PolitiqueRoute Banconi-Dialakorodji-Safo-Nossombougou : • 56 kilomètres de longueur pour plus de 27 milliards de FCFA • Ça sent la surfacturation à plein nez !
Nouveau scandale financier au Mali ? Lancée en grande pompe par le président de la République IBK le 3 mai dernier, la construction de la route Banconi-Dialakorodji-Safo-Nossombougou intrigue les experts en BTP ( Bâtiment et Travaux Publics) et les Maliens. En effet, d’une longueur de 56 Km, le tronçon va couter plus de 27 milliards F CFA au contribuable malien, un montant qui fait jaser beaucoup d’Experts en BTP et des Maliens qui parlent déjà d’une nouvelle « surfacturation » comme ce fut le cas dans l’achat de l’avion présidentiel dont le montant réel(17 milliards ?, 20 milliards ?… ) reste encore un mystère.
C’est un IBK tout heureux qui a procédé au lancement de la construction de la route Banconi-Dialakorodji-Safo-Nossombougou le mercredi 3 mai passé. « La route c’est le développement, c’est l’espoir de visibilité et surtout l’accessibilité beaucoup plus facile aux équipements sociaux sanitaires, les centres de santé, les écoles…», s’est réjouit le président de la République après avoir lancé cette première série de cinq projets routiers, dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou, prioritaires 2016-2018.
Cette route va sans doute faciliter la vie aux populations de ces différentes localités en particulier et des Maliens en général. Mais le hic est qu’aucune caractéristique de ce « grand chantier » d’IBK qui doit couter la bagatelle de plus de 27 milliards à l’Etat malien n’a été encore communiquée.
Les journalistes invités en nombre pour le lancement de la route étaient étonnés de n’avoir aucune information sur les caractéristiques du tronçon, des caractéristiques qui pourtant sont nécessaires pour comprendre l’estimation du cout des travaux qui doivent être réalisés. Plus de 27 milliards pour la construction d’une route longue de 56 kilomètres. Cela mérite forcement des explications de la part de celui qui a passé la commande (l’Etat malien) et de l’entreprise chargée de la construction de la dite route (Groupe COGEB INTERNATIONAL). L’affaire suscite aussi des interrogations chez de nombreux Maliens. « 27 milliards pour la construction de 56 km. Soit plus de 450 millions le kilomètre. Au maximum, le cout d’un kilomètre de route n’excède jamais 300 millions en Afrique. Tout est possible aujourd’hui au Mali. On l’a vu avec l’achat de l’avion présidentiel. Aujourd’hui encore on ne connait pas le montant exact du prix de l’avion ».
Un rapide tour sur le site internet du Groupe COGEB INTERNATIONAL nous laisse perplexe. En effet, sur son site, COGEB INTERNATIONAL se limite tout simplement à informer les visiteurs du montant et de la longueur de la route dont il est chargé de réaliser (http://www.cogeb.net/?action=actualite&idact=cogeb-article-411494089492 )Mais, sur le site, aucune information n’est disponible sur les caractéristiques de la route.
Les différents contacts du Groupe COGEB INTERNATIONAL, dont le siège se trouve au Burkina Faso, restent injoignables. Veut-on donc cacher aux Maliens les détails d’une nouvelle surfacturation? Les experts du BTP approchés par le Républicain sont formels: il est impossible d’estimer le cout d’une route sans en connaitre les caractéristiques. « On ne peut pas dire si c’est bon ou trop. Mais tout dépend des caractéristiques. On peut estimer un kilomètre de route jusqu’à 1 milliards de FCFA. Ça dépend des matériaux qu’on met dedans. Ça peut être extrêmement chère une route. Mais quand on ne connait pas les caractéristiques d’une route on ne peut pas s’aventurer à donner un prix », explique un expert du BTP.