A l’occasion de la célébration de son 24e anniversaire, le premier journal privé du Mali, Les Echos, a organisé une table-ronde sur le devenir de notre pays, sur le thème «Quel Mali après les élections de juillet de 2013?».
La conférence était animée par le Président du PARENA, Tièbilé Dramé, la Présidente du Mouvement national des femmes de l’ADEMA / PASJ, Mme Conté Fatoumata Doumbia, le Secrétaire politique du CNID Faso Yiriwa Ton, Bréhima Kamena et le Président de la CAD-Mali, Hamidou Diarra, également actif au sein de SADI.
D’emblée, le Président du PARENA a dénoncé les gros nuages qui planent sur la liberté de la presse au Mali, avec la séquestration du Directeur de Publication du journal Le Républicain, Boukary Daou. Il a ensuite rendu un hommage mérité aux pionniers de la presse et aux martyrs de la longue lutte pour la démocratie et la liberté de la presse au Mali.
Dans le même sens, il a fustigé les interpellations par la SE de parlementaires, hommes et femmes politiques, comme la détention illégale de notre confrère. «Elles ont fait de la Sécurité d’Etat un immense commissariat de police politique, détourné des missions fondamentales d’un service qui devrait plutôt veiller sur la sécurité du pays. On aurait aimé voir la Sécurité d’Etat montrer le même zèle au moment de l’attaque contre le Président, en mai de l’année dernière. Avait-elle vu venir cette agression? Combien de personnes ont-elles été interpellées ou détenues à la SE pour cause d’agression du Président? A-t-elle seulement interpellé une personne quand une coalition séditieuse et putschiste conspirait pour renverser le Président, les 8, 9 et 10 janvier 2013?», a-t-il martelé.
Concernant, le Mali d’après l’élection de juillet 2013, le Président du PARENA a indiqué qu’il était urgent d’engager le processus. Car, selon lui, à 112 jours de la date annoncée pour le premier tour, «il y a plus de questions que de certitudes sur la tenue du scrutin le 7 juillet».
A sa suite, Mme Conté a souligné qu’après les élections de juillet prochain, il nous faudra un Etat fort pour donner un nouvel élan à notre démocratie. Car, a-t-elle indiqué, le souci de tous les Maliens aujourd’hui c’est d’avoir un Etat respecté, avec un leadership responsable et qui s’assume. Pour ce faire, elle a plaidé qu’il fallait tout d’abord relever un certains nombres de défis. Il s’agit de la volonté et de l’engagement de tous les acteurs à accompagner le processus, du dialogue social et politique pour aller à la paix définitive, d’une armée républicaine au service du peuple. Ce dernier souhait fut d’ailleurs largement partagé par tous les conférenciers.
De son côté, le Secrétaire politique du CNID a estimé qu’avant de parler d’après élections, il faut d’abord parler de l’organisation de ces élections, qui constituent un challenge ardu pour notre pays. Selon lui, il est préférable de tenir les élections après la libération totale de nos régions et le retour des populations déplacées dans leurs localités d’origine. En ce qui concerne la période post électorale, il a prôné un Mali uni, laïc et fort et a aussi souhaité la réconciliation entre tous les fils du pays et entre toutes les communautés.
De son côté, le Président de la CAD-Mali a fait une communication altermondialiste. Il a proposé un nouveau Mali, autre que celui où on utilise les ressources publiques à des fins personnelles et où règne l’accaparement des terres. Pour lui, le Mali nouveau doit s’intéresser en priorité à l’accroissement démographique et à la façon dont il entend nourrir ses populations. En somme, d’un Etat de droits et de devoirs.