Lorsque l’Etat est absent, c’est la porte ouverte à l’anarchie. Dans la zone de Macina (région de Ségou), on s’achemine chaque jour un peu plus vers ce scénario à la faveur de la crise qui oppose la communauté peuhl à d’autres. Les rancœurs se nourrissent chaque jour davantage, notamment avec les vols de bétail. Une façon que certains qualifient de ‘’stratégie de guerre économique’’, en termes plus simples : affamer son adversaire pour ensuite l’avoir à sa merci.
Le plus grave est que toutes les communautés sont en train de s’armer. Pour pouvoir survivre, en l’absence de l’Etat et au regard des moyens limités des chasseurs qui avaient offert leurs services pour, disent-ils, ‘’protéger les leurs’’. Des armes artisanales, on passe désormais aux armements plus modernes. Sont mis à contribution les ressortissants des communautés protagonistes installés dans les grandes villes, voire à l’étranger.
Les militaires présents dans les parages sont accusés de ne chercher à sécuriser que les routes principales, comme l’axe Bafoulabé. Ce qui n’est pas de nature à rassurer les populations et les dissuader des velléités d’armement et d’autodéfense. En somme, le pire serait à craindre dans les mois ou années à venir, si l’Etat devait continuer à ne s’intéresser qu’aux grandes villes.
La Rédaction