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Gouvernance : Où va le Mali d’IBK ?
Publié le vendredi 5 mai 2017  |  Le Républicain
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Ceux qui ont sauté et crié victoire à l’arrivée d’Abdoulaye Idrissa Maïga, à la primature – qui a d’un coup de baguette, apaisé une partie du front social, santé, éducation secondaire, et football – n’ont pas fini de savourer leur satisfécit, que le revers devenu une habitude, vient nous rappeler à l’ordre, que la série noire des lourdes pertes que subissent nos soldats au front contre les terroristes, n’était pas finie. Les FAMAs continuent de subir la foudre des groupes armés terroristes, enregistrant des pertes en vies et en matériels, sans avoir la capacité de riposte nécessaire, malgré les promesses du président IBK à Ségou, aux funérailles des soldats victimes de l’attaque de Nampala en juillet 2016.

Le président IBK, comme à ses habitudes avait donné l’impression que très rapidement ces soldats tombés seraient vengés, en adoptant une stratégie offensive murie, mettant un frein aux attaques intempestives des forces ennemies contre les nôtres. Illico, il change de ministre de la défense. Mais près d’une année après, malgré la tenue au forceps de la Conférence d’entente nationale, la mise en place des autorités intérimaires dans les cinq régions du nord, et la nomination d’un nouveau Premier ministre, le quatrième de ce quinquennat, rien n’a changé sur le terrain, en terme d’instauration de la sécurité et d’exercice de la souveraineté de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.



Ni le limogeage du ministre de la Défense et des Anciens Combattants de l’époque, Tieman Hubert Coulibaly, encore moins le changement de Premier ministre et de l’attelage gouvernemental, n’a servi à quelque chose, quand le ministre sanctionné revient dans le gouvernement suivant, donnant l’impression aux Maliens, que le fait que les soldats tombent en masse ne compte pas pour nos décideurs. C’est plutôt quand la presse en parle, que le fautif est le journaliste, pour des dirigeants qui prennent l’effet pour la cause et la vessie pour une lanterne.

Les changements effectués n’ont produit qu’un air de jeu de chaises musicales, autour des fauteuils de la primature, de l’administration territoriale et de la défense. L’ancien ministre de la défense, jadis ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga, occupe le fauteuil de Premier ministre ; tandis que l’ancien ministre de la Défense, limogé après le revers de Nampala, Tieman Hubert Coulibaly, signe son retour en occupant le fauteuil de l’Administration territoriale. Les attaques répétées de groupes armés, contre les FAMAs, les forces onusiennes et les forces Barkhanes, depuis la fin de la conférence d’entente nationale (CEN) et plus intensément après le changement du gouvernement, vient rappeler brutalement aux Maliens, que ce forum, et le changement de Premier ministre, n’ont rien apporté dans la résolution effective de la crise. La cadence du jeu gouvernemental reflète la boutade, « on prend les mêmes et on recommence ». Mais sans jamais impacter positivement sur la gouvernance de la sécurité (trop de sang de jeunes soldats maliens et onusiens versé), l’éducation nationale, les revendications corporatistes, le panier de la ménagère, les services sociaux de base.

Ce qui a paru comme une entrée triomphale du Premier ministre, en ce qui concerne les dossiers de revendications syndicales des syndicats de la santé, de l’action sociale, et de l’éducation, se révèle à la loupe, comme un colmatage, de vraies opérations de charme, du ‘’tape à l’œil’’ sans contenu, que celui de repousser des problèmes pour gagner du temps.

Pendant ce temps, la grève illimitée des Enseignants du supérieur et des chercheurs se poursuit inexorablement, le gouvernement fait semblant d’ignorer également la grève des enseignants du nord (Tombouctou, Ménaka, Mopti, Gao, Taoudénit, Kidal) comme si ces régions n’étaient pas au Mali. Les refugiés maliens continuent de ruminer leur peine dans les camps loin du sol natal, le processus de démobilisation, désarmement et Réinsertion (DDR) reste toujours une grosse machine grippée et le gouverneur de Kidal est interdit d’y entrer par des groupes armés. Pour des amis du Mali, la solution à la crise malienne est entre les mains des Maliens et de personne d’autre.

Le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, qui est à son quatrième Premier ministre en moins de quatre ans, à son cinquième ministre de la Défense (Soumeylou Boubeye Maïga, Ba N’Daou, Tieman Hubert Coulibaly, Abdoulaye Idrissa Maïga et Tiena Coulibaly) et qui a entrepris hier son 116ème voyage à l’extérieur du pays depuis sa prise de fonction, est-il toujours à la recherche d’une solution à la crise malienne ? Une réalité est que la médiocrité de la gouvernance, qui a conduit au pilotage à vue, trouve une place de choix dans la persistance de la crise malienne. Le conducteur du bateau Mali s’en rend il compte ?
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