SociétéEchec des négociations entre le collectif des six syndicats de l’éducation et le gouvernement : Les enseignants en grève de 15 jours depuis hier
Hier, mardi 2 mai 2017, les responsables des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 (SYLDEF, SYNEB, SYNESEC, SYNEFCT, SYPESCO) ont tenu au pavillon des sports du stade Omnisport Modibo KEITA de Bamako, un grand meeting d’information à l’endroit de leurs militants sur l’échec des négociations avec le gouvernement le 28 avril dernier. Depuis belle lurette, le Collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 demande un statut autonome. N’ayant pas eu gain de cause, ledit collectif a déposé un préavis de grève sur la table du gouvernement. Dans ce préavis de grève, le collectif entend entamer une grève de 15 jours durant ce mois de mai, 20 jours au mois de juin avec boycott et rétention de note de fin d’année. Face donc à l’échec des négociations, les responsables des six syndicats ont invité leurs militants hier à rester mobiliser pour la victoire finale.
Dans ses mots de bienvenue, le porte-parole du Collectif, Tièmoko Dao, a remercié les militants pour leur mobilisation. Avant d’ajouter que l’objet de ce meeting est de faire la restitution des travaux des négociations entre les syndicats et le gouvernement tenus les 27 et 28 avril 2017 sur leurs points de revendications. Selon lui, il n’y a pas eu d’accord à l’issue des négociations. Toutefois, il garde espoir que les lignes vont bouger en leur faveur tout en invitant ses collègues à la mobilisation et à la détermination. A sa suite, Amadou Coulibaly, secrétaire général du SYNEB a fait le compte-rendu des dernières négociations avec le gouvernement. Selon lui, les travaux de la première journée ont commencé le 27 avril dernier entre 15 h et 21 heures. Avant d’ajouter que la partie syndicale a exposé ses préoccupations qui sont relatives à l'application du procès verbal de conciliation du 08 janvier 2017. « La partie gouvernementale, après discussion a fait une proposition à deux alternatives : La première : les enseignants resteront dans le statut général et bénéficieront d'une augmentation des primes et indemnités à hauteur de 10%. La deuxième : les enseignants auront leur statut et avec une grille propre mais les primes et indemnités seront fondues dans ladite grille. Dans les deux cas l'incidence financière ne doit pas excéder 4 milliards de FCFA », a-t-il expliqué. Aux dires des syndicalistes, ces propositions faites par le gouvernement ne répondent pas à leur demande de statut avec grille pour les enseignants. Les syndicats, après analyse des propositions ont fait une contre-proposition à l'Etat. Il s'agit d'augmenter le montant alloué et de le convertir en indice tout en ramenant le nombre d'échelons à 13 ou 14 et maintenir les primes et indemnités comme telles. Des discussions sont faites autour dudit montant mais la partie gouvernementale tout en acceptant la proposition a refusé la discussion autour du nombre d'échelons. Les syndicats ayant constaté la réticence du gouvernement ont demandé de laisser les échelons comme tels mais de revoir leur proposition à la hausse. (De 5 620 000 000 à 10 000 000 900 FCFA). La partie gouvernementale a estimé que les 10 000 000 000 FCFA souhaités sont trop pour les enseignants. « Les syndicats ont estimé qu'un Etat qui ne peut accorder 0,5% de son budget national soit 10 000 000 000 FCFA aux enseignants ne pourra déclarer l'éducation comme prioritaire. A la demande de la partie gouvernementale et la non objection des syndicats, le président de séance a mis fin aux travaux à 22 heures 40 minutes », a conclu le secrétaire général du Syneb. Au regard donc de l’échec des négociations, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 « le syndicat libre et démocratique de l’enseignement fondamental (Sydef), le syndicat national de l’éducation de base (Syneb), le syndicat national des enseignants de secondaire de l’Etat et des collectivités (Synesec), le syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités (Synefct), la fédération nationale de l’éducation de la recherche et de la culture (Fenarec) et le syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire et des collectivités (Sypesco) » ont mis en exécution hier leur préavis de grève, de 15 jours et de 20 jours avec rétention des notes, déposé sur la table du gouvernement le 14 avril dernier. « Les syndicats de l’éducation bien que disposés au dialogue se réservent le droit de : observer une grève de 15 jours soient 360 heures allant du mardi 02 au vendredi 05, du lundi 08 au vendredi 12, du lundi 15 au vendredi 19 et le lundi 22 mai 2017 ; observer une grève de 20 jours soient 480 heures allant du lundi 29 mai au vendredi 02 juin, du lundi 05 au vendredi 09, du lundi 12 au vendredi 16 et du lundi 19 au vendredi 23 juin 2017 », précise, dans son préavis, le collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.
Aguibou Sogodogo