Organisée par l’association du Barreau américain, initiative Etat de droit (Aba Roli) en collaboration avec le ministère de la Justice, cette rencontre s’inscrivait dans le cadre des objectifs prioritaires du plan triennal du ministère dont la deuxième composante est relative au renforcement des capacités des acteurs de la justice et la lutte contre l’impunité.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation a été présidée par le conseiller aux affaires administratives et juridiques du gouverneur de la Région de Mopti, Bagna Mahamoudou Guitteye, en présence du directeur pays de Aba Roli, Me Lury Nkouessom et du premier président de la Cour d’appel de Mopti, Tiécoura Samaké.
La rencontre avait pour objectif de renforcer la capacité des acteurs judiciaires de Mopti sur les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs à l’esclavage et au travail forcé des enfants et les approches basées sur les victimes à travers la maitrise des concepts de l’esclavage par ascendance et du travail forcé, les mécanismes des voies de recours judiciaires et non judiciaires et de favoriser l’accès à la justice aux victimes.
Ils étaient au total, 20 personnes de la justice et de la police des frontières de Mopti à bénéficier de cette formation.
L’ouverture des travaux a été marquée par l’intervention du directeur pays de Aba Roli, Me Lury Nkouessom et le discours d’ouverture du représentant du gouverneur. Dans son intervention, le directeur pays de Aba Roli a indiqué que l’esclavage et le travail forcé par nature sont deux pratiques attentatoires à la dignité humaine et à l’individu dans ses droits et libertés les plus fondamentaux et les plus élémentaires dont celui par ascendance est la pire des formes.
Selon lui, cette initiative est une contribution de sa structure pour aider le Mali à faire face aux défis de la protection des droits des victimes de l’esclavage par ascendance, dans la consolidation du pouvoir judiciaire, de protection des droits fondamentaux et de lutte contre l’impunité des violations massives des droits de l’homme.
Bagna Mahamoudou Guitteye s’est, lui, réjoui de la tenue de cette session qui est d’une double pertinence pour notre pays dans un contexte de post-crise du fait qu’elle s’inscrit dans la logique portée par l’article 46 de l’Accord pour la paix et la réconciliation, tout comme le plan triennal de renforcement du système judiciaire élaboré par le ministère de la Justice.
Deux jours durant, les participants ont échangé avec les facilitateurs sur les thématiques comme les concepts de l’esclavage par ascendance et le travail forcé des enfants ; la relation de la police des frontières avec le parquet sur le traitement des enfants ; les voies et recours ; les défis juridiques de la répression de l’esclavage par ascendance et le travail forcé ; le droit internationale et la lutte contre l’esclavage par ascendance et le travail forcé des enfants.
Pour l’adjudant-chef, Ibrahima Sissoko, agent au commissariat de police de Sévaré participant à la session, la tenue de cet atelier était une nécessité absolue pour que les acteurs à différents niveaux puisent cerner les contours du phénomène. Selon lui, l’esclavage par ascendance et le travail forcé des enfants sont des pratiques ancrées dans nos mœurs de par son caractère héréditaire qui transmet le statut servile de génération en génération. D’où la complexité de son identification. Il a ensuite estimé que ce sont des formations du genre qui permettent une mise à niveau et d’édifier les acteurs de la chaîne pénale à agir pour endiguer le fléau.
Toujours selon M. Sissoko, les nouvelles connaissances acquises pendant les deux jours de formation auront un impact positif sur la qualité des recherches et le traitement des cas de pratiques dégradant notamment l’esclavage par ascendance et le travail forcé des enfants qui seront répertorié dans la Région.