Dieu, que c’est difficile de détourner l’attention des audiences de l’élection présidentielle française, surtout que, à l’arrivée, le Pays de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen pourrait bien envoyer à l’Elysée une certaine Marine Le Pen !
La bien nommée s’est montrée tellement combattive, teigneuse et hargneuse lors du fameux débat de l’entre-deux tours, le mercredi dernier, que le plateau de F2 a eu des allures de ring du « Combat du siècle » ayant opposé, en 1974, Mohamed Ali à Georges Foreman à Kinshasa. Depuis, le web ne parle que de ce non-débat voulu par Marine Le Pen, par pure stratégie, pour désarçonner Emmanuel Macron qui, disent presque tous les sondages, a match gagné. Pour autant, le match présidentiel est-il plié ? Je ne parierai pas l’acte de naissance de mon arrière-grand-père, vu que l’électorat du second tour pourrait être particulièrement très volatile et succomber aux sirènes de l’abstentionnisme.
Ce dont je suis sûr, c’est que la championne du FN a raté une belle opportunité de réveiller les potentiels abstentionnistes, de parler à une frange importante de la population française en proie au doute et au désarroi. Elle a préféré verser dans les lieux communs, les approximations, le mensonge et l’invective. Pour évoquer ce pugilat, je voudrais m’approprier le lexique des commentateurs sportifs qui parleraient de mano a mano, et auraient dit que Marine Le Pen a vendangé des « occas » qui lui auraient permis de transformer l’essai.
Peut-être, mais je préfère prendre le parti de ne pas en dire plus, et avoir la faiblesse de croire que les Français éliront le-la candidat-e qualifié-e pour conduire leur beau et grand pays vers un destin meilleur. Pour vous distraire, si jamais je réussis le coup, je voudrais vous parler des profits mirobolants que le géant du web, Facebook, fait en ce moment. Sans tambour ni trompette ! Des profits à faire se retourner dans sa tombe un prêtre ayant fait vœu de pauvreté. Selon les informations publiées par un site spécialisé (Frenchweb) le 04 mai dernier, « Facebook a réalisé un chiffre d’affaires de 8,03 milliards de dollars au premier trimestre, en hausse de 49% par rapport à la même période l’an passé ».
Autres chiffres vertigineux, « Entre janvier et mars, le bénéfice net de l’entreprise s’est également envolé de 77% pour dépasser les 3 milliards de dollars ». Quelle embellie pour la firme de Mark Zuckerberg qui est en train de franchir le mur du son puisque « Fin mars, le réseau social revendique désormais 1,94 milliard d’utilisateurs mensuels, soit une hausse de 17% ». Cette performance mérite bien un petit décryptage. Selon l’article publié sur Frenchweb, « Les bons chiffres trimestriels de Facebook ont principalement été dopés par les recettes publicitaires, qui représentent 98% de son chiffre d’affaires.
Ces dernières ont ainsi progressé de 51% entre janvier et mars. La publicité mobile constitue l’essentiel des revenus publicitaires de la société à hauteur de 85% ». Il n’y a pas l’ombre d’un doute, Facebook est sur un petit nuage et croît d’une manière exponentielle. En bonne firme américaine, elle est sujette au gigantisme et pourrait, à ce rythme, atteindre voire franchir très prochainement la barre des 2 milliards d’utilisateurs mensuels. Un autre décryptage s’impose : « Malgré ses craintes autour du rythme de sa croissance, Facebook continue d’attirer de nouveaux utilisateurs.
Fin mars, le réseau social enregistrait ainsi 1,94 milliard d’utilisateurs mensuels, soit une hausse de 17%. Dans le même temps, 1,28 milliard d’utilisateurs se connectent désormais au moins une fois par jour sur Facebook, contre 1,23 milliard au trimestre précédent. La firme de Menlo Park enregistre sa plus forte croissance dans l’Asie-Pacifique, qui représente 716 millions d’utilisateurs, soit 27% de plus par rapport à l’année dernière à la même période ». Il faut croire que Mark Zuckerberg et ses amis ramassent le blé à la pelle et profitent du moindre évènement mondial – heureux ou malheureux – pour s’en mettre toujours plein les poches.
Ainsi de la présidentielle française qui s’est déployée massivement sur sa plateforme à travers le live, la publicité et toutes les autres facilités d’expression qu’offre le leader mondial du réseau social. Malgré le succès de sa plateforme et de son modèle économique, Facebook semble quelque peu inquiet et n’a de cesse de rappeler à ses investisseurs que « le réseau social s’attend à un ralentissement de la croissance de ses revenus en 2017 en raison des espaces publicitaires du fil d’actualité qui sont désormais proches de leur niveau de saturation ». Cette côte fatidique atteinte, « Facebook risquerait d’agacer ses utilisateurs et donc de les faire fuir », précisent les spécialistes. D’où le branle-bas de combat pour tenter de prévenir cette surchauffe.
L’article de Frenchweb cite Sheryl Sandberg, la directrice opérationnelle de la firme de Menlo Park, qui déclare que ses équipes cherchent dorénavant à améliorer la qualité et le ciblage des messages publicitaires plutôt que d’augmenter leur volume. Quant à David Wehner, le directeur financier de Facebook cité dans le même article, il tempère les bonnes performances industrielles du réseau social en affirmant que la progression de son chiffre d’affaires va diminuer «de manière significative» au cours des prochains mois. Quel que soit le cas de figure, Facebook se beurre les épinards sur notre dos et la chose n’est pas près de s’arrêter.