La famille du jeune Cissé accepte la volonté de Dieu, mais pas le comportement du commissariat du 12ème arrondissement de police dans la gestion du dossier. Malgré des protestations mainte fois exprimées par la population, le commissariat dirigé par Mme Tounkara continue d’agir comme bon lui semble. Loin d’être un fait isolé, la mésaventure de la famille aurait pu provoquer une émeute aux conséquences incalculables comme on l’a vu récemment à M’Pessoba. De quoi s’agit-il ?
Une police au service de l’argent est plus dangereuse que les plus grands bandits pour la population. Confirmant cette affirmation, le commissariat du 12ème arrondissement est devenu le spécialiste des arnaques et des bavures en commune I et à Sangarébougou (Kati). La vie humaine a-t-elle de la valeur pour le commissaire Tounkara et ses hommes ?
LES FAITS
Lors d’un banal match de football sur un terrain de Doumazana près du lycée Fily Dabo Sissoko, mettant aux prises Bourama Cissé et ses amis, ses futurs bourreaux qui traversaient le terrain ont été touchés par le ballon. Ainsi, survient une altercation. La bande aurait décidé de revenir pour solder ses comptes. C’est ainsi que le vendredi dernier, vers 21 heures, ils ont décidé de mettre leur menace à exécution.
Armés de couteau, ils ont fait irruption dans la rue de la victime qui était en train de bavarder avec ses amis. À la vue de la bande, Bourama Cissé et ses amis ont tenté de fuir. Malheureusement dans sa course, le jeune Bourama Cissé fut poignardé au cœur. Il a tout juste eu le temps de rejoindre la maison pour aller s’affaisser sur le matelas de sa grand-mère dans la cour, en criant de toutes ses forces. Face à l’urgence, le jeune frère de son père Karamoko Cissé tente de l’évacuer vers le CSREF de la Commune I. Vidé de son sang, Bourama Cissé rendra l’âme en cours de route. Au centre de santé, les médecins n’ont pu que constater la mort.
Dans le feu de l’action, les parents de la victime avaient réussi à arrêter l’un des agresseurs qu’ils avaient gardé au frais en attendant la fin des évènements. Dès l’annonce de la mort, la famille Cissé a saisi les commissariats du 6ème et 12ème arrondissement. Après un survol du dossier, le 12ème arrondissement informe les parents du transfert du dossier à la brigade des mœurs en raison de l’âge des assassins. Ainsi, l’agresseur arrêté fut remis à la brigade des mœurs. Bien cuisiné, il a balancé le nom de tous ses complices. Malgré cette information capitale, la police a brillé par une lenteur déconcertante. Agacés, les parents de la victime ont décidé de prendre les choses en main. Un à un, toutes les personnes citées furent appréhendées par Karamoko Cissé, jeune frère du père de la victime et remises à la police. C’est la dernière arrestation qui concernait l’auteur principal qui a suscité la colère de la famille Cissé contre le 12ème arrondissement.
En effet, une fois appréhendé, «Kounkolokoro» fut conduit au 12ème arrondissement aux environs de 00H. La surprise de la famille a été d’entendre le commissaire adjoint dire qu’il ne peut pas garder l’assassin encore moins le transférer à la brigade des mœurs. Il a demandé aux parents de la victime de trouver les moyens eux-mêmes de l’amener à la brigade des mœurs. Arguant un manque de véhicule et d’effectif, il a tout simplement proposé de mettre un policier à leur disposition. Une proposition que la famille a refusée. C’est donc sans assistance du 12ème arrondissement que le présumé fut conduit à la brigade des mœurs.
Le comportement des hommes du commissaire Tounkara aurait pu mettre en danger la vie du prévenu. Le hic, c’est que pendant ce temps, des dizaines de policiers du 12ème arrondissement en patrouille étaient en train de rançonner des pauvres pour des vignettes. Ce comportement prouve à suffisance que la sécurité et la vie des Maliens ne sont pas une priorité au 12ème arrondissement.
Pour les parents de la victime, les faits sont suffisamment graves pour que le ministre de la Sécurité puisse se saisir du dossier pour éviter que la population ne se rende justice. Pour les observateurs, des têtes doivent tomber. En attendant la suite de l’affaire, le jeune Bourama Cissé, âgé de 16 ans et élève en 7ème à l’école fondamentale de Doumanzana, a été inhumé par ses parents.