Le jeudi 4 mai dernier, le président Ibrahim Boubacar Keïta et son épouse ont quitté Bamako pour un voyage à Bakou (capitale de la République d’Azerbaïdjan). IBK participe à un forum sur le dialogue interculturel.
Le même jour, presqu’au même moment, un triste événement se déroulait à Ségou (120 kilomètre de Bamako). Là, huit soldats tués lors d’une attaque contre un convoi de l’armée, le 2 mai dernier, entre Nampala et Dogofri, sont enterrés. En plus, l’attaque a fait de nombreux blessés parmi les soldats. L’image des sept cercueils (une victime a été enterrée sur les lieux de l’attaque) ont fait le tour des réseaux sociaux.
Au même moment, les images de la visite présidentielle à Bakou, étaient diffusées à la télé et sur les réseaux sociaux. Dès lors, Ségou et Bakou étaient dans tous les esprits à Bamako et le reste du pays.
Ce qui évidemment, a soulevé un tollé au sein de l’opinion malienne. Comment le président de la République, chef suprême des armées peut-il quitter le pays en ce moment dramatique où le Mali enterre ses héros ? Au-delà de cette lancinante question, beaucoup de maliens critiquent sévèrement l’attitude du premier responsable de la République, qui donne la nette impression d’ignorer ou de fermer les yeux sur les vraies réalités du pays. Un Mali qui ne cesse de compter ses morts…
Parmi les nombreuses réactions, voici celle d’Abdoulaye Traoré sur sa page Facebook : « Je peux me tromper, mais je pense que le président de la République a commis une faute politique et une faute morale en effectuant ce voyage en Azerbaïdjan alors que les corps des soldats assassinés par les terroristes sont encore entre nos mains. Je ne fais qu’exprimer un sentiment de citoyen sans lien direct avec les militaires tombés sur le champ de l’honneur, morts pour que moi je vie. A ce titre, je leur dois des regrets… ». Sans commentaire.