A cause de l’effet conjugué du réchauffement climatique et de la flambée des prix du pétrole, les énergies renouvelables ont vu leur cote monter en flèche au fil des ans. Des pays précurseurs comme l’Allemagne en ont même fait un enjeu stratégique. Ce qui lui a permis de créer des centaines de milliers d’emplois, à travers notamment la promotion des filières solaire et éolienne.
Les énergies renouvelables sont un pilier important de l’économie allemande. Les entreprises du secteur prévoient une croissance d’au moins 10 % par an jusqu’en 2020, avec un total de 200 milliards d’euros d’investissements. Les Allemands sont visionnaires: ils prévoient d’ici à 2050 que les énergies renouvelables couvriront 80% de la consommation d’électricité et 50% des besoins d’énergie.
Plus de 350 000 personnes travaillent déjà dans le domaine des énergies renouvelables en Allemagne. Ce chiffre devrait atteindre les 500 000 en 2020, selon les prévisions des industriels du secteur.
D’autres pays s’y sont mis, comme la France et la Chine, qui sont même arrivées à se disputer le marché des panneaux photovoltaïques, la première accusant la seconde de concurrence déloyale. Le Mali n’est l’Allemagne direz-vous. Il n’est pas non plus la France, encore moins la Chine, mais le savoir et le savoir-faire sont universels. Il suffit de s’en emparer. Et, comme le dit l’adage, vouloir c’est pouvoir. Les Anglo-Saxons ne disent-ils pas «where there is a will, there is always a way». Autrement dit, «là où il y a une volonté, il y a toujours un chemin qui mène à la réussite». Trêve de philosophie.
Le Mali est d’autant plus appelé à s’embarquer dans le train de la révolution solaire qu’il dispose dans le domaine d’atouts insoupçonnés. Ses 300 jours d’ensoleillement ne constituent pas le moindre de ces atouts. En plus, il ressort d’une étude que le Mali dispose, dans sa partie septentrionale, du meilleur taux de rayonnement solaire direct en Afrique, voire dans le monde. Le rayonnement direct, contrairement au rayonnement diffus, est le versant le plus efficace de l’énergie solaire. Ce qui permet de construire des centrales solaires à concentration avec un coût de revient aussi compétitif que l’hydroélectricité.
L’une des manières de prendre le train de la révolution solaire, c’est également de transformer le Centre national d’énergie solaire et des énergies renouvelables (CNESOLER) en une Agence des énergies renouvelables et de lui assurer l’autonomie juridique et financière. En lui donnant des moyens conséquents, à hauteur de mission, une mission qui doit être très ambitieuse dans le domaine de la recherche-développement.
Il s’agit également de promouvoir une filière d’articles répondant à des besoins concrets utilisant l’énergie solaire ou autre énergie renouvelable comme l’énergie éolienne ou le biocarburant. Le système scolaire et universitaire doit, de son côté, comporter des filières spécialisées dans les énergies renouvelables.
Le soleil brûle nos crânes. Au lieu d’importuner le sort, utilisons plutôt la technique japonaise du jiu-jitsu pour le dompter à notre avantage. Fabriquons et utilisons à large échelle cuiseurs, chauffe-eau, séchoirs et climatiseurs solaires. Réfléchissons à toutes les innovations à même de nous aider à tirer le maximum de profit de l’énergie solaire et des énergies renouvelables.