit communautaire en gestation, la position de l’Etat intrigue. Un Etat qui ne dit et laisse les populations à la merci des groupes armés.