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Journée internationale de la liberté de la presse : La dépénalisation des délits de presse annoncée par le ministre de l’Economie numérique et de la Communication
Publié le dimanche 7 mai 2017  |  Aujourd`hui
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© aBamako.com par FS
La Maison de presse du Mali
La Maison de la presse du Mali
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A l’instar des autres journalistes du monde entier, les journalistes maliens ont célébré le 3 mai consacré «Journée internationale de la liberté de la presse». Pour cette célébration, la Maison de la presse n’est pas restée en marge de cette. Elle a décrété une semaine nationale de la presse (Senlip) qui a débuté le mardi 2 mai et ce jusqu’au 7 mai 2017. Pour cette semaine, des activités ont été organisées dont une conférence-débat sur le thème «Journalistes et hommes de médias : devoirs et responsabilités en période de crise».

La cérémonie d’ouverture de la semaine de la Liberté de la presse était présidée par le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré, qui avait à ses côtés Fodié Touré, président de la Haute autorité de la communication (Hac) et Aïssata Cissé (la marraine de la semaine). Dans son discours, le ministre Touré fera applaudir la salle par une bonne nouvelle qui est la dépénalisation du délit de presse contenu dans la nouvelle loi sur la presse dont la relecture a pris fin. Il dira qu’avec cette nouvelle loi, aucun journaliste ne sera plus emprisonné. Mais, a-t-il précisé, cette dépénalisation sera remplacée par une sanction pécuniaire en cas de dérives des journalistes. Il a aussi annoncé que l’obtention de la carte de presse nationale sera moralisée. «Seuls les journalistes professionnels auront cette carte», a-t-il précisé, avant d’indiquer que les autorités ont construit une école de journalisme pour professionnaliser le métier pour faire du journalisme un métier noble afin d’auréoler la presse. «Mais les journalistes doivent balayer devant leur porte», a-t-il conseillé.



Marraine de la semaine, Aïssata Cissé, après avoir fait observer une minute de silence pour la mémoire des journalistes disparus, dira que l’organisation de la semaine nationale est une preuve éclatante du leadership du Comité de pilotage de la Maison de la presse qui a fait de ce lieu une grande famille où le droit d’aînesse a droit de cité dans la pure tradition africaine. Elle indiquera que le thème de la Journée «Journalistes et hommes de média : devoirs et responsabilités en période de crise» est d’actualité du fait que notre pays, depuis 2012, est confronté à la pire crise de son existence avec la rébellion et des crises à répétition dans différents secteurs et domaines font que la responsabilité du journaliste devient plus grande et plus lourde. «En dépit de cette situation, en faisant siennes l’éthique et la déontologie du métier, le journaliste se fixera alors les barrières à ne pas franchir. Autrement dit, il s’interdira de prendre fait et cause pour une partie ou l’autre. Il s’interdira surtout le mensonge et proscrira toute velléité d’envenimer la situation. Un véritable sacerdoce dans le dévouement constant à la patrie, viatique du bon journaliste», a-t-elle dit, avant de saluer la mémoire d’Ibrahim Famakan Coulibaly, décédé récemment et qui fut un défenseur acharné de la profession et de la liberté de la presse au Mali.

A signaler que la journée du 2 mai a été consacrée à une conférence-débat sur l’historique de la presse et la culture des médias animée respectivement par Madou Diarra de l’Essor et Diomassi Bomboté (expert en communication-journalisme). Faisant l’historique des médias au Mali, Madou Diarra dira que les premiers organes médiatiques étaient des médias de propagande. Parmi eux, il citera l’œil du Kénédougou qui était animé par l’ancien président, feu Modibo Kéita, la Roue de feu Boubacar Kéita, l’Essor (créé en 1947) qui était l’organe de l’Us-Rda puis récupéré par le Comité militaire de libération nationale de Moussa Traoré. Après le coup d’Etat de 1968, d’autres journaux verront le jour dont Kibaru, Kibaaree, édités en langues nationales. 1984 verra la création de la Coopérative d’édition et de diffusion Jamana qui lancera la revue Jamana, Grin-Grin (1986) et Les Echos en 1989. Ensuite, d’autres journaux comme Aurore, Scorpion… suivront. Avec la révolution de mars 1991, il y aura une floraison d’organes privés comme la première radio libre Bamakan, Kayira, etc. Il parlera aussi des organes de régulation de ces médias dont le Conseil supérieur de la Communication.

Le 2e conférencier, Diomassi Bomboté interviendra sur «Culture et médias». Il définira la culture comme un ensemble de pensées, de toucher, de vécus, d’agir, une façon d’appréhender l’environnement et qui diffèrent d’un endroit à un autre. A ses dires, la culture n’est pas figée, elle évolue. «La culture est mouvement, transformation. La culture est relative. Elle pose le questionnement d’où nous venons, d’où nous partons », a-t-il laissé entendre. Pour lui, les vecteurs de la culture sont les médias. Il est essentiel de comprendre que la société ne se fera sans la culture. Donc, chacun se doit de s’investir pour sa construction, dans sa maturation culturelle. Comme exemple, il dira qu’en France, l’enfant est conditionné, formaté très tôt à bas âge pour l’orienter dans la direction et le sens voulus. «Leur environnement le permet contrairement au Mali où on empêche l’enfant d’évoluer, de s’épanouir. Au Mali, les parents communiquent peu avec les enfants parce qu’ils ont peur d’être contestés. Tout ça, parce qu’il leur manque des arguments pour défendre leur opinion. Au lieu de les aider à évoluer, on les tire vers le bas», a-t-il regretté. Selon lui, pour développer la culture chez les jeunes, les médias doivent jouer un rôle important en créant des cadres leur permettant de s’épanouir. «Les médias sont un support précieux pour la promotion de la culture. Malheureusement, les Maliens sont livrés à d’autres modèles de cadre d’expression venant d’ailleurs », a-t-il déploré.

Siaka Doumbia
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