PolitiqueAccord octroyant le statut autonome aux enseignants du fondamental et du secondaire : Le mot d’ordre de grève et le boycott des examens de fin d’année suspendus
Suite à la commission de conciliation tenue le mardi 2 mai dernier entre le gouvernement et les représentants des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre, la crise scolaire qui secoue l’école malienne a connu son épilogue. Ce, après un accord octroyant ainsi un statut autonome au personnel de l’éducation préscolaire et spéciale et des enseignements fondamental et secondaire.
Ont pris part à cette commission, le négociateur en chef de la partie gouvernementale, le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadou Konaté, en présence du ministre du Travail et de la Fonction publique, Diarra Racky Talla, du ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Ag Erlaf, du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Assétou Founé Samaké Migan, du ministre des Maliens de l’extérieur, Dr Abdramane Sylla, du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Maouloud Ben Katra, du ministre de la Décentralisation et la Fiscalité locale, Alhassane Ag Ahmed Moussa et de plusieurs cadres des départements concernés. S’y ajoute les représentants des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.
A l’issue d’intenses discussions entre la partie gouvernementale et les responsables syndicaux autour des points de revendication du préavis de grève déposé par les syndicats, un accord a été conclu sur les cinq points du préavis.
Ainsi, par rapport aux principaux points de blocage notamment les points 1, 2 et 3 relatifs respectivement à l’adoption d’un statut autonome de l’enseignant, l’harmonisation des salaires des enseignants maliens avec ceux de la sous-régions, l’augmentation de l’indemnité spéciale de responsabilité pour les enseignants des catégories A, B et C, le gouvernement s’est engagé à adopté un statut et une grille indiciaire annexée pour le personnel de l’éducation préscolaire et spéciale et des enseignements fondamental et secondaire.
Aussi, une commission tripartite proposera, dans un délai de dix jours, un statut et une grille indiciaire annexée de 16 échelons (par la suppression du dernier échelon de la classe exceptionnelle) avec comme indice plancher 235 et indice plafond 1060.
La partie gouvernementale s’est engagée à déposer le projet de loi relatif à un statut et une grille indiciaires annexée pour le personnel enseignant sur la table de l’Assemblée nationale au cours de la session parlementaires du mois d’octobre. « La date d’application du statut et de la grille indiciaire annexée est celle de la promulgation de la loi y afférente. L’incidence financière de la grille est fixée à 5 milliards 620 millions de FCFA », précise le procès-verbal de conciliation.
Concernant le point relatif à la régularisation de la situation administrative et financière des sortants de l’ENSUP (nouvelle formule) au même titre que ceux de l’ENI et de l’IPR-IFRA, le gouvernement s’est engagé à régulariser la situation des sortants de l’ENSUP. Cependant, cette régularisation concernera uniquement les diplômés de 2013 et de 2014 qui ont intégrés les fonctions publiques de l’Etat et des collectivités territoriales. Il est convenu qu’une commission sera mise en place à cet effet. Ainsi les paliers d’intégration des diplômés de l’ENSUP sera défini en fonction de la nouvelle grille.
Sur le 5ème point de revendication, les syndicats de l’éducation avait exigé la conformité de la relecture de l’Arrêté n°3282 du 11 août 2011 portant modalité de mobilité et de formation des fonctionnaires des collectivités territoriales avec les recommandations de la lettre de protestation des différents syndicats, le gouvernement s’est engagé à consulter la partie syndicale sur le projet d’arrêté avant sa signature.
A l’issue des négociations, au regard des avancées notoires, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobres 2016 composés du SYLDEF, du SYNEB, du SYNESEC, du SYNEFCT, de la FENAREC et du SYPESCO ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève couplé avec le boycott des examens de fin d’année et la rétention de notes.
MAMA PAGA
Rencontre entre responsables syndicaux de l’éducation et leurs militants
Ce qui a été dit
Le Pavillon des sports du stade omnisport Modibo Keïta a servi de cadre, ce mardi 02 mai 2017, pour les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 à faire le compte rendu, aux nombreux militants présents, de la situation exacte des travaux de négociations tenues les 27 et 28 avril 2017 entre le gouvernement et les responsables enseignants grévistes.
Les syndicats signataires dans une synergie au nombre de six(6) à savoir : (SYLDEF. SYNEB. SYNESC. SYNEFCT. FNAREC. SYPESCO) étaient tous représentés par leurs secrétaires généraux au présidium ; et en face, les enseignants de toutes les localités soucieux de leur condition de vie et travail.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, sur les deux jours de négociation, le porte-parole du syndicat monsieur Tiémoko Dao a rappelé l’importance de leur union par ces mots répétés trois fois ‘’ unis, nous sommes forts ’’.
Monsieur Amadou Coulibaly est revenu après sur les travaux du 27 et 28 avril 2017 tenus dans la salle de conférence du ministre du travail et de la fonction publique qui était accompagné ce jour part : le Ministre de l’économie et des finances, le Ministre de l’éducation nationale, le Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, le ministre de l’enseignement supérieur, le ministre de la décentralisation et de la fiscalité locale et le ministre de la solidarité et de l’action humanitaire.
Selon M. Coulibaly, la première journée des négociations a été chargée par une proposition du gouvernement à deux options. Dans la première, les enseignants resteront dans le statut général et bénéficieront d’une augmentation des primes et indemnités à hauteur de 10% ou, auront leur statut et avec une grille propre, mais les primes et indemnités seront fondues dans ladite grille, comme deuxième option. Dans les deux cas, l’incidence financière ne doit excéder quatre milliards de nos francs (4000000000f). Il dit qu’après l’analyse de cette proposition, les grévistes n’auront pas les changements souhaités. D’où une contreproposition qui consistait à augmenter le montant alloué et de le convertir en indice tout en ramenant le nombre d’échelon à 13 ou 14, et maintenir les primes et indemnités comme tels. Selon lui, des discussions sont faites autour dudit montant mais la partie gouvernementale tout en acceptant la proposition a refusé la discussion autour du nombre d’échelons.
A cette réticence du gouvernement, les grévistes ont laissé les échelons comme tels et ont demandé de revoir leur proposition à la hausse c’est-à-dire de cinq milliards six cent vingt millions (5620000000f) auquel le gouvernement s’est callé, à dix milliards de nos franc soit seulement 0,5% du budget national. Cette dernière proposition est estimée trop élevée par l’Etat. Cela a conduit à la clôture des négociations sans issue. Pour les syndicalistes, dans un pays où l’Etat ne peut consacrer 0,5% de son budget aux enseignants ne pourra déclarer l’éducation comme prioritaire.
Après présentation de ces travaux par M. Coulibaly, ce fut le tour à l’assistance de donner des appréciations qui, étaient entre autres : Le désarroi de la famille des enseignants face à cette crise qui n’a que trop durée ; des appellations à s’unir davantage pour être plus fort ; et même la mise en garde adressée aux leaders syndicalistes à ne pas se laisser intimider par le gouvernement.
En réponse aux différentes réactions, les syndicalistes ont rassuré l’assistance qu’ils mèneront jusqu’à avoir gain de cause. Ils ont surtout édifié l’assistance des enjeux de cette lutte en leur mettant également en garde des malversations en vue de les dissuader.
Pour finir monsieur PAITAO a rappelé à l’opinion que les leaders syndicaux ont fait ces négociations sans complaisance parce qu’ils sont non seulement concernés autant que tout le monde mais c’est aussi leur réputation qui sont en jeu. En conclusion, il lance un cri de cœur à tous les militants de s’investir chacun pour finaliser l’effort que la synergie des syndicats a menée jusque-là. La victoire est proche et certaine, a-t-il conclu.
Aux dernières nouvelles, il y a eu un accord entre les deux parties. Ouvertes à 17 heures ce mardi, les négociations entre gouvernement et responsables syndicaux ont pris fin tard dans la nuit.