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Focus sur ces départs et arrivées: Modibo KEITA, Ancien Premier ministre
Publié le jeudi 4 mai 2017  |  Le Point
Passation
© aBamako.com par Momo
Passation de pouvoirs entre le PM sortant Modibo Keita et le PM entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga
Bamako, le 10 Avril 2017. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Modibo Keita et le Premier ministre entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga a eu lieu ce lundi à la Primature
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Sans regret !
Difficile de trouver quelqu’un qui regrette le départ de l’ancien Premier ministre, Modibo Keïta. « Ce n’est pas trop tôt !» dit-on en général. Ce sentiment hostile à l’ancien chef du gouvernement est nourri essentiellement par son indifférence face à de nombreux événements importants. L’homme n’a jamais fait de l’intérieur du pays une préoccupation majeure, comme l’atteste son absence très remarquée sur le terrain, même lorsque le pays a connu des événements douloureux liés à différents affrontements intercommunautaires ou à des attaques terroristes. Son nom a été souvent cité dans des dossiers pas souvent honorables, comme celui des Logements sociaux, ou des frais de mission non reversés. Mais la goutte d’eau qui a débordé le vase a été certainement l’ébullition du front social, avec l’enchaînement des grèves dans presque tous les secteurs d’activités, sans qu’aucune solution n’ait même été ébauchée. Considéré comme un « sage » jusqu’à sa nomination à la tête du gouvernement, Modibo Keïta sort finalement par la très petite porte, laissant le pays en proie à de nombreuses incertitudes.

Maouloud Ben Kattra, Ministre de l’Emploi
La prime à la trahison ?
Il est considéré comme le représentant dans le gouvernement de la Société Civile. Ce qui, à priori, aurait dû le mettre dans les grâces de l’opinion. Mais l’image du nouveau ministre de l’Emploi est déjà ternie par son passif dans le mouvement social. En effet, il s’était désolidarisé du mouvement de grève des enseignants. Ce qui lui aurait valu d’être dans le gouvernement. Un peu comme Amadou Koïta, ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, qui a dû renoncer à ses anciennes amours d’opposant pour revêtir son boubou de « griot » afin de se faire une place au soleil dans le régime d’IBK. Hier Amadou Koïta, aujourd’hui, Mahmoud Ben Kattra, c’est à croire que ce régime a un faible pour ceux qui trahissent leurs opinions ou leurs camarades. La construction citoyenne a sûrement du chemin à faire dans notre pays.
Mountaga Tall, Ancien Ministre de la Communication
Curieux départ
Le départ de maître Tall du gouvernement intrigue plus d’un observateur averti. Président d’un parti relativement important qui accepte de faire partie de la majorité présidentielle, Mountaga Tall était perçu comme l’un des ministres appelés à « faire carrière » dans le régime d’IBK. Ceci était d’autant attendu qu’aucun dirigeant ne veut en général prendre le risque d’avoir Me Tall contre lui. Pour la simple raison que c’est le rôle d’opposant que Maître joue le mieux, car doté d’une capacité d’analyse exceptionnelle, qui prend des proportions plus importantes quand il s’agit de critiquer, de mettre à nu les incohérences d’un système. Sauf que cette fois-ci, il se trouve piégé dans la mesure où il aura déjà soupé « avec le diable » avec sa longue cuillère. Mais alors qu’est-il arrivé pour que l’homme ne soit pas reconduit ? Est- ce à cause de la décision de justice de la Cour Suprême qui a repris les commandes de la mairie de Kalabancoro au maire Ballo du CNID pour le remettre au RPM ? Est-ce à cause d’autres dossiers antérieurs comme ceux relatifs au Centre national des œuvres universitaires (CENOU) lorsque Me Tall dirigeait l’Enseignement supérieur ? Le Premier ministre, A.I. Maïga, aurait- il préféré se débarrasser de lui ? Le cas échéant, pourquoi ? Aurait-il, de son propre chef, jeté l’éponge, ayant affaire à des directeurs qu’il n’arriverait pas à contrôler, comme Sidiki Konaté de l’ORTM qui a trouvé refuge dans le RPM, ou Addoulaye Traoré de l’AMAP surnommé Robert Mugabé en raison de son caractère imprévisible ? Autant de questions que de nombreux Maliens se posent au sujet de celui qui laisse rarement indifférent.
Tiéman Hubert Coulibaly, Ministre de l’Administration Territoriale
Le retour de toutes les déceptions
S’il y a une nomination qui a déçu de nombreux Maliens, c’est bien celle de Tiéman Hubert Coulibaly, qui fait son come back très remarqué (N°2 du gouvernement) après quelque sept mois. En effet, c’est à la suite d’une déroute de l’armée (à Nampala, Ségou si nos souvenirs sont bons) que Tiéman H. C. avait été débarqué du gouvernement précédent. Cela supposait que l’homme avait fauté gravement. Parti du gouvernement, il n’avait jamais été regretté par quiconque. Au contraire, puisqu’entre temps s’était invitée dans le débat « l’affaire ASAM » dont on dit que lui et son père gagneraient plus que l’Etat malien, majoritaire des actions de cette société. Aucun démenti n’ayant été apporté à cette grave accusation, l’on peut supposer qu’il y avait un parfum de vérité dans les propos de l’auteur. Dans tous les cas, le « dossier ASAM », tel que rapporté, a indigné plus d’un Malien. Comment expliquer donc ce grand retour de Tiéman Hubert ? D’aucuns pensent que ce retour vise à préparer la campagne politique en 2018, mais cela paraît peu probable au regard du poids politique quasiment insignifiant de l’homme. Du coup, les regards d’autres personnes se tournent vers autre chose où il pourrait être question d’intérêts convergents. En d’autres termes, Tiéman Hubert pourrait être « une bonne couverture » pour d’autres membres du système. On se souvient que depuis qu’il a tourné le dos au FDR (qui l’a sorti de l’anonymat mais qu’il n’a pas hésité à chambrer dès qu’il fut dans le gouvernement d’IBK) et intégré le camp des vainqueurs, l’homme s’est astucieusement rapproché du ‘’Prince’’ Karim Keïta pour lequel il n’a pas hésité à faire passer en revue les troupes, alors que celui-ci n’est qu’un simple président de la Commission défense à l’Assemblée nationale. Le Prince serait-il revenu en de meilleurs sentiments ? Vrai ou faux, le régime donne l’impression d’ignorer complètement la volonté populaire. Ce qui serait suicidaire dans une vraie démocratie. Mais c’est loin d’être le cas encore. Alors on peut se permettre beaucoup de choses, y compris celle de narguer l’opinion.
Addoul Karim Konaté – ‘’Empé’’, Porte-parole du gouvernement
Débuts prometteurs
Son maintien dans le gouvernement n’est aucunement une surprise. C’est plutôt sa sortie qui aurait fait jaser, tant l’homme est dit ‘’riche’’. On ne se débarrasse pas si facilement des Riches. Au contraire, ils prennent du galon, comme ce fut le cas de l’Empereur, promu Porte-parole du gouvernement en prime. Sa richesse devrait être une réalité. A moins que ce ne soit sa ‘’générosité’’. En effet, difficile de trouver un homme de presse qui ne fasse pas l’éloge de cet homme, même un Serge Daniel qui, sur RFI. A rappelé qu’à la dernière évaluation gouvernementale, ‘’il a obtenu le meilleur point’’. Simple hasard ou bonne stratégie de communication toujours sous-tendue par un juteux Communiqué Final? Il semble que la balance penche vers cette deuxième hypothèse qui, bien entendu, ne nous honore pas vraiment. Malgré tout, nous allons « faire comme tout le monde » pour dire que la première sortie en bambara du nouveau porte-parole a été plutôt une réussite. De là à instaurer un cadre d’échange hebdomadaire avec la presse, c’est assez risqué. Racine Thiam de la présidence a tenté le coup en raison d’un rendez-vous mensuel, mais il s’y est cassé les dents. La raison est simple. En termes de réalisations concrètes, il avait très peu à offrir. Ensuite il y a eu trop de scandales, trop de dossiers sulfureux qu’il valait mieux ne pas aborder. Quand on n’a le pantalon troué, dit-on…
La Rédaction
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