L’UNTM a organisé le défilé traditionnel, commémorant la Fête du travail, lundi 1er mai. On notait, à côté du secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, la présence du ministre du Travail et de la fonction publique, chargé des relations avec les institutions, Mme Diarra Raky Talla et du ministre de la Promotion de l’investissement et du secteur privé, Konimba Sidibé.
Le secrétaire général de l’UNTM a soutenu que l’année 2016-2017 s’est révélée une année éprouvante au plan social et politique. A ce titre, il a fait état de la question du Nord, des élections tenues dans des conditions délicates, de la difficile question des autorités intérimaires sur une partie du territoire et l’ombre des élections de 2018 qui se profile, avec, en arrière-plan, les menaces terroristes.
Le secrétaire général de l’UNTM a laissé entendre que l’économie de marché écrase les sentiments et réflexes de solidarité républicaine. Il a, aussi, fustigé l’accaparement des terres rurales et urbaines et les spéculations sur les intrants agricoles, le commerce opérant dans une logique de fraude. Toutes choses qui sont les ingrédients qui ont sécrété tant de dérives, que le Mali du 1er mai 2017 apparait comme un grand malade. Yacouba Katilé estime qu’il nous faut aller à des élections crédibles où le peuple sera édifié sur les programmes et reconstituer les embryons de développement industriel que nous a légués la 1ère République. Il a souligné que notre pays est en retard par rapport aux libertés syndicales. Il s’est inquiété des grèves illimitées. Sur ce point, il a déclaré : « Quand le syndicat national de la santé se met en grève, malgré la volonté, le souci de sauver des vies, c’est que la démesure dans la sous-humanisation du personnel soignant est devenue insupportable. Cependant, des centaines de millions, voire des milliards de deniers publics sont gaspillés. Il faut plus de contrôle fiscal, financier sur les flux et reflux des capitaux, qui, très souvent, lessivent le pays au profit de l’extérieur. Quand les professeurs, l’ensemble du corps enseignant, décrètent une suspension de travail, revendiquent une école égale pour tous, dénoncent la commercialisation des services d’éducation, c’est qu’il y a une violation intolérable d’un droit fondamental de tout homme, le droit à l’éducation,à savoir, à l’école gratuite. »
L’UNTM impute la responsabilité des troubles sociaux à l’impossibilité de conclure des accords d’établissements, au manque de dialogue social bien codifié, sous le prétexte du libéralisme. Ensuite, Mme Diarra Raky Talla a lu son discours qui est un appel à la modération dans les revendications pour éviter la déstabilisation du pays. Le défilé a clôturé la cérémonie.