Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Visite du ministre des Mines dans la région de Sikasso : Investir davantage au profit du développement local
Publié le jeudi 4 mai 2017  |  L’Essor
Journée
© aBamako.com par mouhamar
Journée parlementaire de l`Adema-Pasj
Bamako, le 18 janvier 2014 à l`hôtel Radisson-Blu. Le parti Alliance pour la Démocratie au Mali- Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adema-Pasj) a réuni ses 16 nouveaux élus pour les former sur leur nouvelle mission de député.
Comment


Dans les sites miniers qu’il a sillonnés, le Pr Tiémoko Sangaré a expliqué que la vision du gouvernement est l’apaisement du climat social et la promotion de la cohésion au niveau des mines, et entre elles et les communautés

La tournée que le ministre des Mines, Pr Tiémoko Sangaré, a effectuée dans la région de Sikasso du 27 avril au 1er mai, l’a conduit après Komana (voir L’Essor d’hier), à Nampala, Kalana, Kodjira, Morila et Syama. En compagnie des membres de son cabinet et des responsables des services de son département, le ministre Sangaré a sillonné ces sites miniers où il a fait un constat encourageant et prometteur. Tiémoko Sangaré a exprimé sa satisfaction à l’issue de sa tournée de 5 jours sur le terrain. C’était dimanche après-midi sur la carrière de la Société des mines de Syama (SOMISY), une mine de la compagnie australienne Resolute.

L’objectif de cette tournée, faut-il le rappeler, était de s’imprégner des réalités de ces sociétés. Aussi voulait-il s’assurer de la bonne collaboration entre les entreprises et les populations riveraines, avant d’encourager les sociétés à investir davantage au profit des communautés.

De ce point de vue, le ministre Sangaré s’est dit globalement satisfait des relations entre les sociétés minières et les communautés. Même si à Syama, il existe des nuages entre la SOMISY et les populations de la commune de Fourou. Aussi, les travailleurs ne semblent pas satisfaits de leurs traitements. Interrogé à ce sujet, le directeur pays par intérim de la société minière, Adama Bagayoko a expliqué sans convaincre que les salaires que sa société paie aux travailleurs sont compétitifs. Il a aussi relativisé les allégations sur les mauvaises relations avec les populations. Le ministre des Mines a rappelé que le respect des Maliens, de leur dignité et de leurs droits vaut plus que toutes les ressources que ces compagnies apportent ou peuvent procurer à notre économie. Et obligation est faite à toutes les mines de s’engager dans cette dynamique, a-t-il prévenu.

Un autre grief contre la SOMISY : la société minière serait peu respectueuse des normes environnementales. A tel point que les populations ne consommeraient pas les fruits et légumes produits à Syama. A cause, selon le député Bréhima Béridogo, de la pollution de l’environnement par les produits toxiques. La poussière qui se répand dans la nature entrainerait des maladies respiratoires, a ajouté le parlementaire élu à Kadiolo. En réponse à ces préoccupations, la responsable de l’environnement, Monique Keïta a rassuré que la société dispose d’instruments de mesure de la qualité de l’air. Et chaque fois qu’il est constaté un dépassement des normes en la matière, la société réduit la quantité des substances à l’origine de ces désagréments, a-t-elle affirmé. Qu’à cela ne tienne, des spécialistes présents lors de cette étape ont conclu que des efforts restent à faire en termes de protection et de prévention des risques liés à l’environnement. Ce constat, selon eux, est aussi valable pour toutes les sociétés minières de la région. Ils ont aussi attiré l’attention sur la réhabilitation progressive de l’écosystème au fur et à mesure que diminue la durée de vie d’une mine. Avant l’étape de Syama, la délégation ministérielle avait visité les usines et les fosses des Sociétés des mines d’or de Kalana (SOMIKA), de Wassoul’Or à Faboula, de Morila, de Nampala. Au niveau de toutes ces mines, la collaboration se passe plus ou moins bien avec les populations. Les frictions qui existaient à Nampala, une petite mine de 90 m de profondeur opérée par Robex, ont été surmontées grâce aux négociations en prélude à cette visite.

A Kalana, commune de Gouandiaka-Kalana, la première mine du Mali prépare sa fermeture. AVNEL Gold Mining Limited, titulaire du permis, y a découvert d’importants gisements. Leur exploitation nécessite le déplacement de 468 foyers. Un comité de personnes affectées par le projet a été mis en place. Des échanges sont en cours sur les modalités de relogement de ces personnes, a expliqué le directeur général de la SOMIKA, M. Maïga. Avant de révéler que ce projet qui verra la construction d’une mine à ciel ouvert produira 1,96 millions d’onces sur une durée de vie de 18 ans. Il sera élaboré, en concertation avec les communautés et les autorités, un plan de développement communautaire, conformément au code minier de 2012, a-t-il rassuré.

A Faboula, Wassoul’Or s’emploie à relever le défi du redémarrage des activités. Après une longue et périlleuse période de crise qui avait amené certains à douter de la fiabilité même de cette mine, les activités ont repris et la société table sur une production annuelle de 5 à 6 tonnes d’or, a expliqué le conseiller du PDG, Sabélé Corneille Déna. Et pour rassurer la délégation de la reprise effective des activités, le PDG a conduit les visiteurs dans la salle de coulée d’or. Là, le ministre a pu voir une brique de 7 kg d’or déjà confectionnée.

Aux responsables de ces sociétés et aux communautés riveraines, le ministre des Mines a expliqué que la vision du gouvernement est l’apaisement du climat social et la promotion de la cohésion au niveau des mines et entre elles et les communautés. Pour ce faire, il a invité les uns et les autres à la mise en place de cadres de concertation. Pour non seulement dissiper les malentendus mais aussi, échanger sur des projets à réaliser au profit des communautés. Afin que l’or puisse briller pour tout le monde : Etat, communautés ou collectivités et sociétés minières.

Pour lui, la part qui revient aux collectivités et aux communautés doit être bien gérée. Car, il a été constaté que les mines versent chaque année, à titre de patentes, 500 millions de Fcfa à la commune de Sadiola et un milliard à celle de Sitakili. Il est alors incompréhensible et inacceptable que ces mêmes communes se plaignent de problèmes d’adduction d’eau potable, d’infrastructures scolaires et sanitaires, a relevé le ministre Sangaré qui précisera que l’objectif du gouvernement est de faire en sorte que les mines induisent le développement local. Selon le ministre des Mines, au-delà de cet aspect matériel, les mines doivent être des écoles. « Nos enfants qui viennent y travailler doivent apprendre tous les métiers qui seront à leur portée. C’est ainsi que nous aurons à long terme, des mines maliennes, opérées par des Maliens, maîtrisées par eux », a ajouté le chef du département des Mines. « L’exemple de Randgold est à ce titre salutaire. Tous ses travailleurs, du planton aux directeurs régionaux, sont des Maliens », a salué le Pr Sangaré, expliquant que cela cadre avec la politique de l’exécutif. Comme pour inviter les autres sociétés à imiter cet exemple, afin de permettre au Mali d’atteindre ses objectifs à long terme. Au chapitre des perspectives, il est prévu des politiques d’amélioration du cadre législatif et règlementaire. « Aussi l’accent sera mis sur la promotion de petites mines. Il est possible, avec une bonne politique, de mettre en production une dizaine de petites mines à travers le Mali. Ce qui fera autant d’emplois créés, de richesses et de compétences à fabriquer », a relaté Tiémoko Sangaré. Pour ce faire, il importe de pousser la recherche. Il dira à ce titre que les mines en exploitation sont le résultat de travaux de recherche effectués il y a des années. L’enrichissement du parc de gisements disponibles suppose, selon le ministre des Mines, le renforcement de la recherche. Et l’allocation de ressources budgétaires est nécessaire à cet effet en vue de l’augmentation de la production minière de notre pays. « Si l’on ne le fait pas maintenant, ça risque d’être trop tard demain », a-t-il conclu.

Cheick M. TRAORE

Envoyé spécial
Commentaires