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Visite du ministre des Mines à Komana : Le gisement doit être prometteur pour tous
Publié le mercredi 3 mai 2017  |  L’Essor
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© aBamako.com par mouhamar
Journée parlementaire de l`Adema-Pasj
Bamako, le 18 janvier 2014 à l`hôtel Radisson-Blu. Le parti Alliance pour la Démocratie au Mali- Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adema-Pasj) a réuni ses 16 nouveaux élus pour les former sur leur nouvelle mission de député.
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Les populations locales exigent de tirer profit de l’exploitation de l’or extrait du sous-sol de leur contrée. Le ministre Sangaré estime que leur exigence est légitime et promet de veiller à sa satisfaction

Troisième producteur d’or en Afrique, le Mali entend booster davantage sa production, afin d’accroître l’apport du métal jaune à l’économie nationale. Pour atteindre cet objectif, les autorités entendent faire en sorte que l’or profite aussi bien aux sociétés minières qu’aux populations riveraines. Fidèle à cette démarche, le ministre des Mines, le Pr Tiémoko Sangaré a effectué du jeudi 27 avril au lundi 1er mai une visite de terrain dans la région de Sikasso. Dans le cadre de cette tournée, il s’est tour à tour imprégné des réalités techniques, économiques et sociales des sociétés des mines de Komana, Kalana, Wassoul’Or, Morila, Nampala et Syama. Le ministre Sangaré et sa délégation ont ensuite rencontré les populations au niveau de chaque localité visitée pour s’enquérir de l’état de leur collaboration avec les sociétés minières. Cette immersion de cinq jours dans la région de Sikasso fait suite à l’étape de Kayes. Elle intervient dans un contexte social relativement tendu au niveau de certaines mines qui sont en construction pour la plupart. L’implantation des sociétés minières semble faire grincer des dents dans certaines localités. Jeunes et femmes de ces localités exigent leur recrutement par ces mines. En même temps, les autorités coutumières tout en déplorant le mépris des miniers réclament la réalisation d’infrastructures socio-éducatives et sanitaires de base. La non satisfaction de certaines de ces doléances avait entrainé des mouvements d’humeur. Cette tournée du ministre des Mines s’inscrit aussi en prélude à la tenue très prochaine des états généraux sur le secteur minier et pétrolier du Mali.

Ces assises traiteront plusieurs questions relatives à la promotion et au développement du secteur minier, notamment le financement des petites mines appartenant aux nationaux par des banques nationales. L’objectif visé par le ministre Sangaré est d’apporter l’encouragement et le soutien du gouvernement aux sociétés minières. Il s’agit également d’inviter les opérateurs miniers à la persévérance dans les efforts consentis au profit du développement local et communautaire. C’est sous un temps humide et tempéré que le ministre Sangaré est arrivé jeudi dans l’après-midi à la Société des mines de Komana (SMK). Cette nouvelle mine à ciel ouvert est en construction dans l’arrondissement de Guelelinkoro, cercle de Yanfolila. La SMK est située à cheval entre les communes de Djallan Foula, Yallankoro Soloba et Seramoussa ani Samou, elle produira à termes 68,52 tonnes d’or pour une durée de vie de 8 ans extensible à 10, selon le plan d’exploitation présenté au ministre. Les travaux sont exécutés à hauteur de 60 %. « La première coulée d’or est prévue pour le 19 décembre 2017 », ont rassuré les responsables de la mine. Avant cette présentation, la délégation avait échangé avec les populations sur leurs problèmes et attentes vis-à-vis de la société. Les besoins exprimés se rapportent à l’octroi de 80 % de la main d’œuvre non qualifié aux locaux.

Concernant leurs attentes en matière de développement communautaire, elles ont revendiqué la construction de salles de classe, l’aménagement de périmètres maraîchers. La représentante des femmes, Maïmouna Siby, a fait savoir au ministre que les femmes souhaitent aussi occuper des postes à la mine. « Au niveau des sites d’orpaillage, nous travaillons deux fois plus que les hommes. Il n’y a pas de raison que nous ne soyons pas retenues pour les travaux au sein de la mine », a-t-elle soutenu, avant de solliciter la réalisation d’une maternité et de l’adduction d’eau. Interrogé à ce propos, le chargé des relations sociales et communautaires, Issiaka Dembélé, a expliqué qu’il est prévu, durant la phase de production, un budget annuel de 180 millions de Fcfa. Aussi, le projet a déjà réparé 22 pompes à eau pour un montant de 12 millions de Fcfa. La SMK prend en charge le salaire de 19 enseignants et agents de santé communautaire pour un coût de 1,08 millions Fcfa par mois. A cela s’ajoute, selon Dembélé, la réalisation de quatre périmètres maraîchers pour un coût global de 24 millions et la réhabilitation d’infrastructures éducatives pour 18,5 millions de Fcfa.

Qu’à cela ne tienne, le maire de Yallankoro Soloba, Mamourou Sangaré a, au nom des maires des trois communes, estimé que le projet doit persévérer dans l’effort de développement au profit des communautés. Aussi, certains problèmes constatés pouvaient être surmontés s’il existait une réelle communication avec la population, a-t-il déploré. Les différents intervenants, visiblement très en colère, ont demandé l’harmonisation et l’augmentation des salaires, le recrutement des locaux et la préservation des pâturages. A la fin de ces rencontres, le ministre Sangaré a visité l’usine de traitement des minerais, avant d’inspecter un site d’orpaillage situé le long des falaises qui surplonbent le Sankarani, à moins d’un km de la Guinée. Les femmes y sont plus nombreuses que les hommes. Sur ce canal étroit aux eaux troublées vrombissent les moteurs d’une cinquantaine de dragues. Le vent frais souffle sur ces hauteurs qui surplombent le canal.

L’environnement est constitué d’arbres géants. A la fin de cette étape, le ministre Sangaré a rappelé que l’or contribue à plus de 300 milliards de Fcfa par an au budget d’Etat. En outre, il dit avoir constaté des difficultés à Komana comme c’est le cas généralement lors du démarrage des activités des sociétés minières. Les travaux d’installation font des déplacés, arrêtent certaines activités souvent vitales pour les populations. Ces personnes affectées, selon ses remarques, s’attendent à des retombées et à des compensations. Ce qui est d’ailleurs normal, à son avis. Mais, il a par ailleurs invité les populations à plus de patience, en attendant le début de la production. « Dès que l’exploitation va démarrer, il est évident que la société les aidera, même si ce n’est pas inscrit dans le code, à faire face à certaines contraintes et besoins exprimés », a-t-il rassuré. En plus de cela, la société versera des patentes aux collectivités territoriales dont 60 % aux communes, 25 % aux cercles et 15 % à la région. Ces fonds doivent être investis pour le développement des collectivités.

Car, dit-il, il est inacceptable que des individus détournent les biens publics à des fins personnels. Parlant du développement communautaire, le Pr Tiémoko Sangaré a révélé que des dispositions législatives sont en cours d’élaborer pour la définition d’activités de développement que les sociétés minières doivent réalisées au profit des populations d’accueil. Afin que celles-ci profitent de la mine après sa fermeture. Pour ce faire, il est impératif de créer un cadre de concertation dynamique regroupant l’administration, les collectivités, les populations et la société minière pour la prévention de toutes les situations conflictuelles qui pourraient être préjudiciables aux sociétés, à la population et à l’Etat. La société des mines de Komana (SMK) est détenue en majorité par Hummingbird, une société britannique cotée en bourse. Délivré en 2013, son permis couvre une superficie de 250 km2.

Cheick M. TRAORE
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