L’injustice, surtout sociale, est l’un des facteurs endogènes de la crise qui secoue notre pays ces dernières années.
Mais, pour plus de justice sociale et plus de transparence dans la gouvernance, le peuple doit refuser de céder à la facilité, refuser que le pouvoir le berce d’illusions. Les Maliens doivent donc accepter le sacrifice qu’exige tout changement et se battre pour que nos décideurs empruntent cette voie du salut, donc de l’émergence, la vraie !
Le fait que le sacrifice des martyrs de la révolution de mars 1991 ait été “dévoyé par des malfaiteurs déguisés en démocrates” ne doit pas nous décourager à nous battre. Au contraire, cela doit nous servir de leçon pour choisir à qui confier désormais le pouvoir pour ne pas nourrir des regrets et connaître des déceptions comme celle que nous connaissons présentement et être éternellement condamnés à revenir à la case départ.
Changer nécessite un changement de comportement individuel et une synergie d’actions pour ébranler puis déraciner l’ancien système. En la matière, dit Me Tapo, l’union fait la force. Et pour paraphraser Coluche, il rappelle, “j’aime bien frapper et fort même mais je préfère quand on est plusieurs à le faire”.
On ne change pas son sort en restant un lâche. On ne change pas le destin d’un pays en ayant la peur au ventre. Comme l’a chanté pertinemment la grande et regrettée Fanta Damba n°1 en 1957. “C’est mon hymne à l’amour de la vie et de mon prochain. La grande diva se demande les raisons qu’on aurait à avoir peur. Elle conclut que la peur n’a aucune raison d’être puisqu’en définitive la conclusion finale c’est la mort à laquelle nul n’échappe”, se rappelle Me Abdoulaye Garba Tapo avec une dévorante et contagieuse nostalgie.
Autre raison de ne pas avoir peur, selon le brillant juriste et talentueux écrivain, c’est que l’adversaire “a plus de raisons d’avoir peur et même d’éprouver des angoisses et insomnies. Il sait que le mensonge et les tromperies ne marchent plus, et cherche désespérément le moyen de sauvegarder ses indécents et malhonnêtes privilèges”.
La peur ne met pas à l’abri de la mort ! Bien au contraire, elle expose aux maux plus humiliants que celle-ci (mort) comme la honte, la trahison, l’infidélité, l’asservissement, l’exploitation, la privation de tous les droits… Un homme qui a peur n’a plus son destin en main !